Tales of Eternia est un jeu vidéo PlayStation publié par Namcoen 2000 .

  • 2000
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Tales of Eternia

5/5 — Parfait ! par

Troisième opus de la saga après Tales of Phantasia sur SNES et Tales of Destiny sur PlayStation, Tales of Eternia est rebaptisé Tales of Destiny II pour son export aux États-Unis, sans doute pour surfer sur le succès du précédent volet. Pourtant, les deux épisodes n’ont rien à voir, et cela posera même problème quelques temps plus tard lorsque sortira sur PlayStation 2 le vrai Tales of Destiny 2 (écrit cette fois-ci en chiffres arabes).

ET PLUS DURE SERA LA CHUTE

L’histoire commence sur la planète Inferia, qui est reliée à sa jumelle Celestia par un cercle baptisé la Barrière d’Orbus (pour vous faire à l’idée, imaginez-vous une clepsydre : les deux sphères de la clepsydre seraient les planètes, et le milieu plus fin la barrière). Les deux planètes se sont livré une intense guerre à l’époque où le Pont de Lumière permettait les voyages entre elles, mais le pont est inactif depuis longtemps, ce qui n’empêche pas les deux peuples de se haïr copieusement, quand bien même ils sont désormais dans l’impossibilité de s’affronter.

Sur Inferia, donc, Reid et son amie d’enfance Farah observent un vaisseau celestien traverser la barrière puis s’écraser non loin de l’endroit où ils se trouvent. Ils font alors la rencontre de la jeune et jolie Meredy, qui a survécu miraculeusement au crash. De cette situation va découler tout un flot d’évènements qui vont raviver les tensions entre les deux mondes, avant que l’on ne se rende compte qu’ils ont tous deux un ennemi commun. Il faudra alors trouver le moyen de mettre de côté les différences, car seule l’union de Celestia et d’Inferia pourra empêcher la destruction des deux planètes siamoises. En effet, un ennemi se tapit dans l’ombre, qui cherche à déclencher la Grande Chute, une catastrophe qui provoquerait la fin des deux mondes…

L’UNION FAIT LA FORCE

Tales of Eternia est un RPG traditionnel, qui suit le classique cheminement ville-atlas-donjon. En ville, vous vous équipez et vous reposez ; sur l’atlas, vous combattez des monstres et, ce faisant, vous augmentez vos niveaux d’expérience et donc vos statistiques ; et dans les donjons, vous vous frayez un chemin jusqu’au boss et faites avancer le scénario après l’avoir vaincu.

Certaines personnes considèrent malgré tout que la série des Tales se rapproche plus de l’action-RPG, car si les combats se déclenchent de manière aléatoire et se déroulent sur un écran dédié, ils ne se résolvent pas au tour par tour. Du moins, pas vraiment. En combat, votre équipe peut compter jusqu’à quatre participants (sur six au total, les deux qui ne combattent pas gagnant tout de même les points d’expérience), mais vous n’en dirigez qu’un seul. Par défaut, il s’agit de Reid, mais vous pouvez changer quand bon vous semble. Les trois autres combattants sont gérés par l’ordinateur, mais vous pouvez leur donner des ordres simples, ou des tactiques devrais-je dire, telles qu’attaquer comme une brute, privilégier le soin, etc.

Vous, vous pouvez frapper en utilisant la touche croix, ou bien utiliser une technique spéciale (vous devrez auparavant l’apprendre en gagnant des niveaux d’expérience, puis « l’équiper », si l’on peut dire, ou plus exactement l’attribuer à l’une des directions du stick) en appuyant sur cercle. Vos attaques et les sorts de vos alliés semblent se réaliser en temps réel - avec un temps de chargement pour les sorts néanmoins - mais en vérité, même si c’est presque imperceptible, il y a un léger temps de latence entre le moment où vous entrez la commande et le moment où elle se réalise.

