Tales of Destiny est un jeu vidéo PlayStation publié par Namcoen 1997 .

  • 1997
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Tales of Destiny

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Ce jeu appartient à la série des « Tales of » dont le premier opus, « Tales of Phantasia » n’est jamais sorti dans nos contrées, ce qui est un énorme tort (heureusement réparé grâce à des groupes de traducteurs bénévoles). Sorti pour Noël 1997 chez nos amis nippons, il mettra quelques mois avant d’arriver dans une langue qui nous est davantage accessible, aux Etats-Unis. L’histoire n’a rien à voir avec son prédécesseur même si on peut rencontrer deux des personnages principaux pour un mini questionnaire relatif à Tales of Phantasia.

Scénario

J’aime les jeux qui commencent avec des personnages normaux qui ne demandaient rien d’autre que de vivre tranquillement leur vie. Vous incarnez Stahn Aileron, un jeune habitant de la campagne qui décide un beau jour d’aller visiter le vaste monde. C’est une personne simple, naïve mais avec un coeur gros comme ça. Il sait manier l’épée comme n’importe quel jeune homme de son âge, bref, quelqu’un de normal avec ses qualités et ses défauts.

Il embarque donc clandestinement sur un Draconis, véhicule de transport aérien (ben ouais, ça coûte cher le voyage quand vous n’êtes qu’un pauv’ paysan) quand, manque de chance totale, il se fait repérer. Comble de malchance, cet appareil transporte quelque chose de précieux et il se retrouve donc pris pour un espion ou un vulgaire bandit. Mais un malheur n’arrivant jamais seul, le Draconis est pris d’assaut par des créatures malfaisantes qui semblent être à la recherche de quelque chose (quand on vous dit qu’il ne faut jamais transporter des choses précieuses, il faut nous écouter).

Panique à bord ! Stahn est donc libre de ses mouvements mais pour combien de temps ? Vite, il court chercher son épée mais ne la trouve pas (raaaah, ces sentinelles, j’vous jure !). Déambulant dans le Draconis, il tombe dans une salle où il entend des chuchotements. Quelqu’un l’appelle… C’est alors qu’il fait la connaissance de Dymlos… Un « Swordian »… Une épée…

Au fur et à mesure que vous découvrirez le scénario, vous pourrez certainement être amené à penser qu’il est classique dans son dénouement. Je dirai oui et non. Je serais d’accord avec vous si vous êtes capables, au bout d’une heure, de me dire qui est le grand vilain pas beau et je doute que vous y arriviez. Non pas qu’il soit aussi imprévisible que le boss final de Final Fantasy IX (loin de là) mais rien n’est évident dans ce jeu avant les cinq dernières heures. Cette progression à tâtonnements vous permet de vouloir en savoir chaque fois un peu plus. Rajoutez à cela que chacun des personnages a sa petite histoire et le scénario n’en devient que plus riche.

Graphismes et animation

C’est de la 2D, semblable à Tales of Phantasia sorti 3 ans plus tôt sur Super NES. Néanmoins, l’animation est plus fluide, les graphismes un peu mieux travaillés mais avec la qualité obtenue dans le premier épisode, il était difficile de faire mieux. Les personnages ont tous une tête bien différente en (Semi) Super Deformed, ce qui les rend attachants. Les décors sont variés et le tout très coloré, ce qui rend le jeu très agréable à l’oeil. L’animation est fluide, sans accroc. Nous voilà donc confortablement installé pour jouer.

Le jeu propose quelques petites cut-scenes façon anime pour rendre le jeu encore plus attrayant et expliquer les principaux événements qui lui sont relatifs.

Gameplay

Tales of Destiny offre le même gameplay que Tales of Phantasia : un voyage sur carte avec des combats aléatoires qui n’ont rien à voir avec des Final Fantasy et autres Breath of Fire. Les personnages sont installés à la queue-leu-leu et chacun combat comme il l’entend en temps réel (vous pouvez intervenir, leur donner des ordres, etc. mais c’est avant tout Stahn que vous contrôlez). Vous vous ruez sur l’adversaire puis, au moment de porter le coup, vous avez le choix entre deux types d’attaque : ou bien vous donnez un coup dans le plus pur style « découpage en rondelles » ou bien vous vous contentez de donner un coup direct genre « par ici la belle brochette ». Certaines épées sont plus efficaces que d’autres dans telle ou telle situation. Bien sûr, vous aurez le choix entre plusieurs techniques et certains de vos compagnons (vous également, en fait) pourront invoquer de bonne magies qui font très bien le ménage ou qui vous permettent de prendre autant de coup dans la tronche que l’ennemi pourra en porter (entendez par là des magies d’attaque et de soutien).

