RayCrisis : Series Termination est un jeu vidéo PlayStation publié par Taitoen 2000 .

  • 2000
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo RayCrisis : Series Termination

3.5/5 — Très bien par

Au commencement était RayForce. Ce shoot ‘em up, sorti sous un très grand nombre de noms selon les supports et les localisations (Gunlock, Galactic Attack, Layer Section…), a connu un certain succès d’estime et a engendré une suite, RayStorm. Le dernier épisode de la trilogie est en fait une préquelle : RayCrisis. Originellement paru sur le système G-Net de Taito, il trouve une conversion logique sur PlayStation, étant donné que le G-Net n’est rien de plus qu’une carte ZN-2 (l’équivalent arcade de la bécane de Sony) remaniée.

DEUS EX MACHINA

En tant que préquelle, RayCrisis nous explique ce qui s’est déroulé avant le premier épisode. L’humanité a créé un super-calculateur extrêmement efficace, nommé Neuro-Computer Con-Human, mais ce dernier est tellement intelligent qu’il a fini par gagner la conscience de lui-même et tente désormais de se rebeller contre ses créateurs, utilisant des clones humains pour ce faire. L’opération RayCrisis est engagée, durant laquelle un cyber-neurologue tente d’entrer dans la matrice pour détruire le Con-Human. Hélas, il va vite se heurter aux forces de l’ordinateur…

ÉTAT DE CRISE

RayCrisis : Series Termination est un shoot ‘em up vertical - quand bien même la caméra ne cesse de tournoyer autour de vous - qui reprend la vue de dessus de ses aînés et transpose l’action dans des environnements simulant la 3D. Le jeu propose en tout et pour tout sept niveaux dont les noms rappellent des notions de psychanalyse (Ego, Conscience, Considération…) et reflètent l’état d’esprit du Con-Human. Malgré cela, les décors ne sont rien de plus que des villes futuristes, des déserts, des forêts… Quant aux ennemis, ils sont tellement polygonaux que je ne saurais vous dire de quoi il s’agit concrètement. Disons que ce sont des vaisseaux, quoi.

La version PlayStation propose deux modes de jeu : l’original où l’on enchaîne les niveaux les uns après les autres, et le mode spécial. Dans ce dernier, on choisit soi-même les trois niveaux qui suivent le stage d’introduction, parmi cinq au choix. Chose amusante, on peut choisir trois fois le même niveau ! Une fois ces quatre stages franchis (celui d’intro et les trois au choix), place au duel contre le dernier boss et, sous certaines conditions, contre un boss supplémentaire encore plus redoutable. Les continues n’existent que dans le mode spécial, tandis que le mode original propose de récupérer des vies supplémentaires en lieu et place.

Une fois ce premier choix effectué, il faut encore sélectionner son vaisseau. Les deux vaisseaux disponibles de base sont les mêmes (en terme de capacités, pas de design) que ceux de RayStorm : l’un dont le tir est assez large mais qui ne peut cibler que huit adversaires à la fois, et l’autre au tir plus concentré mais qui peut verrouiller jusqu’à seize vaisseaux. Trois autres vaisseaux sont à débloquer : les deux originaux de RayStorm et un dernier qui ne peut pas cibler les adversaires mais dont l’armement est surpuissant.

Le système de jeu ressemble fort à ceux des précédents épisodes. Vous déplacez votre vaisseau au stick sur toute la largeur de l’écran et disposez d’un bouton pour ouvrir le feu avec votre arme principale, et d’un second pour utiliser vos lasers autoguidés. Le ciblage s’effectue tout bêtement lorsque votre viseur passe sur un ennemi, et vous pouvez cibler plusieurs adversaires avant de faire feu pour gagner bien plus de points que la normale. La principale différence avec RayForce, c’est que tous les ennemis peuvent être abattus avec un tir comme avec l’autre, il n’y a plus de notion d’altitude.

Face aux boss ou à certains ennemis coriaces, vous pouvez déclencher votre arme ultime. Pour ce faire, il faut parvenir à cibler plusieurs points vitaux de l’adversaire. Vos lasers seront alors remplacés par le méga-coup-de-la-mort-qui-roxxe. Enfin, vous noterez en haut à gauche de l’écran un pourcentage qui ne cesse d’augmenter. Il s’agit de votre niveau d’envahissement (« encroachment » en anglais), qui croît à mesure que vous progressez dans les niveaux. S’il arrive à cent pour cents, vous perdrez des points et ne pourrez obtenir la meilleure fin. Pour faire diminuer le pourcentage, il faut détruire les anticorps du Con-Human et récupérer les items idoines. En gros, si vous jouez comme un pied, vous aurez peut-être une chance de voir la fin, mais pas la bonne.

FIN DE SÉRIE

RayCrisis : Series Termination fait partie de ces shmups pas encore passés au mode manic mais plus vraiment shoots à la papa non plus. Une sorte d’hybride comme on en trouvait encore à la fin des années 90. Pour ce qui est du visuel, la saga s’est déjà vautrée dans la 3D polygonale dès RayStorm, RayCrisis ne faisant qu’améliorer les choses. Concrètement, il n’est pas forcément évident de reconnaître les formes des ennemis et les décors sont très rudimentaires, mais l’écran reste très lisible et les effets de lumière sont réussis. La fluidité est de mise, et les thèmes vaguement technoïdes correspondent plutôt bien à l’ambiance du jeu. Il y a malgré tout une petite déperdition par rapport à l’original, le G-Net étant tout de même plus puissant que la PlayStation.

Bref, la réalisation en vaut d’autres, et puisque la jouabilité est plaisante, tout va bien. Le vaisseau répond bien, le système de lock est toujours aussi plaisant et la difficulté croît de manière régulière. La durée de vie n’est pas faramineuse, mais c’est le lot de tous les shmups. Seul reproche que l’on pourrait faire à cette version PlayStation, il n’est pas possible de jouer à deux, chose d’autant plus étonnante que RayStorm supportait le multijoueur.

Au final, RayCrisis : Series Termination clôture comme son nom l’indique la saga, sans que le joueur n’y ait trouvé matière à redire, mais sans qu’il y ait pris son pied non plus. La trilogie s’avère plaisante à essayer, mais elle n’aurait sans doute pas tenu sur la durée.

RayCrisis : Series Termination