J’ai jamais pu blairer les Tekken. Voilà, fallait que ça sorte. Ce test aurait donc pu s’arrêter là, si ce n’était mon besoin irrépressible d’écrire des tas de conneries sur tout et n’importe quoi, à commencer par les jeux que je n’aime pas. Ma conscience m’obligeant tout de même à jouer au jeu avant d’en parler, j’ai dû me résigner à sacrifier quelques minutes sur Tekken 3. Minutes qui se sont transformées en heures, au terme desquelles il a bien fallu me rendre à l’évidence : mais bordel, mais c’est que j’aime ça en fait !
SYMPATHY FOR THE DEVIL
Alors en gros, le background des Tekken nous cause de la famille Mishima, un clan mafieux qui a de toute évidence des liens avec les démons (je suis jamais rentré dans les détails de l’histoire, mais bon, rien qu’à voir la gueule du petit-fils quand il s’énerve, je serais pas super surpris que papa ou maman ait des cornes et des sabots fourchus).
Dans cet épisode, le grand-père Heihashi (à tes souhaits) et sa milice se rendent sur un vieux temple style aztèque, ou inca à la limite, et y découvrent une bestiole genre « si tu me saoules je t’arrache la tête et je te chie dans le cou » ; bref le genre de monstre qu’on n’a pas envie d’ennuyer, un peu comme la blague du pitbull. Quoi, vous connaissez pas la blague du pitbull ? Quelle est la différence entre un caniche qui te pisse sur la jambe, et un pitbull qui te pisse sur la jambe ? Le pitbull, tu le laisses finir.
OGRE BATTLE 23
Bon, de quoi on parlait déjà, avant d’être interrompu par cet inter-titre ? Ah oui. Tekken 3 est un beat ‘em up 3D qui vous permettra de vous fritter gaiment avec pas moins de vingt-trois personnages, un bon tiers d’entre eux étant à débloquer.
Si la franchise garde un aspect assez sérieux, limite réaliste (par rapport à des mecs qui sortent des boules de feu comme on éternue ou des monstres verts qui t’électrocutent, si, c’est assez crédible), certains protagonistes sont assez particuliers. Ainsi, en plus des bastonneurs traditionnels Hwoarang, Lei Wulong, Anna Williams ou Eddie Gordo par exemple, on trouve pêle-mêle un danseur de disco, un panda et un ours, un mannequin de bois ou encore un cyborg. Et même, en bonus pour cette version PlayStation, on a droit à Gon, le petit dinosaure invincible tout droit venu d’un manga bien connu, et au docteur Boskonovitch, un très étrange personnage qui se bat allongé (on avait déjà le mec qui utilisait la technique de l’homme ivre ; là c’est la technique du coma éthylique…) et qui se révèle over-grosbill une fois qu’on l’a bien pris en main.
Histoire d’être bien complet sur le sujet, voici un petit tour d’horizon des nouveaux personnages : Bryan Fury est un cyborg militaire, Eddie Gordo est un riche danseur de capoeira, Forest Law est un expert en arts martiaux fils du Marshall Law de Tekken premier du nom, Gun Jack est un robot qui succède à Jack-2, Hwoarang est le rival de Jin Kazama, qui est lui-même un nouveau personnage à moitié démon, Julia Chang est une écolo fille de Michelle Chang (de Tekken et Tekken 2), Ling Xiaoyu est une adolescente gnangnan, Mokujin est un mannequin d’entraînement, Panda est… un panda et Ogre, le boss final, est un monstre amérindien. Douze nouveaux persos donc (avec Gon et le Dr B.), preuve que Namco n’a pas lésiné en la matière.
Niveau modes de jeu également, Tekken 3 fait dans l’original puisqu’outre les traditionnels modes arcade, versus et entraînement, on trouve à la fois d’autres modes devenus classiques depuis (Time Attack, Team Battle et Survival), et d’autres encore que l’on aurait pas forcément imaginés au programme d’un beat : le Ball Mode qui est une sorte de match de beach volley un peu particulier, et le Force Mode qui est une sorte de beat ‘em all à la Final Fight, mais en 3D et en casse-couilles.
Bien, au bout d’un moment il va bien falloir qu’on commence à parler des combats. Tekken 3 se joue à quatre boutons, deux dédiés aux coups de poing et deux aux coups de pied. En combinant cela avec les différentes directions, on peut réaliser des attaques basses, hautes ou moyennes, des chopes (en utilisant deux touches en même temps), des contre-attaques et, bien entendu, des tas et des tas de combos fonctionnant sur un système de chaîne assez complexe. Plutôt que de me lancer dans des explications imbuvables, je préfère vous dire que le gameplay de Tekken 3 est très riche, et qu’il s’est même enrichi encore par rapport à l’épisode précédent. Tout n’est question, dans Tekken 3, que de timing et de mémoire.
JE SUIS MOU MAIS JE ME SOIGNE
Tekken 3 reste dans la lignée de ces jeux dont, personnellement, je ne suis pas spécialement fan, de ceux qui proposent des tas de personnages sans qu’aucun ne se détache de par son charisme. Pour autant, il faut reconnaître qu’il y en a pour tous les goûts, ce troisième épisode ratissant large.
Visuellement, ce n’est pas encore l’apoplexie, mais c’est assez joli. La 3D est fine, les personnages sont bien texturés (on distingue encore un peu les polygones, mais c’est minime) et presque tous les décors sont très détaillés.
En outre, les animations sont d’une fluidité exemplaire et la plupart des morceaux qui accompagnent les combats sont de bonne qualité, prouvant que Namco n’a pas mégoté sur la réalisation.
Pour ce qui est de la maniabilité, Tekken 3 reste un jeu relativement technique (moins que Virtua Fighter, mais pas de beaucoup) et ne fait donc pas dans la surenchère d’attaques improbables et spectaculaires. Bref, c’est assez mou, ça se joue beaucoup en contre et donc ça ne plaira pas à tout le monde (j’en connais au moins un qui va faire dégringoler ma note !).
Ceci dit, si Tekken 3 mise plus sur un relatif réalisme que sur le fun immédiat, on se laisse tout de même assez vite happer par ses joutes furieuses à la complexité souvent importante. Et avec un tel nombre de personnages et de modes de jeu, nul doute que la galette a de quoi vous occuper quelques heures. Jours. Mois. Années… Enfin, vous avez compris le concept.