Vous vous êtes peut-être déjà aperçus que j’étais un gros fan de comics. Alors bien sûr, pour beaucoup ça fait un peu ado prépubère, de lire des BD à papa avec des mecs qui foutent leur slip par dessus leur futal.
Cela dit, ça faisait déjà un petit moment en 99 que Capcom, la boîte à baffes, s’intéressait au sujet, et plus précisément aux brouzoufs que ça pouvait rapporter. Preuve en est X-Men VS Street Fighter, préquelle du jeu qui nous intéresse aujourd’hui.
Donc bon, en « spécialiste » du genre et amateur de baston flinguée, je me suis procuré la galette.
QUAND HARRY RENCONTRE SALLY
Marvel VS Capcom, c’est la rencontre de deux univers dantesques : le premier a débuté en 61 (je vais pas vous faire un cours, mais c’est plus compliqué que ça) avec Fantastic Four n°1, et est le père de Spiderman, des X-Men, de Hulk, Ironman, etc. En tout un catalogue de personnages qui dépasse les 4000 sans même passer la deuxième.
Le second, s’il est plus jeune, n’en est pas moins important puisque l’usine à jeux est créatrice des Mega Man, Ghouls’n Ghosts, Street Fighter et autres Darkstalkers. Bref, deux monstres.
Pour les représenter, une cinquantaine de persos s’en donne à coeur joie sous le prétexte qu’Onslaught (le deuxième mutant le plus puissant du monde, après Franklin Richards, né de la décérébration de Magneto par le professeur Xavier), Onslaught donc, a décidé comme tout bon méchant de dominer le monde.
EMPORTE PAR LA FOULE
Une cinquantaine de persos, oui.
Vous allez pouvoir en jouer une quinzaine, plus quelques personnages cachés. Quelques exemples dans les deux camps :
Ryu et Chun Li pour Capcom bien sûr, mais aussi Mega Man (un bon gros low tiers), Morrigan (la vampirette de Darkstalkers) ou encore le génialissime Captain Commando.
Chez Marvel, Spiderman, son pire ennemi Venom, Hulk ou encore Wolverine sont de la partie, et de ce côté-là le roster est plutôt classique.
Un point important, vous allez vous battre avec une équipe de deux persos. Alors libre à vous de choisir deux personnages jouables, et je reviendrais sur les avantages d’une telle configuration, mais vous pouvez aussi choisir en second perso un « striker ». Gné?
Le striker est un perso qui intervient aléatoirement au cours du combat (enfin, je pense que c’est aléatoire, vu que j’ai jamais trouvé de combine pour le faire apparaître d’office ; mais j’avoue que je n’ai jamais lu le manuel…) et produit une attaque surpuissante sur l’adversaire avant de disparaître. Il peut intervenir cinq fois par round, et l’adversaire a la possibilité de le frapper, en empêchant même l’attaque d’aboutir s’il est suffisamment rapide.
Notez que le striker peut être utile en cas d’adversaire un peu trop collant, celui qui vous empêche de vous relever quand vous débutez. Mais il n’est vraiment utile qu’aux débutants justement, le joueur habitué leur préférant sans doute un « vrai perso » (Seul Onslaught est obligatoirement accompagné du striker Sentinel.).
Pour en finir avec ce point, quelques exemples de strikers : Colossus, Storm ou U.S. Agent par exemple chez Marvel, Arthur (Ghouls’n Ghosts) chez Capcom ; faut dire qu’il y’en a beaucoup chez CC que je ne connais pas…
SUPER MEGAAA GIGAAAAAAAAAA HADOKEN !!!
Les persos classiques n’ont ici rien de classique ! C’est le début du grand portnawak des beat’m up 2D (certes entamé par X-men VS Street fighter), à savoir des sauts de plus d’un écran, des gardes en l’air, des combos façon 97 pains dans ta gueule, t’en auras pour les Romains (notez que c’est Gambit qui détient le record de combos réalisables, en faisant à lui seul 47 hits), et des coups spéciaux… très spéciaux : des hadokens qui prennent tout l’écran, des chutes de météorites, on est loin des boules de feu à pépé…
Mieux, qui dit équipe de deux dit coups spéciaux à deux. L’autre perso de votre équipe peut intervenir lors de vos méga coups spéciaux (déclenchables lorsque vous avez rempli votre jauge de super, comme dans la voiture mais ça roule plus vite) pour effectuer le sien. Ca donne lieu non seulement à des effets magnifiques mais aussi à des attaques dévastatrices.
Notez que depuis l’avènement de ces pop corn beat’m up, la jauge de vie à changé : en vous faisant toucher vous perdez une partie définitivement, et une autre partie que vous pouvez récupérer si vous ne vous faîtes pas toucher entre temps. Ca permet des combats qui durent un peu plus de trois secondes, même si Onslaught en abuse pour faire durer la souffrance.
FRACTURE NETTE DE L’OEIL DROIT
Du point de vue purement technique, le jeu frôle la perfection : c’est extrèmement beau, archi-coloré avec tout un tas d’effets de lumière (à la limite du supportable dans la forteresse des vilains), et ça bouge dans tous les sens sur de vastes distances, certes avec quelques saccades lors des combos les plus longs, mais on dirait presque que c’est fait exprès. Les musiques pêchues accompagnent bien le tout, sans être gênantes comme dans l’abominable Guilty « scie circulaire » Gear.
Du côté du roster, on ne peut qu’applaudir, même si un peu moins de strikers et un peu plus de persos jouables aurait été apprécié. Autre point noir assez important, il y a un gros problème d’équilibre entre les persos, les low tiers étant vraiment très mauvais et les top tiers vraiment indispensables.
Pour ce qui est du gameplay, il y en a pour tous les goûts : le débutant se mettra en mode auto, le joueur aguerri en manuel. Cela dit, le bourrinisme du mode auto est abusé, lorsqu’on sait qu’il suffit d’appuyer sur deux boutons pour sortir un spécial.
Du coup, ce jeu est presque parfait, mais tout de même, certains des points évoqués sont gênants. Ceci dit, pour une franche marrade entre potes (et quelques litres de collyre pour faire passer le mal aux yeux!), il est indispensable.