My Summer Holiday est un jeu vidéo PlayStation publié par Sonyen 2000 .

  • 2000
  • Inclassable

Test du jeu vidéo My Summer Holiday

3/5 — Très bien par

Imaginez un peu : Vous êtes japonais, vous faites les 35 heures par jour, et vous avez le droit à une semaine de congé par an, en hiver si possible. L’été pour vous est synonyme de bureau suffocant où la chaleur fait transpirer tout les salary men. Bref, on ne peut pas dire que ce soit la joie. Heureusement, les studio internes de Sony on eu une idée de « génie » : faire vivre les innocentes vacances d’été de votre lointaine enfance à travers un soft. Aussi connu sous le nom de Boku No Natsuyasumi, My Summer Holiday part de l’idée que, tant pis si vous n’avez pas de vacances, vous allez en vivre virtuellement. Intelligent, hein ? Vu comme ça, je vous l’accorde, il faut être désespérément en manque de verdure et de vacances pour se réfugier derrière un soft. D’ailleurs, puisque c’est les vacances, je vais être gentil, et appeler ça un jeu. Voyez comme on part du bon pied avec moi !

L’été, c’est nul !

Votre petite famille va passer ses vacances pendant un mois dans une petite villa en pleine campagne, à quelques kilomètres d’un petit village. Il fait beau, les grillons chantent, et la petite ferme modèle répond présent. Ho, pas grand-chose, une vache et trois poules, faut pas pousser non plus ! Le petit garçon de la famille est content, un mois de vacance, dans une villa, où il pourra s’amuser, et… s’amuser… beaucoup ! Mais que fait un gamin en vacances ? Non, évitez les camps de vacances, les parties de foot à la plage ou sur le parking, ou, les pires, ceux qui les passent devant la télé, il n’y a pas tout ça dans My Summer Holiday. Imaginez, les vacances modèles à la campagne : soleil, nature, pêche, chasse aux insectes. Oui, bien sûr, il y a la pétanque, le bistrot, le vélo, les musées, les tentes, les barbecues… mais il faut croire que ce genre d’activités est trop franchouillard au pays du soleil levant. D’ailleurs, leurs cigales ne sont pas de chez nous, elles ne chantent pas comme ça dans nos vertes contrées. Notre petit bonhomme se lève donc, et comme chaque matin, va faire sa gymnastique matinale avec la famille. Puis repas. Enfin, temps libre. Là, il pourra aller se dégourdir les jambes. Enfin, pas trop. Le moteur du jeu s’apparente à celui d’un survival (et oui !). C’est-à-dire, plan 2D, caméra fixe, et personnages en 3D. C’est assez joli, et ça limite la casse de la 3D tremblotante de la PS1. Le jeu ne vieillit pas trop comme ça. De toutes façons, vu l’aspect des personnages, sorte de représentation 3D de dessin de gamin d’école primaire, on ne pourra pas se moquer d’un réalisme d’un autre age, puisqu’il n’y en a pas. Là où je veux en venir, c’est que ça a probablement amené les développeurs à restreindre les lieux accessibles. Si on regarde la carte, on se rend compte qu’en réalité, on ne suit qu’un chemin, dont on peut en débloquer certaine parties au bout d’un certain temps, afin de pouvoir aller plus loin que d’habitude. Les parties bloquées sont en fait par exemple, un nid d’abeille qui empêche de passer à cause des abeilles, ou bien une rivière, qu’on pourra traverser une fois que l’arbre juste à côté sera coupé, et tombera de façon à ce qu’il fasse un pont. Sinon, n’espérez pas traverser les champs, ni même arpenter une forêt. Tenez-vous en aux chemins ! On est peut être en vacances, mais ce n’est pas pour autant qu’on a le droit d’être aussi dissipé, non mais dites donc !

