Il était bien évident, au vu du « To be continued… » à la toute fin du premier volume (et aussi au fait qu’il s’appelle « volume 1 » justement), que Konami ne s’en tiendrait pas là. Et en effet, il ne fallut pas attendre bien longtemps avant de voir débarquer un Gstsdfmjgsg isfsdgsrmpqg Ifsgw!ms, ou un Genso Suikogaiden comme le commun des mortels le nomme, volume 2.
NASH ET ZAJ SONT SUR UN BATEAU
Qui n’a jamais souhaité connaître ce qu’il se passait après le mot « Fin », dans n’importe quelle œuvre imaginaire ? Savoir si le héros va enfin réussir à pécho la greluche qui l’allume depuis le début ?
A la différence du premier épisode, cet opus s’intéresse ainsi à ce qui s’est déroulé juste après la fin de Suikoden II. La république de Dunan est désormais en paix, mais Nash Lakjte, mercenaire du royaume d’Harmonia, repart sur les routes en quête de nouvelles aventures.
De fil en aiguille, il va retrouver une vieille connaissance en la personne de Lena, son amie chevalier d’Harmonia. Elle lui demande de l’aider à se débarrasser de Zaj.
Ce dernier est un espion et un assassin, mais c’est surtout le beau-frère de Nash, qui a en secret empoisonné ses parents et menace désormais de tuer sa sœur Julie…
LIRE OU PÂLIR
Genso Suikogaiden volume 2 conserve absolument tous les principes de son aîné, et se présente donc comme un digico (digital comics). Il s’agit de jeux exclusivement basés sur du texte (agrémenté d’images tout de même, histoire de paraître moins austère), où vous progressez en choisissant une réponse parmi x de temps en temps. Un genre totalement sous-représenté en occident et, j’ai envie de dire, tant mieux ! Parce que payer cinquante boules pour un livre d’images, ça a tendance à provoquer quelques douleurs anales.
Suikogaiden s’inscrit donc dans ce genre si particulier, et en effet, les quatre chapitres que compte l’aventure - qui sont autant de quêtes pour notre brave ami - vous demanderont régulièrement de choisir parmi plusieurs lignes surlignées en bleu (histoire de bien faire comprendre aux benêts que vous êtes qu’il faut se réveiller et jouer, là, tout de suite, maintenant). Vous disposez pour ce faire d’un bouton de validation (cercle) et d’un bouton d’annulation (croix).
Pour le reste, il vous suffira d’appuyer sur Select pour atteindre le menu d’options, qui se compose de quatre items : dans l’ordre (et merci encore au gars sur Gamefaqs qui l’a traduit), sauvegarder, charger une partie, choisir la vitesse de défilement du texte et accepter ou non les vibrations. Enfin, le bouton carré permet de masquer le texte pour admirer les bitmaps fixes qui l’accompagnent.
Vos choix influeront de manière plus ou moins importante sur le reste du chapitre. Vous pourrez ainsi découvrir de nouvelles scènes selon la ligne sélectionnée, et avec un peu de chance vous gagnerez un point d’histoire. Cumulables jusqu’à hauteur de dix, ces points peuvent parfois êtes consommés afin de choisir une proposition optionnelle, qui vous conduit vers une nouvelle scène encore inédite. Une sorte de mouvement perpétuel quoi…
LES LEÇONS DE TOTO CACA : POURQUOI LE CACA C’EST PAS RIGOLO ?
Encore une fois, ce qui fait la principale force de la saga, à savoir son scénario recherché et ses interactions poussées entre les personnages, est ici grandement compromis pour le non-japonisant. De fait, Genso Suikogaiden volume 2 mérite sans doute une note supérieure pour ceux qui lisent couramment les kanjis.
Quoi qu’il en soit, le jeu déçoit tout de même sur bien d’autres aspects. À commencer par son visuel. Certes, les images bitmaps sont souvent de toute beauté, mais l’on s’aperçoit que le design des personnages ne respecte pas celui de Suikoden II, où ils sont apparus pour la première fois. C’était d’ailleurs le cas dans le premier volume, contrairement à ce que j’en écrivais à l’époque : cela m’avait moins frappé, mea culpa.
L’autre souci est qu’encore une fois, ces images sont fixes, en dehors des cinématiques d’introduction et de fin. Cela entraîne forcément une grosse déception lorsqu’on sait de quoi la Playstation est capable. La galette Suikogaiden a été bien peu fourrée, et c’est bien dommage.
Restent les quelques musiques directement tirées de Suikoden II. Deux soucis là encore : non seulement elles sont ici peu nombreuses et tournent donc en boucle, avec tout ce que cela implique de lassitude auditive, mais en plus de cela elles s’arrêtent lors des accès disques, ce qui est absolument impardonnable pour un jeu de 2001. Et puis d’ailleurs, pourquoi des chargements sur un jeu composé de trois pauvres images ? Même le premier volume était plus fluide !
Même au niveau du jeu pur et dur, Suikogaiden volume 2 déçoit. Il y a bien moins de choix possibles que chez son prédécesseur (à titre d’exemple, le dernier chapitre n’en comporte qu’un seul), donc moins de points d’histoire à récupérer et donc moins de scènes annexes à découvrir.
Le jeu est donc plus court, plus linéaire encore, et bien entendu toujours pas difficile puisqu’il est toujours impossible de perdre. Plus encore que son aînée, cette galette est à proscrire absolument de votre ludothèque, ne serait-ce que pour lancer un gros fuck à Konami, comme ça, pour l’honneur.