Parallèlement au développement de sa franchise phare, Tekken, Namco développa un autre beat ‘em up en trois dimensions qu’il baptisa Soul Edge. Renommé Soul Blade en occident pour les besoins de la conversion PlayStation, le jeu connaîtra une suite légèrement célèbre sur les bords : SoulCalibur. Himself.
A TALE OF SOULS AND SWORDS ETERNALLY RETOLD
Soul Blade se situe dans l’Europe et l’Asie (et un peu aux États-Unis) du XVIe siècle. Pour autant, son histoire remonte à bien des siècles auparavant : l’épée Soul Edge est connue depuis des temps immémoriaux pour l’immense pouvoir et la soif de sang qu’elle procure. Arme dévastatrice, elle est tout aussi nocive pour son porteur, ce qui n’empêche pas la majorité des guerriers du monde de la rechercher activement. Parmi eux, le pirate Cervantes de Leon, engagé par le marchand d’armes Vercci, était semble-t-il parvenu à mettre la main sur la lame maudite, mais cela fait désormais vingt ans qu’il a disparu…
LE BEAT ‘EM UP À LA CARTE
Soul Blade est un beat ‘em up dans ce que l’on appelle de la fausse 3D, ou de la 2.5D, comme on veut : les environnements et personnages sont constitués de polygones et la caméra mouvante donne l’illusion de profondeur, mais le combat se déroule quoi qu’il arrive sur un axe fixe.
Le roster se compose de neuf personnages, auxquels il faut rajouter trois combattants à débloquer pour un total de douze protagonistes. On se situe donc dans la moyenne de l’époque. Les personnages sont tous très stylisés (samouraï, pirate, chevalier, barbare…) et ont pour particularité de se battre à l’arme blanche, comme dans Samurai Shodown ou Toshinden.
Les combats se déroulent en deux rounds gagnants chronométrés, et il y a trois manières distinctes de gagner un round : en vidant la jauge de vie de l’adversaire, en étant le mieux en point au terme du temps réglementaire ou en faisant effectuer une sortie de ring à l’adversaire, les arènes étant ouvertes sur les côtés.
Le joueur dispose d’un bouton pour se protéger, un pour utiliser les coups de pied et deux pour frapper à l’arme blanche : un coup horizontal pour se débarrasser des petits malins qui vous tourneraient autour, et un vertical pour trancher littéralement l’adversaire en deux. Selon la direction que vous imprimez au pad, vous n’obtiendrez pas forcément les mêmes coups.
Soul Blade vous donne la possibilité de tourner autour de votre adversaire pour lui en coller une derrière les oreilles (bas, bas ou bas, haut selon la direction dans laquelle vous voulez tourner), de choper l’adversaire (garde plus coup à l’arme) et, bien entendu, de réaliser des coups spéciaux, quoiqu’on parlera ici plus volontiers de techniques puissantes que de véritables coups spéciaux.
De toute façon, Soul Blade fait surtout la part belle aux combos. Vous vous doutez bien qu’avec un tel panel de coups à votre disposition, les enchaînements sont nombreux et parfois fracassants.
Un dernier mot sur les modes de jeu. Outre les traditionnels modes arcade (un joueur), versus et entraînement, vous pourrez participer au Edge Master Mode. Celui-ci consiste à prendre un personnage et à l’amener au bout de son histoire, en affrontant au passage tous les autres protagonistes du jeu selon certaines conditions particulières (l’adversaire voit sa vie se recharger au fur et à mesure, vous êtes empoisonné…). Qui plus est, vous pourrez glaner de nouvelles armes de plus en plus puissantes jusqu’à… la Soul Edge ?
WHAT’S WITHIN YOUR SOUL ?
Mine de rien, Soul Blade était le premier jeu de baston en 3D à proposer un univers cohérent et des personnages fouillés, ce qui permettra plus tard à Namco de développer une vraie franchise en capitalisant sur ce background si riche.
Par contre, il faut avouer que le jeu a bien mal vieilli. Les personnages sont particulièrement polygonaux, les arènes affreusement vides. Heureusement que le design est un minimum sympa, sans quoi il serait même pénible de simplement regarder le jeu tourner.
Cela dit, les animations sont correctes, fluides et la caméra est très vivante, tournoyant sans cesse autour de l’action pour un rendu plutôt agréable. La bande-son est également de très bonne qualité, certains thèmes étant depuis lors devenus mythiques.
La jouabilité, perturbante au départ pour l’amateur de baston 2D, s’apprend assez rapidement et, de par son aspect technique assez poussé, permet un large éventail de possibilités.
Soul Blade est tout de même moins technique que ses descendants, moins difficile en solo également. Moins riche aussi malheureusement, mais le mode multijoueur compense comme toujours cet état de fait.
Alors que dire ? En débutant la saga par cet opus, vous ne pouviez à l’époque que difficilement être déçu. A l’heure actuelle, ce vénérable ancêtre a perdu de sa gloire, un peu comme Street Fighter premier du nom en face de son successeur. Cependant, Soul Blade reste une pierre importante à l’édifice de la baston 3D, et mérite donc le respect. Non mais c’est vrai quoi, ces jeunes, ils savent plus respecter leurs aînés…