Final Fantasy IX est un RPG magnifique, un excellent épisode de la saga, qui possède suffisamment de qualités pour que je lui attribue un 9/10. MAIS il m’a pourtant déçu, car j’en attendais trop, je le désirais supérieur aux 2 autres Final Fantasy de la Playstation mais il m’a fait moins triper que le VII et le VIII. Difficile de passer après ces 2 mastodontes du jeu vidéo…
Attention, il reste un jeu fantastique qui possède peu d’équivalent sur PS, facilement dans le top 10 des RPG de la console, et cela prouve à quel point les 2 précédents FF m’ont marqué à jamais. Je vais d’ailleurs m’attarder dans cet avis sur les défauts du jeu pour vous faire comprendre pourquoi, POUR MOI, cet épisode est moins bien (mais quand même suffisamment terrible pour que je lui mette un 9/10, ce qui prouve le niveau élevé de cette saga).
Pour moi, ce FF est trop orienté vers la forme plutôt que sur le fond. Il propose la meilleure réalisation de l’ère 32 bits (carrément et de loin) avec des graphismes parfaits, des décors merveilleux en 3D précalculée animés avec un souci du détail typiquement japonais. Les scènes cinématiques sont stupéfiantes et clouent sur place avec une mise en scène digne des plus grands films d’animation, voire meilleure! (quoique les séquences du VIII m’ont bien plus marqué). La bande-sonore est riche et travaillée, diversifiée: c’est l’une des meilleures en qualité globale sur Playstation. Cependant je préfère là encore la bande-son du 8ème épisode qui possédait plus de thèmes épiques et de meilleurs thèmes de combat, mais bon c’est une question de goût. La musique de cet épisode IX reste cependant magique.
En fait Final Fantasy IX s’avère moins épique que ses prestigieux aînés, la quête n’est pas aussi éblouissante qu’on (je) l’aurai souhaitée. Alors certes il s’agit ici plus d’une ambiance conte de fées, certes les rebondissements sont nombreux, mais on trouve aussi quelques faiblesses dans la trame scénaristique, qui manque parfois un peu de rythme. Finalement le jeu est un peu trop enfantin à mon goût, même si c’est l’univers représenté qui veut ça. Le jeu n’est pas assez « dark » pour ma part, sauf à partir de la fin du 3ème CD (presque la fin du jeu en fait). Le jeu apparaît aussi trop linéaire et trop facile, même s’il cache pas mal de secrets. Les quêtes secondaires sont en effet assez nombreuses, ce qui est très appréciable (la quête des Chocobos est terrible).
D’autre part les personnages sont bien moins charismatiques que dans les 2 FF précédents, seuls Djidane et Tarask s’en sortent bien (quoique c’est dur pour Djidane de passer après un certain Squall), et Vivi est attachant, mais pour le reste les autres persos sont plutôt nunuches et moches d’un point de vue design (Steiner: beurk). Quant au personnage de Kweena, il est absolument détestable et gâche une partie de l’aventure. On voit aussi que Tetsuya Nomura n’est plus à la barre du character design sur cet épisode. Son style est irremplaçable pour moi. Par contre Kuja est un méchant TRES réussi qui a la classe, dommage qu’on ne le voit pas assez durant le jeu. Dommage aussi que le personnage de Beate soit sous-exploité.
Sinon je dois dire que les combats m’ont moins plu que d’habitude. La mise en place de l’arène de combat est beaucoup trop longue (15 secondes d’attente en moyenne). Cette fois on a 4 personnages (appréciable), mais les combats dans l’ensemble sont assez lents, les personnages mettent trois plombes à déclencher leur action (ainsi Kweena met 5 secondes à déclencher sa commande « Cannibale »). Les actions des personnages s’avèrent trop limitées durant les 2 premiers CD, on utilise toujours les mêmes commandes.Bref les combats sont moins intéressants que dans FF7 et FF8, à cause des possibilités uniques des persos: souvent on est frustré car on on ne peut pas faire tout ce qu’on veut dans un combat. Elle est loin l’intensité des combats de FFVIII…Par contre on peut faire les combats à deux joueurs, et j’avoue que c’est bien fun!
Encore 2 points sur les combats: les invocations apparaissent trop tard, elles ne sont pas nombreuses et on ne peut pas les voir en entier quand on le souhaite. Quant aux limites des personnages , « les transes », leur intérêt est plutôt restreint, elles ne sont pas faciles à déclencher et on ne s’en sert pas souvent.
D’autres points à souligner: la gestion des compétences des personnages n’est pas assez complexe à mon goût, elle est moins intéressante que celles du 7 et du 8. On ne peut plus faire autant de bidouilles dans les menus d’équipement et de magie qu’auparavant. Sinon la traduction française de Final Fantasy IX est de très bonne qualité, notamment en ce qui concerne les dialogues. Par contre on se serait passé du mode 50 Htz… Le jeu de cartes est quant à lui très décevant par rapport à celui de FFVIII. Le boss final est lui aussi décevant au niveau du design, de sa résistance et le thème musical qui l’accompagne n’est vraiment pas à la hauteur (souvenez-vous des incroyables thèmes de fin que Uematsu nous avait pondus pour le VII et le VIII, cette fois Nobuo n’a guère été inspiré). Où est passé le final transcendant des 2 précédents FF? Même la fin est (un peu) ratée avec peu d’images de synthèse et vraiment pas les plus réussies du jeu.
En conclusion (désolé c’était long, ça ressemble presque à un test mais j’ai toujours beaucoup de choses à dire sur les FF), Final Fantasy IX présente une réalisation irréprochable (graphismes, animation, scènes cinématiques et bande sonore) mais son intérêt est amoindri à cause d’une gestion des pouvoirs moins profonde qu’auparavant, et de combats plus lents et moins intéressants que les précédents FF, sans compter des personnages qui ont définitivement moins la classe que dans FF7 et FF8! Il reste tout de même un jeu magnifique, indispensable à tout fan de RPG, mais vraiment pas le meilleur de la série ni le meilleur RPG sur PS à mon humble avis.