Riven : The Sequel to Myst est un jeu vidéo PlayStation publié par Acclaimen 1997 .

  • 1997
  • Aventure

Test du jeu vidéo Riven : The Sequel to Myst

3/5 — Très bien par

Je pensais en avoir terminé avec l’île de Myst et ses énigmes, mais le studio Cyan Worlds, créé par les frères Miller (Robyn quittera d’ailleurs la société peu de temps après), en a décidé autrement. Ces bougres-là me convoquent pour une deuxième aventure, quatre longues années après mes premiers déboires sur Myst. Je suis l’Étranger. Je suis un héros qui s’ignore. Je suis celui qui va parcourir les terres de Riven. Je suis… Je suis…

Je suis dans la merde…

LE SYNDROME DE LA PRINCESSE PEACH

Depuis sa prison des bas-fonds de K’Veer, mon ami Atrus m’a confié une nouvelle mission. Il m’a expliqué que son père sociopathe, Gehn, avait lui-même créé plusieurs Ages. Hélas, les talents de son géniteur ne sont pas les siens et les Ages créés par Gehn sont instables. Atrus est parvenu à détruire quasiment tous les Ages de son père, et à fuir vers un Age plus sain. Aujourd’hui, Gehn est piégé dans le cinquième Age qu’il a créé, Riven, mais il a également réussi à capturer Catherine, l’épouse d’Atrus. C’est là que j’entre en piste : je dois enfermer Gehn, délivrer Catherine et revenir vers mon ami une fois ma mission terminée. Et puis si j’ai le temps, je passe au super-marché faire deux-trois courses.

LA TABLE DE CINQ

Atrus me laisse donc méditer sur le peu de chances que j’ai de m’en sortir et me confie un livre-prison, qui me permettra d’envoyer Gehn dans un autre Age, mais un dont il n’existe aucune sortie. Et me voilà débarqué tel quel sur Riven, un monde constitué de cinq îles, comme je ne tarderai pas à l’apprendre. Contrairement à ma précédente expédition, je n’aurai pratiquement pas à visiter d’autres Ages, la quasi-totalité de ma quête à venir se déroulant sur les cinq îles de Riven : l’île du Temple surmontée de son immense dôme doré ; l’île de la jungle qui abrite le seul village de l’Age ; l’île du cratère qui renferme un immense lac ; l’île du plateau où se trouvent des tas de mécanismes ; et l’île de la prison, où Catherine est retenue captive.

Pour autant, le déroulement de mon aventure (filmée à mon insu par les gens de chez Cyan Worlds et enregistrée sur rien moins que cinq disques) reste relativement identique. Je vais passer la majorité de mon temps à errer dans cette dimension, tombant au gré de mes pérégrinations sur des énigmes qui vont mettre à mal mes neurones. Cela va du déchiffrage de code à la mise en route de mécanismes dont, au départ, je n’ai aucune idée de l’utilité.

C’est bien là mon principal problème : à aucun moment je ne trouverai qui que ce soit pour me guider. Mon seul auxiliaire est le livre-prison, qui me sert accessoirement de journal de bord. En dehors de cela, je me laisse encore une fois porter par les déplacements de ma main. Je ne me vois pas, je ne peux que penser à la direction dans laquelle je veux aller et positionner ma main dessus. Si je la place sur un élément important du décor, je peux interagir avec lui. Et c’est tout, charge à moi de me débrouiller avec ça !

MISSION : IMPOSSIBLE

Riven est un endroit encore plus impressionnant que Myst. Son environnement mêle une nouvelle fois nature prospère et éléments mécaniques qui me rappellent les inventions du XIXe siècle, sur cette étrange planète que j’ai visitée il y a bien longtemps, celle que ses habitants appelaient la Terre. La principale différence avec cette Terre, c’est qu’ici les habitants se comptent sur les doigts d’une main d’homme-tronc. Riven semble autant figé dans le temps que Myst, son atmosphère sonore est au moins aussi minimaliste, et pourtant, il bouge ! Lorsque j’actionne un mécanisme, il ne passe pas en une fraction de seconde d’un état à un autre : il prend le temps de tourner, de se déplacer, bref, de faire ce qu’il a à faire. Les portes s’ouvrent petit à petit, les ascenseurs gravissent lentement les étages, les ponts-levis s’abaissent… Et puis, s’il n’y a que peu de traces humaines, les îles de Riven sont non seulement pourvues en flore, mais aussi en faune ! Et mine de rien, ce semblant de vie m’aide à me sentir moins seul.

Ce n’est pas un mal, parce que sans cela je serais sans aucun doute déprimé par la tâche qui m’attend. Rien n’est simple sur Riven. Je dois trouver des codes dont j’ignore la signification, déclencher des mécanismes dont j’ignore la fonction, comprendre une histoire dont j’ignore les tenants et les aboutissants… Ma quête s’annonce ardue, et qui plus est j’ai l’impression de piétiner. L’Âge de Myst avait fait chauffer mes cellules grises, celui de Riven les met en ébullition. C’est probablement la plus longue et la plus éprouvante des aventures que j’aie jamais menées.

Et ces absences, ces « temps de chargement », comme les appellent les frères Miller… Dieux que ces moments sont nombreux et longs. Bah ! Cela a au moins le mérite de me permettre d’aller me chercher un Efferalgan entre deux casse-tête… Mon pauvre ami, je crois que je ne parviendrai jamais à délivrer ta femme, ni à vaincre ton père. Pardonne-moi si l’envie me prend d’abandonner, mais la mission que tu m’as confiée est bien trop épuisante. Et je te hais de me l’avoir demandée.

Riven : The Sequel to Myst