Vlam ! Je teste un jeu de baston, ça faisait longtemps. Et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit d’Ehrgeiz sur Playstation. Célèbre pour certaines raisons.
Derrière ce nom imprononçable se cache en effet un jeu de baston de Squaresoft, ayant pour originalité de donner la possibilité de pouvoir incarner les principaux personnages de la saga phare de Square : Final Fantasy.
On retrouvera donc des noms plus ou moins célèbres, comme Sasuke, Yoko Yoko ou bien sûr les très populaires Clad, Sephiroth, etc.
Bref, une tentative de diversifier son registre ou bien une tentative de se faire (encore plus) d’argent sur le dos de ses mascottes ? Nous verrons cela, mais ne condamnons pas trop vite Square pour avoir fait (avec de l’avance même) ce pourquoi on a glorifié Nintendo quand il a sorti les Smash Bros.
Soulcalisquare !
Bon, oublions les personnages, tout du moins leur identité, et voyons ce jeu pour ce qu’il est. Qu’est-ce qu’on juge dans un jeu de baston ? Voyons déjà l’ébauche de scénario : une épée puissante, appelée Ehrgeiz, un tournoi pour s’en emparer… encore un prétexte quoi, un genre de SoulCalibur au rabais d’ailleurs (enfin SoulBlade à l’époque). Zappons cela. Alors… Ergheiz, à qui le comparer ?
Ben c’pas évident. Je n’ai jamais trop suivi l’actualité des jeux de baston, mais pour ceux qui connaissent ça ressemble un peu à du Power Stone sur Dreamcast. A savoir qu’on est largué à deux dans une arène plus ou moins grande en 3D. Je dit bien arène et pas ring. Parce que c’est pas toujours plat, on a parfois des plates-formes, des obstacles en plein milieu… Voyez sur la capture d’écran, j’en ai choisi un illustrant bien ce fait. Notons que les arènes sont quand même bien petites.
Un peu bordélique
Cela a une importance énorme dans les faits. Déjà, on n’est pas automatiquement face à face avec son adversaire. Enfin si, mais ça ne dure pas. C’est ça qui est bien (ou mal) avec toute ces 3D : c’est qu’on peut se déplacer où on veut, et ça en devient chiant. On doit orienter son perso pour taper dans la bonne direction, ce qui n’est guère pratique. On dispose de certaines possibilités relevant presque plus du jeu d’action que du jeu de baston (roulade, saut sur les plates-formes) et du coup, on s’emmêle les pinceaux face à ces commandes inhabituelles.
Et de plus, la 3D… dans certains jeux, ça pose des soucis de caméra. Ehrgeiz est de ceux-là ; elle n’est pas toujours judicieusement placée, mais ça irait encore si elle ne prenait pas la sale habitude de toujours zoomer et dézoomer à volonté.
A côté de cela on trouve les traditionnelles frappes, prises de judo (enfin plus ou moins) ; on peut parer les coups, faire des combos (limités à 3 coups :/) et les interrompre à volonté.
C’est clairement pas intuitif, et on se débrouille mieux en appuyant partout qu’en essayant de réfléchir un peu.
Un contenu sommaire mais intéressant
Rien que du banal à une exception près.
On trouve le mode Entraînement, le mode Versus (deux joueurs maximum), un mode Arcade (le tournoi à proprement parler) et un mode aventure nommé le Forsaken, l’exception pré-citée. Et des mini-jeux.
Pour les 3 premiers modes, voyez plus haut. Pour le Forsaken, il s’agit d’un jeu de rôle, une sorte de Dungeon RPG… C’est plus beau que le reste du jeu (haute résolution, et ça se voit, je sais pas comment c’est possible sur Playstation) mais assez peu d’intérêt. En gros, on alterne deux persos et on enchaîne les combats dans un genre de clone de Diablo.
Les mini-jeux sont par contre amusants : on dispose d’un mode Survival (dernier debout), d’une course à pieds où on peut frapper ses adversaires (non c’pas un Chocobo Kart), d’un jeu de beach volley rudimentaire et d’un jeu de plateau (j’ai regardé mais n’y ai pas vraiment consacré de temps).
Peu de persos (une douzaine) ; soyons franc, le jeu est facile, et ce qui ne l’est pas (mode RPG) n’est pas intéressant. c’est donc assez limité.
Réalisation… gasp !
Je vais me faire incendier par les fans, mais rien à foutre.
Déjà, au niveau de la vitesse, ce jeu est plus proche d’un Tekken 3 que d’un Soulcalibur ou un Virtua Fighter. Pour moi c’est un très, très mauvais point. Ça manque de nervosité ; j’irais même jusqu’à dire qu’on s’y emmerde en plein combat.
Ensuite… les graphismes avaient reçu un accueil chaleureux à l’époque. Bah, moi je trouve ça très moche.
Alors la 3D à mes yeux, avant la Dreamcast, c’était pas vraiment au point. Disons que sur N64 ça passait très bien vu que la plupart des jeux zappaient le réalisme au profit de graphismes mignons et façon D.A. (ceux qui ont bien vieilli en fait). Alors oui, en gros je trouve la quasi totalité des jeux PS très vilains (ceux en 3D attention) et Ehrgeiz ne remonte pas le niveau.
Les décors sont pixellisés, les persos cubiques, les arènes petites et peu détaillées et les textures grossières. C’est mieux qu’un Bio Freaks sur N64 (pas dur) mais ça manque vraiment de chaleur. C’est froid, moche, pas attirant. Seul le mode aventure tire un peu son épingle du jeu. Et j’avoue que les effets de lumière sont jolis.
Les musiques, comme souvent avec Square, sont très belles. Par contre, je trouve les bruitages affreux, surtout les chocs entre les armes. Depuis quand deux épées qui se heurtent font elles ce bruit de bille de zinc tombant dans un seau en alu ?
Tient c’est l’heure du détail :
Réalisation : 5/10
Comme dit juste au-dessus, c’est vilain et lent. Mais ça reste fluide, cool !
Bande-son : 6/10
Musiques superbes mais bruitages à chier. Je fais la moyenne des deux, ça fait un truc moyen donc.
Jouabilité : 4/10
C’est pas loin d’être très nul. Les commandes ne réagissent pas comme on le voudrait, et les caméras sont chiantes.
Durée de vie : 7/10
Pas transcendant, de bonnes idées mais on en fait vite le tour, si on ne s’en lasse pas avant.
Conclusion : 9/20
Alors ouais, je n’ai pas abordé le fait qu’on puisse incarner les persos de FF et surtout FF VII. Ça ne change rien en fait, à part la note chez le fan absolu de Final Fantasy. Il pourra rajouter 1, 2 ou 3 points (plus me semblerait exagéré) selon son amour des personnages de ce jeu.
Perso j’ai beau apprécier les Final Fantasy, je déteste ce jeu, froid, peu jouable, sans charisme. J’avoue avoir du mal à comprendre comment on peut faire mieux que l’apprécier pendant quelques heures, mais bon…
Pas une grosse daube, et de bonnes idées, mais ça reste un mauvais jeu à mes yeux.