Développé par Avalanche Software et édité par Midway sur Dreamcast en 99, développé par Eurocom Ent. et édité par Midway sur N64 en 99, sur PlayStation en 2000.
Dans le cadre du concours « 1 jeu = 1 test », je teste à nouveau un jeu de sport très arcade, à savoir NBA Showtime : NBA on NBC.
Ce titre se démarque nettement des classiques « NBA live xxxx » sur 2 points : un gameplay et des animations plus fantaisistes que réalistes, et le fait que les matches se déroulent exclusivement à 2 contre 2.
SHOWTIME !
Fans de basket technique, puristes pour qui un shoot ne doit pas rentrer s’il n’est pas millimétré, adeptes de stratégies de jeu rigoureuses, NBA Showtime : NBA on NBC n’est probablement pas fait pour vous. Le titre occupe délibérément le créneau arcade ; il est destiné aux gens ayant envie de s’éclater un petit moment sans se prendre la tête. Objectif atteint… ou pas.
Le jeu consiste à sélectionner une équipe parmi toutes les franchises de la NBA en 1999 (Vancouver est toujours là, et les Bullets s’appellent désormais les Wizards), chaque franchise étant composée de 4 à 7 basketteurs (pourquoi pas un même nombre pour chacune, mystère). Au total, 130 joueurs « réels » sont disponibles, dont les plus grandes stars du moment comme Shaquille O’Neal, David Robinson, Tim Duncan, Kobe Bryant, Sir Charles Barkley, Hakeem « The Dream » Olajuwon… mais pas « His Airness » Mickael Jordan, qui vient de prendre sa seconde retraite. Chaque joueur possède des attributs spécifiques dans les différents domaines du jeu (2 points, 3 points, rebonds, contres, dunks…). Je n’ai pas assez joué pour déterminer si ces notes ont un impact réel sur le terrain, je n’ai rien remarqué jusque là.
Il vous faudra choisir, parmi l’effectif disponible, les 2 joueurs qui entreront sur le terrain, celui que vous allez contrôler et celui que contrôlera le CPU (en mode 1 joueur). Ce n’est qu’à la mi-temps du match que vous pourrez procéder à des changements (intervertir ou prendre un ou deux autres joueurs).
Concrètement, vous dirigez votre joueur mais pouvez donner des « ordres » à votre équipier : lui intimer de faire une passe ou de déclencher un shoot par une simple pression du bouton correspondant.
Vous affrontez tour à tour les 29 autres équipes de NBA, en matches de basket à 2 contre 2 (règles officielles) ; vous gagnez le match, vous continuez ; vous perdez, le jeu s’arrête. Une sauvegarde est heureusement possible après chaque match.
Je trouve ce mode unique mal fait : on ne dispute pas de véritable saison, les autres équipes ne s’affrontent pas entre elles, pas de classement donc, juste une succession de matches ; tu parles d’un challenge…
Les matches en eux-mêmes ne sont, de mon point de vue, guère passionnants. À 4 joueurs sur le terrain, ça va d’un panier à l’autre en quelques secondes, en dribble ou en faisant une ou deux passes maxi ; bref, le jeu n’est aucunement construit. Les commandes à disposition sont classiques : passe et shoot en possession de balle, tentative d’interception ou de contre de tir (en sautant) en défense. Lancer un tir en mouvement dans la raquette équivaut à dunker, c’est-à-dire claquer la balle dans l’anneau d’un geste spectaculaire (s’accrocher à l’arceau, faire une rotation du corps en l’air…).
Petite spécificité de ce titre : la touche turbo (L ou R). Elle permet de prendre de la vitesse pendant les courses, et d’amplifier l’amplitude des sauts : les joueurs pourront alors s’élever dans les airs, jusqu’à 2 mètres au-dessus du panier ! Intéressant pour réaliser des smashes spectaculaires.
Enfin, l’un des grands intérêts du jeu est bien sûr de réaliser des combinaisons entre les 2 joueurs : alley-oop (le joueur devant le panier saute à l’anneau et réceptionne la passe de l’autre en l’air, pour la rabattre rageusement dans l’arceau), double dunk (les 2 joueurs sautent, le 1er fait la passe au dernier moment à l’autre qui va marquer).
