Suikoden est un jeu vidéo PlayStation publié par Konamien 1995 .

  • 1995
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Suikoden

4/5 — Exceptionnel ! par

Littéralement « la légende au bord de l’eau », Genso Suikoden voit le jour sur la jeune Playstation un peu avant le raz-de-marée FF VII, d’où un relatif échec commercial.

Relatif car ce jeu est le premier d’une série de RPG qui connaît un certain succès d’estime auprès des RPGistes du monde entier, dont moi.

LES PIEDS DANS L’EAU

Le jeu commence au milieu d’une guerre de trois ans qui oppose l’Empire de la Lune Ecarlate, dirigé par l’Empereur (logique) Barbarossa et son éminence grise la sorcière immortelle Windy, à l’armée de libération de Toran, menée par le fils d’un des généraux de l’Empire nommé Teel McDohl, alias vous, joueurs.

Car l’Empereur a fait arrêter votre ami d’enfance Ted lorsque celui-ci a révélé l’étendue de ses pouvoirs magiques, et Ted a juste eu le temps de vous confier la source de ses pouvoirs avant que vous ne deviez vous enfuir.

Vous voilà donc promu chef d’armée, et votre but sera de recruter tout un tas de soldats pour gonfler vos rangs et d’affronter un à un les généraux de l’Empire jusqu’à affronter l’Empereur lui-même.

MA PETITE ENTREPRISE NE CONNAIT PAS LA CRISE

« Tout un tas de soldats »?, vous demandez-vous.

Eh oui, c’est une des particularités des Suikoden. On est bien loin des RPGs traditionnels, puisque celui-ci vous propose de recruter 108 personnages… oui oui, 108 (même si seuls (!) 76 d’entre eux sont jouables en combat), ce qui place la barre haut dans ce domaine.

Concrètement, le jeu se déroule comme la plupart de ses congénères, à savoir une progression village-donjon-carte du monde avec combats aléatoires qui se déroulent au tour par tour (pour les néophytes, « j’attaque », l’ennemi attaque, « j’attaque », l’enn…), les donjons sont souvent ponctués par des boss, bref du classique.

Moins classique, l’équipe au combat est constituée de six personnages (heureusement, parce qu’avec le choix qu’il y a !). Autres particularités, en vrac :

L’évolution des persos est grandement liée au niveau des ennemis ; c’est-à-dire qu’un même ennemi rapportera nettement moins d’expérience si l’équipe de héros tourne vers le niv 40 que vers le niv 5, d’où des possibilités de grimper de quinze niveaux en un combat, pour les persos les plus faibles.

On notera aussi la possibilité de soudoyer l’ennemi plutôt que de le fuir, ce qui se révèle moins risqué mais plus onéreux, mais aussi de le laisser fuir s’il est trop faible, ce qui permet d’éviter les combats bidons contre les ennemis en carton-pâte du début du jeu.

Vous pouvez également laisser l’I.A. (attention, très limitée) faire le combat à votre place, à vos risques et périls…

Enfin les deux principaux points qui ont fait la particularité et la renommée de la série : les duels et les combats d’armées.

Le premier est un combat en un contre un qui intervient aux moments-clés du scénario, et qui se déroule à la manière du shifumi (pierre-papier-ciseau), en essayant de deviner ce que va faire l’adversaire par ce qu’il dit.

Le second est une sorte de mini-tactical ultra-light basé lui aussi sur un système de force / faiblesse (infanterie > archers > cavalerie > infanterie), et intervient avant d’affronter les généraux de l’Empire.

Bien, je pense avoir fait le tour des originalités du soft, je vais maintenant vous donner mon avis :

SCENARIO : On est dans un univers d’heroïc fantasy pur jus, tout ce qu’il y a de plus classique. Toutefois, chaque perso a sa propre petite histoire, souvent cachée au milieu des discussions.

GRAPHISMES / ANIMATIONS : C’est correct pour de la Super NES… pardon? On est sur Playstation ? Alors ça frôle le ridicule. Plus sérieusement, il faut reconnaître que Konami n’a pas tout misé sur la technique, mais en même temps on est en 95 et la Playstation est loin d’avoir tout donné. Une 2D agréable.

MUSIQUE : Souvent de qualité mais vite saoulante, surtout dans les donjons les plus longs.

JOUABILITE : Ca, pour être jouable, c’est jouable. A une main, les yeux bandés, la tête à l’envers, même sans l’écran ça doit être jouable (non-testé).

DUREE DE VIE : 13 petites heures pour finir la quête principale avec tous les persos, sans forcer. A ça, on peut rajouter une ou deux heures pour les mini-quêtes et les mini-jeux (chichironin, jeu de cartes, bonneteau…), et on double si on veut booster tous les persos à fond (76, je le rappelle !). Bref, la génération Playstation ne sera pas dépaysée !!!

INTERET : Pourquoi un 8 dans ce cas ? Déjà parce que ce que j’ai évoqué ne nuit en rien aux qualités du soft, et parce que je préfère 13 h de pur bonheur en 2D que 50 h d’ennui en full 3D. Et puis ce Suikoden premier du nom a du charme, une qualité dont peu de jeux peuvent se vanter.

Le mot de la fin ? Amis RPGistes, n’hésitez pas. Vous qui savez voir plus loin que la beauté artificielle d’une cinématique squareenixienne, jouez-y, vous ne serez pas déçus !

Suikoden