1997 : le phénomène Dragon Ball a envahi totalement la planète. Le monde des jeux vidéo aussi a connu la terrible vague du manga nippon. Dernier en date : DBZ Hyper Dimension, sorti l’année d’avant sur Super NES.
Arrive Dragon Ball : Final Bout, premier jeu en 3D à exploiter la licence.
Du bien et du moins bien
Final Bout n’est pas seulement le premier jeu de la licence Dragon Ball à débarquer en 3D sur nos consoles 32 bits, c’est aussi le premier à exploiter le monde de Dragon Ball GT, nouvelle franchise du manga Dragon Ball sortie quelques mois plus tôt, et mettant en scène un Sangoku rajeuni contre son gré par les célèbres boules de cristal et parti à leur recherche à travers l’univers pour conjurer le mauvais sort.
Exploiter la licence, c’est un bien grand mot. En somme, les développeurs nous ont pondu un banal jeu de combat, avec personnages et décors issus de Dragon Ball. Un banal jeu d’arcade sans mode histoire ; juste un enchaînement de combats jusqu’à un boss final.
Les arènes, bien que légèrement vides, ressemblent aux décors de la série : de la salle du temps aux plaines vertes avec les maisons capsules, en passant par Namek.
Côté personnages, on a droit aux classiques du genre : une dizaine dont Gohan, Goku et Cie, mais aussi ceux exclusifs à Dragon Ball GT, comme Sangoku rajeuni ou encore Pan. Côté arnaque, on a droit comme personnages déblocables à ceux de base, mais en versions super guerriers…
Après un menu d’introduction superbe avec musique japonaise et images de l’animé où l’on voit tous les personnages s’affronter, on arrive sur un menu assez vide. On peut alors choisir entre 3 modes différents : combat, tournoi, et transfert.
Le mode combat : pas d’innovation de ce côté-là ; une traditionnelle suite de combats contre tous les personnages, jusqu’au boss final, Baby Végéta en mode super gorille.
Le mode tournoi, basé sur ceux de l’animé, où l’on affronte sur un ring des adversaires tirés au sort.
Et enfin le mode transfert, où l’on peut charger depuis la carte mémoire d’un ami les personnages qu’il a fait évoluer, et les affronter en combat singulier.
La 3D m’a tué
Au niveau du contenu, c’est pas extraordinaire, mais niveau technique ce n’est pas vraiment mieux.
Certes les personnages sont en 3D, mais ils souffrent de véritables problèmes d’arthrose : ils sont lents, peinent à se déplacer, mettent deux plombes à se retourner lorsqu’ils font un saut, et se retrouvent dos à l’adversaire…
Ils disposent d’une palette de mouvements convenable : s’ils peuvent voler, ils peuvent aussi donner des coups de pied et de poing, des coups de boule, projeter des boules de feu, et évidemment effectuer des attaques spéciales ! Ces dernières nécessiteront une certaine puissance, symbolisée par la barre de « ki », que l’on peut recharger au cours des combats.
Mais si les attaques spéciales font la magie de l’univers de Dragon Ball, elles ne sont pas correctement exploitées ici. Déjà, il faut trouver la combinaison à effectuer pour les lancer, et c’est pas du gâteau. Ensuite, on a droit à une animation toujours identique, certaines fois agrémentée d’effets de lumière, d’autres fois non, allez savoir pourquoi.
Lancées à distance et non à proximité des combattants, il est très dur pour les joueurs de les esquiver, de sorte que certains combats sont une succession d’attaques spéciales sans que l’on ne puisse y faire grand-chose.
Les personnages peuvent à leur guise flotter dans les airs, ce qui sera un atout pour échapper aux personnages de petite taille, dont les coups sont quasiment imparables au sol. Lorsqu’ils reçoivent des coups, certains se tordent dans d’étranges positions, à l’image de Végéta qui émet de drôles de gémissements et pivote son bassin à 90°.
On ne peut pas dire que cet épisode soit exécrable, mais il dénote face à ses aînés sur Super NES, tous impeccables, en nous livrant un jeu creux, sans grande ambition si ce n’est porter la licence sur la nouvelle console à la mode.
En résumé…
Gameplay :
Les personnages sont lourds et peu maniables, ils disposent d’une palette de mouvements peu développée, les coups spéciaux sont minables.
Graphismes :
Dans l’air du temps, des décors un peu vides mais des personnages assez bien modélisés, bien qu’un petit peu trop ronds.
Bande-son :
Un thème repris d’un ancien opus sur Super NES. Sinon, le reste ne comporte ni des thèmes de l’animé, ni même des thèmes accrocheurs.
Durée de vie :
Peu de personnages à débloquer, un semblant de mode histoire vite bouclé…
Conclusion
Si à l’époque je me souviens y avoir passé des dizaines et des dizaines d’heures, c’était uniquement parce que Final Bout était le seul jeu PlayStation à exploiter la licence Dragon Ball, alors que d’autres jeux excellents, comme Tekken 2, Tobal ou encore Battle Arena Toshinden, étaient disponibles dans la catégorie combat.
Certainement très mal accueilli par les fans, il a fâché pour un moment la franchise avec le monde des jeux vidéo. Il faudra attendre 2002 et Budokaï sur PS2 pour avoir une suite, et d’un tout autre niveau.
NOTE : 5/10