Après mon test de la version Saturn, je m’exporte sur la machine grise de Sony pour tester le second meilleur shoot de l’époque : Thunder Force V.
Rappel
Thunder Force V est un shoot à scrolling horizontal (l’écran défile de gauche à droite) où vous tirez sur tout ce qui bouge (et même, par précaution, sur ce qui ne bouge pas) dans un déluge d’explosions, de vaisseaux qui pètent dans tous les sens et de score qui explose. De quoi faire passer Chuck Norris pour un poète grec.
Il fait donc suite à la fameuse série des Thunder Force. Je n’ai pas enquêté sur le sujet, mais je crois que c’est la première fois qu’un Thunder Force s’exporte sur une autre machine qu’une Sega.
Scénario
Grossièrement, nous sommes en guerre contre une IA monstrueusement développée, conçue avec les restes du gros boss de TF4 pour servir l’armée terrienne en concevant de nouveaux vaisseaux, et nous perdons. Ce méchant, bien que créé par nous, a piraté la flotte terrienne qu’il avait créée lui-même, et balayé les restes de la résistance. Comme d’hab’, le dernier espoir de l’humanité repose sur 3 vaisseaux datant d’avant la guerre, que vous piloterez.
Comme dans la plupart des shoots, ça pète de partout. Les ennemis sont très supérieurs en nombre, parfois immenses, parfois résistants, parfois les deux. Chaque niveau comprend un boss de fin (coriace) et, parfois, un mini boss.
Comme sur Saturn, on peut choisir le déroulement des niveaux ; ça rend le tout moins linéraire.
On retrouve également le même système de claws, options qui peuvent vous servir de boucliers ou à améliorer vos armes, selon vos besoins, c’est vous qui choisissez. Attention, car leur puissance est limitée et vous auriez intérêt à ne pas vous retrouver démuni au mauvais moment. À utiliser avec prudence donc. Notons qu’on ne les régénère pas avec des options à ramasser mais en faisant du score (une sorte de levelling façon RPG quoi).
Et comme je suis un gros opportuniste, je profite du fait de tester deux jeux quasi-identiques pour poster un nouveau screenshot (ah ah ah ah je suis diabolique).
Quelques bonus
La version Playstation ayant un an de retard sur la version Saturn, on trouve quelques ajouts malgré tout ; encore heureux.
Déjà, les cinématiques sont un poil plus fines, on note de nouveaux artworks qui sont très très beaux.
Et la grande nouveauté : un mode Time Attack, qui vous permettra d’enregistrer vos meilleurs temps et de frimer devant vos potes qui, eux aussi, jouent à TFV (bah, y’a 10 ans y’en avait plein).
Thunder Force VS Thunder Force
Parlons un peu technique. C’est aussi l’occasion de comparer les deux versions (Playstation et Saturn), quasiment identiques sur le fond.
La Playstation est indiscutablement supérieure à la Saturn pour ce qui est de la 3D, mais pas pour la 2D. On a pu le constater avec les magnifiques Tomb Raider sur Playstation (sans équivalent sur Saturn à partir du II) et les grandioses jeux de combat 2D Saturn (la Playstation pouvait aller se rhabiller).
Thunder Force V, lui, est un mélange des deux. Donc qui en sort gagnant ?
Bah en fait… je donne un avantage à la Saturn. Sur Playstation la 3D des vaisseaux me paraît plus fine oui, mais les décors sont plus pauvres, et certains éléments passent carrément à la trappe.
Bref, c’est p’t-être plus fin mais à mes yeux (en toute subjectivité), c’est moins attirant sur Playstation. Je préfère une belle 2D bien chiadée qu’une 3D moyenne.
Sega, c’est plus fort que toi (cette fois)
Là où le bât blesse vraiment, c’est sur la fluidité du jeu. Parfois ça rame pas mal. Et oui, on parle d’un shoot à scrolling horizontal, ce genre où il faut des réflexes de super ordinateur, des nerfs d’acier et une vue de rapace… C’est THE genre de jeu qui, quoi qu’il arrive, ne doit pas ramer, THE genre de jeu où on peut sacrifier les graphismes, la musique, la durée de vie mais où l’animation doit TOUJOURS être nickel ! Un comble quand on sait que la version Saturn était parfaite en la matière.
Bon j’exagère un poil, c’est pas si horrible, mais ça a de lourdes conséquences. Déjà, le mode de difficulté le plus ardu devient impossible, à moins d’un coup de bol, vu qu’il suffit d’un ralentissement au mauvais moment pour y passer.
Si ce jeu avait été fluide, ça aurait été un hit.
En bref : 16/20
Thunder Force V sur Playstation n’est en aucun cas le hit qu’il a été (et est toujours) sur Saturn. La faute à une réalisation un poil austère et une animation hélas pas toujours fluide.
Cela dit, il reste un excellent jeu, qui souffre d’une concurrence bien moins rude que son homologue Saturn. Cependant, je préfère R-Type Delta sur la machine de Sony à ce Thunder Force, même si encore une fois, les hits Saturn sont hors de portée de la Playstation.
Il vaut néamoins la peine d’être joué, à condition de ne pas avoir testé la version Saturn avant.