Les personnages répondent bien et, parfois, une certaine lenteur s’installe (le temps de préparer une magie, une technique, etc.) ce qui rend les combats plus réalistes. D’autant plus que vous pouvez être arrêté dans votre élan. Les combats sont donc loin d’être gagnés surtout quand on est attaqué des deux côtés ou/et que tous les combattants se trouvent au milieu d’une mêlée (ça devient vite la foire).

Rien à dire à propos de la vue sur carte ou dans les villes/villages et niveaux : les commandes répondent bien, on n’a pas l’impression d’aller trop lentement. Les menus sont simples d’utilisation et des descriptions d’objets viennent nous renseigner quand à leur utilisation (ce qui empêche les crises de « Raaaaaaaah, mais à quoi ça seeeeeeeeert ? »).

Les personnages

Une petite section spéciale ouverte aux personnages car ce sont bien eux qui font le jeu et toute son ambiance. Chacun d’entre eux offre l’avantage d’avoir une personnalité bien différente des autres. L’humour est omniprésent dans ce jeu, ce qui ne gâche rien (une aventure où personne ne s’amuse au moins à un moment donné, ce n’est pas possible) et rajoute même au charme.

Combien de fois ai-je souri devant le franc parler de Rutee ou la brutalité presque naïve de Kang? La timidité de Philia, les bonnes manière de Garr, la naïveté touchante de Stahn, le « trop pur staïle » de Karyl, l’arrogance de Leon (mais aussi ses blessures), l’enveloppe mystérieuse de Mary ou encore le toupet de la petite Chelsea font que ce jeu est vivant. De même, Dymlos, Igtenos, Clemente, Chaltier et Atwight développent chacun leur propre façon de se comporter (et comme dans tout bon jeu japonais qui se respecte, il fallait un gros pervers, c’est Clemente qui s’y colle). Certains sont encore plus complexes qu’il n’y paraît. Si on ajoute en plus les personnalités des divers autres personnages intervenant dans l’histoire, on obtient une mixture dynamique qui nous scotche derrière notre écran.

Musiques et sons

Les musiques sont variées et les bruitages ainsi que les sons de voix le sont également. Elles sont en harmonie avec l’ambiance du jeu, les diverses scènes qui le composent. Parfois, on aura droit à une musique dont le sample fait 30 secondes, ce qui fait qu’on a une forte répétition pendant les quelques minutes où elle sera utilisée mais bon, cela n’arrive que rarement.

Les voix sont japonaises : on les entend surtout durant les combats lorsque vos personnages vont pourfendre du méchant ou que les magiciens lancent leurs invocations. Cela donne un tout homogène qui colle à l’ambiance du jeu.

Difficulté et durée de vie

On peut terminer ce jeu en une trentaine d’heure mais avec pas mal de bobos (en gros, mieux vaut maîtriser les techniques de combat). Une quarantaine d’heure est en général nécessaire pour, en plus, s’approprier certaines quêtes annexes comme la Tour de Druaga (gros challenge), les différentes spécialités culinaires (qui ont une utilité, si si) ou encore l’intégralité des techniques de Stahn dont les deux dernières sont particulièrement meurtrières.

Cela en fait un RPG honorable qui n’a rien à envier à ses confrères : on ne passe pas des heures à faire du levelling : ce sont 40 heures bien pesées où l’on ne s’ennuie que rarement.

En bref

Si vous avez lu l’intégralité du test, vous savez déjà quel est mon avis : des graphismes sympas, des musiques et bruitages variés collant à l’ambiance, un scénario riche et simple à comprendre, un système de combat vivant, des personnages attachants, une durée de vie assez longue et un univers à mi-chemin entre l’Heroic Fantasy et le futuriste font que j’adore ce jeu.

Les amateurs de 3D peuvent ne pas aimer du tout mais il y a tellement de bons ingrédients nécessaires à la fabrication d’un excellent jeu que je ne peux m’empêcher de lui mettre un 9/10. Je ne met pas 10 car, après l’avoir terminé, j’ai eu comme l’impression qu’il me manquait quelque chose…

Tales of Destiny