Deuce \[prototype\] est un jeu vidéo PlayStation publié par Midwayen 2000 .

  • 2000
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Deuce \[prototype\]

2.5/5 — Moyen par

Développé par Havas Interactive.

Aujourd’hui le chef (c’est-à-dire moi) vous propose un menu assez atypique, puisque je vais vous causer d’un jeu qui n’est jamais sorti.

Annoncé pour la première fois le quatorze février 2000 sur PlayStation, le jeu avait énormément avancé, et pourtant Midway décida d’annuler sa sortie, probablement à cause de l’arrivée de la PlayStation 2, qui signait la mort à plus ou moins court terme de sa grande sœur (l’avenir prouvera le contraire). La nouvelle est tombée le premier décembre 2000, alors même que Deuce était prévu pour sortir à Noël.

Et puis un beau jour, quelques mois plus tard, Midway ressortit le projet de ses cartons, cette fois-ci dans l’intention de le porter sur la toute neuve PlayStation 2. Du moins le suppose-t-on, car si quelques phrases ont filtré ici et là, aucune capture d’écran n’a été dévoilée. Sans doute cette version a-t-elle uniquement fait l’objet d’un fantasme collectif de la part d’une poignée de fans.

Bref, toujours est-il que le prototype original se trouve désormais un peu partout sur la toile, et qu’il augurait du bon.

OH MARIUSSE TU ME FENG LE COEUREUH

Deuce nous compte l’histoire de Deuce (tu m’étonnes, John) qui, dans la vie de tous les jours, est une carte à jouer montée sur pattes, plus précisément un deux de cœur. Or, il se trouve que le royaume de cœur est en danger, depuis que l’abominable Valet de Pique a enlevé la famille royale et a relâché un dragon sur la contrée. C’est donc à Deuce, simple chevalier, de sauver ses congénères, aidé par deux amis, un sorcier et un guerrier.

Bon, dans la pratique, l’intro n’a pas été implémentée dans le prototype. L’histoire telle que contée ici provient des premiers communiqués de presse de Midway.

JE COUPE ET J’EN REJOUE

En l’état des choses, la version bêta qui circule sur le Net ne permet pas véritablement de jouer à Deuce (le personnage tourne en rond sans qu’on puisse le contrôler), aussi je ne m’attarderai pas particulièrement sur le gameplay. Bah oui, j’ai beau être le futur maître du monde, je n’en ai pas pour autant des dons de voyant. Tout ce que je peux dire, c’est que Deuce semblait s’orienter vers une jouabilité à la Spyro ou à la Crash Bandicoot. Il s’agissait d’un jeu de plates-formes/action intégralement en 3D où les déplacements étaient totalement libres. D’après les communiqués de Midway, on aurait pu contrôler Deuce ou ses deux amis, et on aurait acquis au fil du jeu de nouvelles capacités, tant magiques que physiques. On aurait également pu accroître sa jauge de vie (symbolisée par des cœurs en haut à gauche de l’écran), visiblement, puisqu’à mesure que l’on passe les niveaux de la démo, le nombre de cœurs augmente (il est d’ailleurs possible dans le prototype de régénérer les cœurs vides, comme dans n’importe quel debug de jeu vidéo) : un système probablement calqué sur celui de Zelda.

L’aventure était découpée en un grand nombre de niveaux. La démo, qui permet de sauter de stage comme on veut, en numérote dix-sept au minimum. De plus, chacun de ces stages était lui-même divisé en sections, et même si l’on n’en voit aucun sur cette maquette, on peut raisonnablement penser que certaines sections auraient été dévolues aux combats contre les boss, au moins le Dragon et le Valet de Pique.

Si certains des stages que j’ai pu voir ne sont que d’interminables chutes dans un espace entièrement noir (preuve que le développement du niveau en question n’a pas dû aller bien loin), d’autres disposent au minimum d’un semblant de décor, comme cette caverne vide de toute présence. D’autres encore, les deux premiers, sont complètement terminés. Ainsi découvre-t-on notamment le premier monde, le Château de Cœur, à la fois plongé dans la pénombre d’une nuit qui ne va pas tarder à tomber, et en proie à de violentes flammes (celles du dragon ?) qui l’éclairent de manière abrupte. De même, certaines zones de la Caverne des Champignons sont terminées, et l’on ne peut que rester béat devant les effets de lumière des cristaux phosphorescents parsemant la grotte.

SI C’ÉTAIT À REFAIRE ?

Deuce se présentait comme un jeu charmant, disposant d’une ambiance cartoon et d’un univers que n’aurait sans doute pas renié Lewis Carroll, l’auteur des voyages d’Alice au Pays des Merveilles. Il se destinait donc probablement à une clientèle jeune, et se posait en concurrent direct de Spyro.

Et à dire vrai, il aurait peut-être pu se hisser au rang de cet illustre aîné, ne serait-ce que de par son orientation graphique. La 3D semblait bien exploitée, les décors paraissaient vivants, très colorés, cartoony et, pour le peu que l’on peut en voir, bourrés d’effets de lumière somptueux. Les animations auraient probablement été d’une grande fluidité également.

Cependant le fantasme en restera là. Havas Interactive y perdra gros, devant par la suite se contenter de productions miteuses dédiées à des héroïnes pour petites filles, Sabrina ou Barbie, avant de sombrer corps et biens. Quant à Deuce… Peut-être bien qu’il n’est pas encore tout à fait enterré ou qu’à la manière d’un Patrick Swayze, qui vient de nous quitter, son aura reste sur Terre sous la forme d’un fantôme. Il pourrait peut-être refaire surface sur l’une des consoles virtuelles du moment. Mais par qui ? Réponse au prochain épisode.

Deuce \[prototype\]