Pour pimenter un peu la chose, les joueurs en réussite deviennent « on fire ». Lorsqu’un joueur marque 3 paniers d’affilée, il devient incandescent et rentre dans une sorte d’état de grâce ; il enflamme la balle dès qu’il la touche et bénéficie de turbo illimité à chaque mouvement. En outre, son adresse au tir est accrue. L’état « on fire » s’achève par un panier adverse.
Si une équipe réalise 3 alley-oops ou double dunks à la suite, les 2 joueurs s’enflamment jusqu’à ce que l’équipe adverse place elle aussi un enchaînement.
Il est possible de paramétrer le niveau des adversaires et le « shot clock » (temps limite pour ponctuer une possession de balle d’un tir).
Je trouve que la prise en main est longue et un peu pénible. Difficile de maîtriser les enchaînements, de se servir du turbo et surtout de défendre (toute attaque adverse se conclut systématiquement par un panier quand je joue, même en difficulté mini…).
Le problème, c’est qu’on se lasse de NBA Showtime : NBA on NBC très très vite. Dès le premier match en fait. Même en faisant n’importe quoi, on marque presque à tous les coups ; même en se repliant à la vitesse de l’éclair, on en encaisse un sitôt la remise en jeu effectuée. Ok, c’est toujours sympa de placer un double dunk et de péter un smash rageur, mais le manque de challenge et de diversité des actions éclipse bien vite fait le fun.
Et ce n’est pas la possibilité de prendre d’autres équipes, d’incarner d’autres joueurs, qui va augmenter la replay value, sachant que seul leur physique est différent.
Ni la possibilité de créer son propre joueur, qui est pourtant une option très sympa. Elle consiste à « customiser » un joueur, à lui choisir un visage parmi ceux des joueurs réels, ou bien, plus intéressant, parmi les mascottes officielles des équipes. Il est même possible de jouer avec un cheval, qui dispose de sabots en guise de mains ! Puis vous pourrez déterminer ses attributs techniques et physiques, en répartissant à votre guise 80 points dans des paramètres différents : force, taille, tir 3 points, rebonds, contres… Enfin, vous pourrez doter votre poulain de 2 avantages spéciaux à choisir parmi 7 : grosse tête, turbo ou attributs invisibles (destinés à cacher à votre adversaire votre état turbo ou vos qualités)… Franchement, ça sert pas à grand-chose.
Si vous faites une saison avec un joueur créé, vous ne pourrez contrôler que ce joueur (pas de changement à la mi-temps ou d’un match à l’autre).
Le jeu est bien animé, très orienté show à l’américaine. La présentation claque, les joueurs s’élèvent dans les airs, s’enflamment, les matches sont commentés de façon dynamique par un annonceur, les parties regorgent d’effets sonores bien trouvés. Question graphismes, le terrain est bien rendu, avec notamment de très beaux effets de réverbération des projecteurs sur le parquet, les joueurs sont… disons, correctement modélisés pour l’époque ; concrètement, ils sont en 3D PS1, c’est-à-dire extrêmement polygonés. Autant dire que cela paraît assez moche aujourd’hui. Mais ils sont à peu près reconnaissables. Dommage, par contre, que la foule soit complètement statique.
Dernier point, le mode multijoueur très bienvenu (jusqu’à 4 joueurs en même temps sur le terrain, en 2 contre 2 donc). Là, ça peut être assez fendard, et on peut passer pas mal de temps dessus, parce qu’en solo, bof bof…
RÉSUMÉ
Je ferai le même reproche à NBA Showtime : NBA on NBC qu’à Ready to Rumble Boxing, 2 jeux de sport très arcades, destinés à des joueurs désireux de s’éclater sans chercher la performance technique. Ce reproche, c’est que le but n’est pas atteint : on s’ennuie et on se lasse du titre assez vite. Je ne vois pas trop comment on peut avoir envie de faire une saison entière ; et plusieurs, ne l’évoquons même pas.
Le gameplay est insuffisamment varié (seuls 3 boutons servent !!), tout comme les options ou caractéristiques (création de joueur, mode « on fire »). Le format 2 contre 2 ne m’a absolument pas séduit, je préfère de loin le classique 5 contre 5.
La conversion PlayStation n’est pas convaincante, et reste loin de la version originale Dreamcast, qui possède de bien meilleurs graphismes, des joueurs mieux modélisés, plusieurs arènes disponibles (rue, plage), et dont les protagonistes se dirigent beaucoup plus aisément.
Seul le mode multi peut valoir le coup.
3/10