Attention, remake !
Revenons en arrière, en 1985 pour être précis, année de sortie de Sentinel sur micro-ordinateur.
Ayant eu un succès important à l’époque, il fut adapté sur la plupart des bécanes qui existaient alors : Amiga, C64, Atari ST et ZX spectrum… et 13 ans plus tard, réactualisé sur PC et PlayStation.
Un principe simple…
Alors voilà, vous incarnez un robot dans un niveau tout en 3D, tout en relief et très accidenté. Vous êtes situé tout en bas du niveau.
Tout en haut se trouve une sentinelle (d’où le nom du jeu). Votre but est d’aller prendre sa place.
Essayons d’expliquer ça clairement.
Votre robot ne peut pas avancer comme nous l’entendons. Il n’a que quelques compétences : créer des blocs empilables, absorber l’énergie de divers objets, créer des clones de lui-même et se téléporter à leur place.
Vous ne pouvez créer un bloc ou absorber un objet qu’à la même hauteur que vous ou en dessous de vous. C’est donc le but du jeu : créer un bloc et y mettre un clone. Logiquement, le bloc étant à votre hauteur, le clone posé dessus sera un peu plus haut (vous me suivez ?). La suite consistera à se téléporter à sa place, puis à recommencer (bloc + téléportation) pour monter petit à petit dans le niveau et se rapprocher de la sentinelle et la bouffer.
Chaque action créatrice (téléportation, création de bloc ou de clones) vous coûtera de l’énergie dans votre réserve.
A noter que vous pouvez absorber divers objets (des arbres, vos anciens blocs ou clones qui ne vous servent plus) pour regagner un peu d’énergie.
Pour compliquer les choses, la sentinelle vous tuera si elle vous voit. Son champ de vision n’est pas très large (28° d’après le manuel) mais elle pivote lentement sur elle-même…
Dans les premiers niveaux elle sera seule à abattre, mais assez vite elle créera des gardes, sorte de mini-sentinelles à éviter là aussi.
Une fois la sentinelle absorbée, le niveau est fini. Un calcul de points est alors effectué (sur la base de l’énergie qu’il vous reste) et vous permet parfois de sauter quelques niveaux (en étant très bon, on peut en sauter 4 d’un coup).
… pour un jeu pas si simple :/
Sur le papier, la jouabilité n’est pas bien compliquée.
Le robot étant immobile, on dirige juste un viseur représentant sa vue (façon FPS), et ensuite il y a 4 actions pour 4 boutons : absorber un objet, créer un bloc, créer un clone et se téléporter à sa place.
Le viseur est assez délicat à manier, d’autant qu’on ne peut pas en régler la sensibilité… A la manette Dual Shock ça passe, mais sans joystick j’imagine pas la prise de tête.
Je ne l’ai pas testé à la souris mais le jeu étant compatible, je recommande chaudement son utilisation.
La difficulté est peu élevée au départ, mais deviendra monstrueuse au bout d’un moment. On peut certes sauter 4 niveau d’un coup (ne rêvez pas, vous ne le ferez pas à chaque fois) mais avec 650 niveaux, la durée de vie du titre est très importante.
Plus moche que ça tu meurs…
Sentinel Returns est pour l’instant le jeu le plus moche que j’ai vu sur cette console. Non seulement c’est techniquement lamentable (pixelisé, aucun décor ou presque, 10 textures dans tout le niveau) mais en plus le design général du titre est à chier : ciel rose ou violet, « arbres » qui ressemblent à des triangles tout bleus…
Curieusement, cela donne une atmosphère propre à ce titre, assez psychédélique.
Niveau animation, c’est quasiment que des plans fixes donc R.A.S.
De même les bruitages sont inexistants, au contraire de la musique d’excellente qualité, qui contribue bien à l’ambiance delirium tremens qu’on avait grâce aux graphismes.
Bon, au final ?
Sentinel Returns est un jeu frustrant de difficulté, moche, à l’interface pas hyper pratique, et je suis persuadé que l’usage fréquent de ce titre vous causera des cauchemars horribles peuplés de musiques planantes et de rochers à absorber… N’empêche que ce jeu est prenant, surtout grâce à sa difficulté. Son principe est sympa (je ne connais pas le Sentinel original) et ma foi, il m’a accroché assez longtemps pour que je ne puisse pas trop le blâmer.
Après tout, ce jeu ne plaira qu’à des joueurs sachant à quoi s’attendre… et ce seront sans doute les seuls à l’essayer, donc ils ne devraient pas être trop déçus.