Legend of Mana est un action-RPG sorti en 1999 sur PlayStation. Il s’inscrit dans la série des Seiken Densetsu, en se plaçant comme le quatrième épisode de cette saga qui a marqué toute une génération de joueurs. Il est développé par Square (sans le Enix derrière à l’époque) et est édité par… Square (non pas possible !!). Le jeu n’étant jamais sorti dans notre beau pays, j’ai effectué le test à partir de la version US.
AU COMMENCEMENT…
Le début du jeu vous demande de choisir votre héros, homme ou femme, et de lui donner un nom. Une fois ceci fait, vous devrez choisir l’arme de base avec laquelle se battra votre personnage. On retrouve les classiques de la série comme l’épée, l’arc, la lance, etc. Mais d’autres, inédites, s’y ajoutent, comme l’épée à deux mains, particulièrement dévastatrice.
Il faut savoir que les armes disposent de coups spéciaux bien distincts, qui augmentent en puissance au cours de l’aventure et devront être appris.
Les rares connaisseurs de mes tests auront remarqué que je n’ai dit mot en ce qui concerne l’histoire. C’est normal, il n’y en a pas !!
Quand le jeu démarre, la carte est vide et c’est à VOUS que reviendra l’honneur de placer les « artéfacts » sur la carte du monde, ce qui créera les emplacements. Néanmoins je vous rassure, cela n’a aucune incidence sur le déroulement du jeu.
UN SYSTÈME DE JEU BIEN PARTICULIER…
…et qui ne fera pas l’unanimité des fans de la série.
Déjà précisé plus haut, votre héros n’a aucune histoire. Le seul scénario que vous pouvez espérer, c’est celui des nombreux personnages charismatiques que vous rencontrerez et qui se joindront à vous. Et il y a des quêtes qui valent vraiment le détour, comme celles d’Escad et de Larc.
Ce n’est pas tout, car vous ne trouverez plus les armes en chemin mais devrez les forger vous-même. Quelques heures après le début du jeu, vous aurez accès dans votre demeure à une forge, qui vous permettra de créer des armes de plus en plus puissantes, bien que restant dans les styles d’armes du jeu (arc, épée, hache…).
La même remarque concerne la magie. En effet vous devrez également créer des objets magiques, grâce auxquels vous pourrez utiliser des sorts divers et avec des zones d’utilisation différentes. Les sorts sont uniquement offensifs et sont basés sur les fameux esprits mana, bien connu des fans de la série.
Mais passons à la carte, qui possède également des caractéristiques spécifiques. Effectivement, selon le jour où l’on combat, un esprit Mana (Ondine, Anathor ou Gnome, par exemple) sera prédominant dans le lieu où on se trouve. Eh bien, utiliser la magie de cet esprit permettra de débloquer de nouveaux coups spéciaux destructeurs comme c’est pas permis.
Le jeu permet vraiment un bon paquet de trucs, comme la création de golems. Vous vous souvenez des espèces de robots que l’on peut apercevoir dans les précédents épisodes ? Eh ben cette fois, vous pouvez les créer vous-mêmes, pour qu’ils vous accompagnent et défoncent les ennemis.
Le jeu permet aussi d’élever des monstres dans votre grange pour, ensuite, les prendre avec vous au combat pour les faire monter de niveau.
Pour ce qui est du mode multijoueur, qui avait fait la force des précédents opus de la série, il est ici réduit à sa plus simple expression.
Bien qu’il y ait possibilité de jouer à deux, le jeu réclame que vous soyez accompagné par un allié pour faire rentrer un pote dans la partie, les golems et les monstres ne pouvant être contrôlés par un joueur. C’est un grand manque à gagner, mais il vaut mieux jouer seul à cause de tous les mécanismes compliqués (gestion de la carte, création d’armes et de golems…) que le jeu met en action.
LA PLUS BELLE 2D DE LA PSX
Tout est dans le titre, le jeu propose la plus belle 2D de la PlayStation première du nom. Les différents boss qui parsèment le jeu sont énormes et leur animation sans faille. Les décors font penser à des aquarelles tellement c’est beau, les personnages sont très bien faits et le style graphique des artworks est magnifique. Le jeu ne possède aucun ralentissement et certains coups spéciaux déchirent la rétine. Bref, ça va vite, l’action est bien foutue et les graphismes sont ce qui se font de mieux en 2D sur la 5ème génération de consoles.
Les graphismes sont le point fort du jeu.
DIVINE MUSIQUE
Le jeu, en plus d’afficher des graphismes magnifiques, possède des musiques dont la qualité a de quoi faire rougir un Final Fantasy. Composée par Yoko Shinomura, la femme derrière les OST de Parasite Eve et de Kingdom Hearts, la musique de Legend of Mana est un pure délice qui reste, aux côtés de celle de Seiken Densetsu 3, le meilleur travail musical jamais réalisé sur la série. Les musiques permettent de profiter grandement d’un instrument que j’ai eu l’occasion de pratiquer en étant plus jeune, le piano.
Les bruitages sont sympathiques et ne froissent pas la partie sonore.
Les voix, c’est simple : il n’y en a pas.
INTÉRÊT ET DURÉE DE VIE
L’intérêt du jeu est difficile à déterminer, car même le fan de la série que je suis a eu du mal avec cet épisode. Disons que si vous recherchez un bon action-RPG sur PSX, alors vous avez gagné. Par contre, si vous êtes fan de la série et que vous comptiez retrouver dans cet épisode les sensations de Secret of Mana et de Seiken 3, félicitations (?), vous avez perdu.
Le jeu est trop différent de ses prédécesseurs pour faire plaisir aux fans.
Pour ce qui est de la durée de vie, il y a de quoi pleurer, bien que tout dépendra de vous. En ligne droite, sans se souler avec la création d’objets et de golems, le jeu prendra une quinzaine d’heures pour être fini. Par contre, si vous souhaitez faire toutes les quêtes et que vous vous intéressez vraiment à la création, alors comptez le double pour atteindre l’arbre mana et botter le cul au méchant boss de fin.
EN CONCLUSION
Je dirai que Legend of Mana est un jeu ambigu : on aime ou on déteste. En ce qui me concerne, je n’ai pas du tout aimé le système de jeu de cet épisode. Malgré des graphismes et une musique dantesques, il n’y a aucune histoire, la création finit par lasser car le jeu ne propose quasiment aucun tutoriel, et il faut se casser le c** pour trouver certains personnages secondaires. Le héros (ou l’héroïne) ne possède aucun charisme et fait tache face aux personnages de Seiken 3. C’est bien simple, les personnages secondaires comme Elazul ont bien plus de charisme !!
Ce jeu fait honte à ses prédécesseurs, et c’est grâce à ses graphismes et aux musiques de Miss Shinomura que je ne lui colle pas 2. Le plus mauvais épisode de la série, avec Children of Mana.