Psygnosis a quasiment toujours connu l’amour et le respect des joueurs. Ce n’est pas de l’exagération, c’est un fait, dû uniquement à l’incroyable talent du studio anglais. La firme à la chouette a édité un grand nombre de hits, parmi lesquels le Lemmings des futurs géniteurs de GTA. Lomax est une sorte d’aventure secondaire, de spin-off, de la saga principale.
DE LÀ À SE JETER D’UNE FALAISE…
Les fameux Lemmings, ces petits humanoïdes débiles aux cheveux verts, sont depuis peu sous l’emprise d’un sortilège de l’abominable Evil Ed, qui les a transformés en zombies ou les a rendus encore plus bêtes qu’avant. Lomax, chevalier Lemming et seul rescapé du sortilège, se met en quête de sauver les siens.
MA PETITE ENTREPRISE NE CONNAÎT PAS LA CRISE
The Adventures of Lomax est un jeu de plates-formes en deux dimensions qui comprend rien moins que vingt-deux niveaux. Le but du jeu est de délivrer vos congénères qui seront pour la plupart, bien involontairement, vos ennemis durant le jeu.
Les niveaux que vous allez traverser sont souvent empreints d’une certaine magie, qu’il s’agisse de la forêt, du bateau fantôme, du cimetière ou du palais par exemple. À vrai dire, ils pourraient passer pour les descendants directs de ceux de Misadventures of Flink, et pour cause : c’est le même duo qui est derrière les deux jeux.
Lomax dispose dès le départ d’une panoplie de capacités variées. En effet, il peut sauter lorsque vous appuyez sur la touche croix et réalise une attaque tornade si vous réappuyez sur le bouton. Attaque qui lui permettra de repousser ses ennemis et de les libérer de l’emprise du sort.
Mais en plus de cela, vous pouvez également appuyer sur la touche Select pour faire apparaître autour du héros une ronde d’actions à la Chrono Trigger, que vous aurez obtenues en détruisant des espèces de vases sur votre route. Vous pourrez y sélectionner des capacités de soutien, comme la faculté de creuser des galeries, de planer ou de construire des ponts par exemple.
En outre, libérer certains de vos compatriotes permettra d’accéder aux niveaux bonus du jeu. En effet, la porte de fin de niveau se transforme alors pour vous amener vers une zone au calme où vous pourrez vous goinfrer de bonus.
LE PLAISIR EST AU MAX
Il est plaisant de retrouver nos chers Lemmings, d’autant que pour une fois, les ancêtres des Lapins Crétins sont justement un tout petit peu moins décérébrés qu’à leur habitude. Lomax a en tout cas une certaine classe, qui n’est pas sans rappeler… Rayman ? Michel Ancel aurait-il décidément mis son grain de sel dans l’histoire ?
Bref. Lomax est en tout cas un jeu magnifique. Étant l’un des rares représentants du genre plates-formes 2D sur la bécane, le bébé de Psygnosis nous en met plein la vue, avec ses décors et sprites d’une finesse absolue, ses couleurs pastels de bon goût et ses effets de transparence splendides (un plus par rapport à la version PC d’ailleurs).
Les animations sont par ailleurs nombreuses et variées (rien que lorsqu’on ne touche pas à la manette, le héros est doté d’une grande palette de mimiques). La bande-son est quant à elle euh… reposante on va dire. Il n’y a pas de musique à proprement parler, mais les bruitages (chants d’oiseaux, souffle du vent, etc.) confèrent au jeu un aspect bucolique des plus charmeurs.
En outre, le jeu se montre agréable à prendre en main. Mais il ne faut pas vous attendre à la frénésie des jeux nippons : Lomax est mou, ses adversaires aussi et il faut se montrer patient pour traverser les niveaux, qui s’orientent plus vers un aspect contemplatif que vers un gros bourrinage en règle. Il ne faudra donc pas vous prendre pour un Lemming, pour une fois.
Le jeu n’est pas spécialement compliqué à franchir, mais la difficulté est progressive, le jeu vous demande un minimum de réflexion et, surtout, l’aventure est très longue. À ce propos, le système de mots de passe est un tout petit peu chiatique à l’heure de la memory card.
Mais ce n’est qu’un piètre coup de gueule envers un jeu qui vaut vraiment la peine que l’on s’y essaie. Kloibhofer et Nieborg (les principaux concepteurs du jeu, mais aussi de Misadventures of Flink ou Lionheart) avaient décidément un talent fou pour ce qui était de créer des univers oniriques et enchanteurs. Et des bombes vidéoludiques, cela va sans dire.