Seule exception à ce pseudo-temps réel, l’invocation des Greater Craymels, qui sont l’équivalent des Aeons / Summons / Chimères / G-Forces des Final Fantasy. Les Craymels paralysent l’écran lorsqu’ils sont invoqués, mais l’effet de leur attaque est réalisé en temps réel. Il n’y a que deux personnages, dans votre équipe, qui peuvent invoquer les Craymels, et ce uniquement à condition d’avoir au préalable rempli la jauge de vitalité de la bestiole. Pour ce faire, il faut utiliser les Craymel Artes (les sorts, en bon français de la planète Terre) associés au Craymel.

Par exemple, pour invoquer Undine l’esprit de l’eau, il faut réaliser des sorts d’eau. Notez que les Craymels doivent être combattus (à une exception près, le Craymel Suprême de la Barrière d’Orbus, pour qui le combat n’est pas obligatoire, et c’est tant mieux) pour qu’ils acceptent de se joindre à vous, et qu’ils sont alors enfermés dans une cage à Craymels, comme de vulgaires lapins. Chacun de vos invocateurs possède une de ces cages, et vous pouvez, en passant par le menu, faire passer les Craymels d’une cage à l’autre. Vous pouvez aussi tenter de les fusionner (l’option s’appelle Fringe) afin d’apprendre de nouveaux Craymel Artes.

Y’A D’LA JOIE

Ah qu’il est bon, ce Tales of Eternia ! Peut-être même s’agit-il du meilleur épisode de la série. Bien loin de l’histoire tortueuse et de la débauche d’effets visuels des Final Fantasy contemporains à sa sortie, le titre de Namco s’oriente vers un scénario simple mais épique (et collégram bien sûr) à souhait, tournant autour de personnages bien caractérisés et attachants. Le tout enrobé d’une 2D léchée, bien supérieure à celle de Tales of Destiny. Ce dernier proposait en effet des graphismes à peine supérieurs à ceux du volet Super NES, alors qu’ici tout est de bon goût. Les décors font la part belle aux détails (le Sunken Ship par exemple), aux effets de lumière (le Undine Stream), aux scrollings parallaxes (le Shizel Castle) et à différents effets intelligents, comme ce flou représentant la brume dans le Backwood of Morle, entre autres. Les personnages sont désormais proportionnés correctement, contrairement à la SD des deux précédents opus, et lors des combats, les animations fluides et les effets spéciaux spectaculaires retranscrivent à merveille toute la fureur de ces joutes. Ajoutons une bande-son parfois répétitive mais toujours baignée d’un souffle épique, et nous tenons là une réalisation de haut vol.

Concernant le gameplay, la série a toujours su se démarquer par son système de combat intense, et Tales of Eternia ne déroge pas à la règle. Le principe des Craymels sera vite assimilé, et la difficulté, très progressive mais tout de même sérieuse sur la fin, demande un certain nombre d’heures de farming intensif. La durée de vie de la quête principale est très raisonnable, le jeu tenant sur deux CD, et les à-côtés sont nombreux : quêtes des dernières armes et des dernières invocations, cuisine, arène de combat, mini-jeux (descente en radeau, balle au prisonnier, course à bord d’un train, etc.) ou encore recherche d’endroits secrets… Vous risquez d’y passer des plombes ! N’oublions pas non plus un donjon spécial qui vous permettra de retrouver l’héroïne de Valkyrie no Densetsu et un boss optionnel extrêmement difficile à battre.

Au final, s’il se révèle très classique dans son déroulement, Tales of Eternia se hisse dans le haut du panier, alors même que la console est fort pourvue en matière de RPG. Le meilleur des Tales, l’un des plus agréables RPG sur son support, et même l’un des tous meilleurs RPG de l’Histoire. N’y allons pas par quatre chemins : si vous êtes un amateur du genre, vous DEVEZ jouer à Tales of Eternia. Oui, c’est un ordre.

Tales of Eternia