Les activités sont libres, elles. Vous avez le droit de prendre votre petit filet, et d’aller capturer des insectes, aller à la pêche, allez voir les gamins du village qui glandent sous un pont, enfin, y en a tout de même un qui vous permettra des combats d’insectes. Et sinon ? Pas grand-chose d’autre. Les journées se suivent et se ressemblent beaucoup ! Il y a bien quelques événements qui cassent la monotonie, comme vos parents qui vous demandent de les aider au jardinage, mais n’espérez pas grand-chose de plus. Le village ? Oubliez le ! On est libre de se promener, mais c’est une promenade trop sage pour être honnête ! Car ce n’est pas avec une chasse aux insectes qui se résume à donner des grands coups de filets n’importe comment, ou une pêche qui consiste à simplement attendre qu’un poisson passe près de votre hameçon pour le tirer de l’eau sans problème, ni même avec les autres glandouilleurs qui passent leurs vacances à ne rien faire, qu’on va se fendre la poire. La ruche ? N’espérez pas lui envoyer quelque pierre. Les arbres ? N’espérez pas y grimper ! Les gamins ? Hors de question de faire, ne serait ce qu’une cabane avec eux ! Et bien dis donc, on s’amuse par ici ! Ha, mais on va me dire que le principe, c’était de se reposer. Se reposer virtuellement ? Ridicule ! Ressentir les vacances, oui, mais ce n’est pas en étant aussi figé qu’on va en vivre. Le jeu est un peu à l’image du chien ou de la vache de la villa : figé sur place, n’espérez pas de lui de le faire bouger. Soit les programmeurs étaient feignants, soit ils n’ont jamais vu de chien ou de vache de leur vie. Je crois que je peux dire sans crainte qu’il s’agit de la première réponse. L’idée de faire un soft sur le thème des vacances d’été est une idée intéressante en soi, dommage que le développement soit aussi paresseux, en se contentant du strict minimum. My Summer Holiday ne confère pas les sensations qu’on aurait cru avoir, probablement par manque d’ambition. Mais peut-être que ce premier épisode n’était qu’un premier jet, visant à voir si ça valait la peine d’aller plus loin ? Effectivement, bien que limité au japon, chaque console Sony a son My Summer Holiday, et les ventes suivent assez bien (200 000 ventes à peu près pour chaque épisode). On va supposer que les épisodes ont su se développer. On va aussi supposer que My Summer Holiday est de toutes façons peut-être trop imprégné de culture japonaise pour nous parler. En tout cas, les textes eux, sont tout ce qu’il y a de plus japonais, alors tous les dialogues passent ainsi à la trappe. De toute manière, ils n’ont l’air guère intéressant. Vous ferez mieux d’écouter les oiseaux et les insectes ! My Summer Holiday regorge de ce genre de petits bruitages. Bon, par contre, lorsqu’on fait tomber des gouttes d’eau dans une rivière, on n’entend pas d’écho messieurs, sauf à la rigueur lorsqu’on est dans une grotte !

Mais oui mais oui, l’école est finie !

My Summer Holiday est un soft typiquement japonais. Avouez que faire un simulateur de vacances, fallait être au moins japonais pour ça. Mais en fait de simulateur, on a surtout un simulacre. Il fallait un peu plus de fantaisie, comme, je ne sais pas moi, une ballade en forêt, une bonne farce à faire avec les copains, la vie de la ferme, la fête du village (et pas un misérable feu d’artifice à regarder de la fenêtre de sa chambre !)… Mais non, rien de tout ça ! Même pas un jour pluvieux, ou une petite bourrasque ! Le temps est « désespérément » ensoleillé. Il n’y a qu’à faire les cent pas afin de faire passer le temps du jeu jusqu’au soir. C’est un peu faible, non ? Néanmoins, si pour vos vacances, vous vous retrouvez cloisonné dans d’infâmes bureaux la journée, avec comme seule chambre un placard à balai, le tout situé dans une ville fantôme, dans ce cas, oui, My Summer Holiday a le moyen d’être une bouffée d’air frais. Mais en l’état, on préférera l’original, il va de soi, celui avec les vrais amis, les vraies tentes, le vrai village à l’ancienne, pour passer de vraies vacances ! Un jeu vidéo est peut-être trop fait à la base pour être fantaisiste, pour se croire capable de remplacer un séjour à la campagne. En fait, mieux vaut se repasser Le Gendarme de Saint Tropez.

Vidéo du jeu : http://www.youtube.com/watch?v=iJ9f1A_r4FM

http://www.dailymotion.com/video/x2gq1w_my-summer-holiday_videogames

Il semble que l’épisode PSP soit un portage de cette version.

My Summer Holiday