Street Fighter EX Plus Alpha est un jeu vidéo PlayStation publié par Capcomen 1997 .

  • 1997
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Street Fighter EX Plus Alpha

3/5 — Très bien par

Au commencement fut le verbe… Non, attendez, je crois que je suis remonté un peu trop loin. Au départ, il y eut Street Fighter EX en arcade, signe de la volonté de Capcom de se lancer dans la 3D par le biais des bornes ZN-1, architecturées grosso merdo comme une PlayStation. Bref, l’expérience fut moyennement satisfaisante et dès le début de l’année suivante, un correctif appelé Street Fighter EX Plus vit le jour. Ce Street Fighter EX Plus Alpha en est le portage quasiment à l’identique : ça sent le patchwork jusque dans le titre, et c’est précisément ce que c’est.

DESSINE-MOI UNE BASTON

Alors que l’ensemble des épisodes en deux dimensions suivent une chronologie, certes simple, mais cohérente, la sous-saga des Street Fighter EX s’avère être une branche à part (une branche pourrie, diront certains).

En effet, le triptyque a été développé par Arika, et si la plupart des persos proviennent du hit de Capcom, les petits nouveaux sont la propriété des développeurs. Donc en gros, on peut considérer ça comme un crossover genre Marvel VS. Capcom ou Capcom VS. SNK par exemple.

VOLUME DE JEU

Street Fighter EX Plus Alpha est un beat ‘em up en fausse 3D (combats sur un seul plan dans des environnements en 3D, déjà expliqué, pas envie de m’attarder) qui vous proposera de participer au mode arcade - le jeu à un joueur - ou versus, mais également à un match en équipe (Team Battle), à un contre-la-montre (Time Attack), à un combat à l’usure (Survival) ou encore à un entraînement (Practice).

Le jeu offre une palette de vingt-trois personnages parmi lesquels des têtes connues (Akuma, Chun Li, Dhalsim, Guile, Ken, M. Bison, Ryu/Evil Ryu, Sakura et Zangief), et d’autres moins :

  • Allen est un énième karatéka

  • Blair est une catcheuse

  • Crackerjack est un euh… cow-boy ?

  • les deux Cycloid sont des personnages en fil de fer

  • Darun est un lutteur

  • Doctrine Dark est un espion surarmé

  • Hokuto/B. Hokuto est une pratiquante d’un quelconque art martial

  • Garuda est une sorte de démon

  • Kairi est un kung-fuka balafré

  • Pullum est une danseuse du ventre

  • et Skullomania est un mec débile déguisé en squelette.

Ça nous fait une belle brochette de personnages à découvrir, chacun ayant ses propres techniques bien entendu (sauf les Cycloid qui imitent les autres personnages).

Quoi qu’il en soit, le but reste encore et toujours de vider la jauge de vie adverse au moyen de coups normaux (comme d’hab’, trois coups de poing et trois coups de pied), spéciaux, enchaînements et Super Combos.

A la manière de Street Fighter Alpha, la jauge de Super Combo se remplit lorsque vous frappez ou que vous parez un coup. Par contre, vous ne pourrez remplir la jauge que sur un seul niveau. Cependant, il est tout de même possible de réaliser des Super Combos de niveau 2 ou 3, selon les personnages.

Ça paraît contradictoire hein ? Ça ne l’est pas. Street Fighter EX fonctionne selon un système assez pointu de Cancels (le fait d’annuler un coup pour en placer un autre). Ici il y a deux sortes de Cancels : le normal qui consiste à casser un coup spécial pour coller un coup normal, et le Super Cancel, où vous cassez un Super Combo pour en déclencher un second. Ce second combo sera alors de niveau 2, et certains personnages ont même la possibilité de renouveler l’opération pour obtenir un SC de niveau 3.

Parlons également des Guard Breaks, qui consomment eux aussi de votre jauge de SC. Ces techniques, qui se déclenchent en appuyant simultanément sur les boutons de pied et poing de même puissance, permettent comme leur nom l’indique de casser la garde adverse ; je connais quelques campeurs qui vont pas apprécier.

Ne me reste plus qu’à vous parler de la dernière nouveauté de Street Fighter EX : le Tech. Hit. Il s’agit d’empêcher l’adversaire de vous faire une chope, et le mouvement se réalise exactement de la même manière : l’opposant situé à droite, il devra réaliser gauche plus gros ou moyen coup, et vous vous devrez faire pareil, droite plus gros ou moyen coup. Cela demande également un certain timing, puisqu’il faut réaliser la manœuvre au moment où il vous attrape et avant qu’il ne vous jette.

EX FAN DES NINETIES

Règle numéro un : la cohérence tu ne chercheras point. Street Fighter EX Plus Alpha est bel et bien un spin-off de la série et n’a pas d’histoire, c’est comme ça et puis c’est tout.

Règle numéro deux : le laid est beau, tu le reconnaîtras. La 3D est hideuse, les personnages sont à la fois polygonaux et difformes, les bugs d’affichage pullulent et seuls les arrière-plans, colorés et pour la plupart détaillés, ont un minimum de gueule.

Règle numéro trois : sur la réalisation tu ne feras pas la fine bouche. Le timing des coups est à peu près le même que dans les opus « à plat », mais les animations paraissent ici vraiment ridicules. Je ne sais pas pourquoi, mais Ryu paraît ici franchement con lorsqu’il sort sa boule de feu. Concernant la bande-son, elle est peu variée et finira par lasser.

Règle numéro quatre : tous les jours tu t’entraîneras. Si Street Fighter EX Plus Alpha reste relativement accessible au néophyte, la pratique des techniques avancées, et notamment du Combo Cancel, nécessite une certaine expérience, rendant le jeu un peu plus complexe que ses prédécesseurs.

Règle numéro cinq : toutes les heures tu t’entraîneras. Oui parce qu’en plus, le jeu est assez difficile en solo. Les adversaires sont loin d’être des manches et eux ne semblent pas avoir de problèmes avec le Combo Cancel !

Règle numéro six : du temps tu y passeras. Car s’il est bien une qualité qu’il faut reconnaître au jeu, c’est sa richesse. Avec une grosse vingtaine de personnages et six modes de jeu, l’amateur y trouvera son compte.

Le sentiment du joueur envers Street Fighter EX Plus Alpha dépend de deux facteurs, sans même parler d’Olivier Besancenot : son attirance pour les belles choses et le degré de sa passion pour le beat ‘em up. Ainsi, le fan hardcore de jeux techniques et pas trop regardant sur la qualité visuelle sera sans doute aux anges, alors que le noob qui ne jure que par les consoles next gen n’y verra qu’un immondice de plus dans la longue liste des jeux PlayStation. Moi, je me situe à peu près dans la moyenne, si ça intéresse quelqu’un.

Street Fighter EX Plus Alpha