Qui ne connaît pas Jonah Lomu ?
« L’autobus néo-zélandais », « Le désosseur d’Auckland », « Le cauchemar Black »… Je vais m’arrêter là, c’est une simulation de rugby que je vais tester, pas un Resident Evil.
Donc, pour ceux qui ne connaissent pas, Jonah Lomu est généralement considéré comme la première vraie star du rugby à XV. Sa seule présence sur un terrain avait un impact psychologique sur ses adversaires. (Il y a de quoi, la bestiole faisait quand même 1,96 m pour 120 kg et moins de 11 sec au 100 mètres).
Notre ami Jonah (à ne pas confondre avec le Jonas de la Bible qui a passé 3 jours dans le ventre d’une baleine) a prêté son image à ce jeu, considéré comme la première adaptation de grande qualité en matière de rugby sur console.
La balle à l’aile, la vie est belle.
Nous avons le droit pour commencer (histoire de bien rentrer dans le vif du sujet) à un superbe Haka effectué par 2 guerriers maoris en tenues traditionnelles, entrecoupé furtivement de vidéos de Jonah Lomu dans ses œuvres (sous-entendu en mode Caterpillard, désossant tout sur son passage). Une fois ce petit interlude champêtre passé, nous arrivons sur le menu principal où 5 modes de jeu sont proposés.
- Amical :
Match simple où l’on choisit son équipe (parmi 32) et celle de son adversaire, avec les paramètres habituels que sont le choix du stade, la météo, la durée, etc.
Parfait pour commencer à bien prendre le jeu en main et découvrir toutes les subtilités de ce sport. Possibilité de jouer en 2 vs 2.
- Tournoi :
Vous pouvez organiser un tournoi rapide avec 3 autres joueurs au maximum, avec 4, 8 ou 16 équipes. Les équipes non attribuées seront choisies aléatoirement par la PlayStation.
- Coupe du monde :
Participer à l’intégralité d’une coupe du monde sur le même modèle que celle de 1995.
- Coupe des territoires :
5 coupes comprenant le célèbre tournoi des 5 nations (pas 6 car l’Italie, à l’époque, n’en faisait pas encore partie), le Tri-nations (Aus, N-Z et Af-S) et les moins connues que sont la coupe Amérique, la coupe Asie et la coupe Pacifique.
- Match classique :
Le seul des 5 modes qui ne soit pas multijoueur. Il faut rejouer des matches historiques afin de changer le cours de l’histoire. Les matches sont déjà entamés et vous devrez impérativement inverser la tendance afin de remporter la victoire. Si les premiers défis sont assez faciles, cela se corse par la suite, notamment quand il faut vaincre les terribles All-Blacks avec l’équipe du Japon (pour les néophytes du monde de l’ovalie, c’est comme si Lyon devait remporter un match contre Manchester United ou le FC Barcelone en football…).
La règle des 3 P : Pousser, Plaquer, Courir
- Gameplay :
Bon, la prise en main n’est pas immédiate et demandera tout de même un petit temps d’adaptation, surtout que tous les boutons de la manette seront mis à contribution. Mais une fois tout bien assimilé, les passes, plaquages, coups de pied, etc. se font assez instinctivement. De plus, un rappel des choix à effectuer s’affiche à l’écran sous forme de logos des boutons de la manette (triangle, rond, tranche…).
- Graphismes :
Il est clair qu’ils commencent un peu à dater, mais ils restent tout de même très agréables. L’animation est très fluide et l’environnement assez détaillé. Les joueurs et les stades sont bien modélisés pour un jeu de PS1.
- Musiques et sons :
Un des points forts du jeu, les effets sonores sont plutôt réussis. La musique est rare et discrète mais on ne s’en plaindra pas pour ce genre de jeu. Les commentaires sont assurés par Denis Charvet et Jean-Louis Calmejane pour la version française, et sont parfaitement adaptés à l’esprit du rugby. D’ailleurs, de nombreuses répliques de notre duo sont même devenues cultes : « il creuse comme une taupe en colère » ou bien « quel coup de pied de coucou ». Le public est réactif aux actions de jeu et au sifflet de l’arbitre. On est vraiment immergé dans le match.
3ème mi-temps
Le principe du rugby est assez simple dans le fond, un mot, un seul : AVANCER. Avancer par n’importe quel moyen, en utilisant toutes les possibilités que nous offre ce sport. Soit par l’intermédiaire des lignes arrières, tout en vitesse et en débordement, soit par les avants, tout en puissance, à l’aide de raffuts dévastateurs ou de groupés pénétrants. Jonah Lomu Rugby retranscrit très bien ce principe ; suivant le joueur que vous avez en main, à vous d’effectuer l’action la plus appropriée (à savoir : inutile d’essayer de raffuter avec un gringalet ou de déborder un adversaire avec un pilier). Le seul joueur dans le jeu qui allie vraiment vitesse et puissance, c’est Jonah Lomu (comme en vrai quoi…). Notez qu’une équipe composée de 15 Lomu est déblocable. Jouer quinze Panzers sur lesquels on aurait installé des moteurs de F1 est amusant, moins pour les adversaires.
La hiérarchie mondiale est respectée, quand vous débutez il vaut mieux choisir une équipe d’une nation phare (Nouvelle-Zélande, Australie, Afrique du Sud, France ou Angleterre), sous peine de vous faire laminer.
Ensuite, avec un peu plus de temps de jeu, vous pourrez choisir des équipes telles que l’Argentine, l’Irlande ou le Pays de Galles.
Enfin, quand vous maîtriserez tout parfaitement, vous pourrez vous essayer à des nations plus « exotiques » telles les Pays-Bas ou le Skri-Lanka, mais il faut se démultiplier sur les phases de conquêtes tels que la mêlée, la touche ou les rucks (à savoir que sur une phase au sol de type ruck, vous devrez faire venir 5 à 6 joueurs pour récupérer le ballon, alors qu’avec la Nouvelle-Zélande, 2 à 3 joueurs suffisent. Les joueurs ainsi « brûlés » dans le regroupement ne seront pas dans la ligne de 3 quarts pour la prochaine attaque, donc moins de chance de pouvoir passer la défense adverse).
Essai transformé
Les jeux de rugby ne sont pas légion, tous supports confondus, mais pour beaucoup de joueurs (dont moi-même), Jonah Lomu Rugby est inégalé. On lui passera beaucoup de petits défauts, comme le nombre limité de stades (4) ou ne pouvoir jouer qu’avec des équipes nationales. Mais c’est un jeu fun avec une bonne durée de vie, et c’est toujours un plaisir d’affronter un ou plusieurs potes le temps d’un petit match ou d’un tournoi.