Chapitre 6. Darkstalkers 3 est, comme son nom ne l’indique pas, la sixième itération de la saga des Darkstalkers (ou Vampire Savior, Vampire Hunter, Night Warriors… Cette série a tellement de noms différents que je m’y perds), mais également la seule à être exclusive aux consoles de salon. C’est aussi la plus complète, d’où mon intérêt plus important pour elle que pour ses aînées.
UNDERWORLD 4.0
Les créatures de la nuit sont donc de retour dans cet ultime opus, prêtes à en découdre une nouvelle fois selon un prétexte ridicule au possible. En effet, le scénario n’a ici encore d’autre but que de tenter vainement de lier la sauce : Jedah, le seigneur démoniaque, convie les créatures à un grand tournoi de baston dans sa dimension. Officiellement pour déterminer encore et toujours qui sera le champion de la nuit, officieusement pour les faire bouffer par l’ignoble Seigneur du Mal, et ainsi gagner en puissance.
ILS SONT VENUS ILS SONT TOUS LÀ
En effet, ils sont tous présents au banquet. Toutes les bestioles de nos légendes urbaines sont là : loups-garous, vampires, démons ou encore monstre de Frankenstein. Pour plus de détails, voici le casting complet :
Anakaris la momie
Baby Bonnie Hood (Bulleta) le petit chaperon rouge
Bishamon le samouraï fantôme
Demitri Maximoff le vampire, héros du jeu
Donovan Bane le chasseur de démons
Felicia la femme-chat
Hsien-Ko (Lei-Lei) la fantômette chinoise
Huitzil (Phobos) le robot inca
Jedah le seigneur démon
J. Talbain (Gallon) le loup-garou
Lilith Aensland l’âme damnée de Morrigan
L. Rapter (Lord Raptor) le zombie rockeur
Morrigan Aensland la succube, héroïne du jeu
Oboro la version dark - et plus balèze - de Bishamon
Pyron l’extraterrestre enflammé
Q.Bee la femme-abeille
Rikuo (Aulbath) le triton
Sasquatch le yéti
Victor von Gerdenheim le monstre de Frankenstein
Il existe également la possibilité de jouer avec les versions Shadow (pour les persos mâles) ou Marionnette (pour les filles) des combattants, ce qui implique que l’on contrôle des ombres. Ces versions frappent plus fort et encaissent mieux les coups.
QUE LA DARK FORCE SOIT AVEC TOI
Darkstalkers est un beat ‘em up en deux dimensions, façon Street Fighter II. Il dispose de plusieurs modes de jeu standards (arcade, deux joueurs, entraînement, éditeur de personnages, ce dernier choix permettant de créer un perso boosté aux amphets) et se joue de manière classique, en un contre un sur deux rounds chronométrés, qui s’enchaînent sans temps mort (vous pouvez même coller une droite à l’adversaire pendant que l’arbitre virtuel annonce le début du round).
Ouf ! Je vous laisse deux secondes pour vous imprégner de la masse gigantesque d’informations contenues dans la phrase précédente. Ça va ? Alors on reprend.
Darkstalkers 3 se joue à huit boutons : trois dédiés aux coups de poing (plus un équivalent aux trois en même temps) et trois aux coups de pied (même remarque). Il est possible de dasher, de choper l’adversaire y compris dans les airs, mais aussi de casser une chope, de se relever rapidement pour éviter de se faire enchaîner, de casser une garde… Bref, toute la panoplie des techniques de base est bien présente, comme dans tout bon beat Capcom.
Lors du choix de votre personnage, vous pourrez choisir si vous voulez jouer en mode normal, turbo, auto ou auto & turbo. Turbo signifie que la vitesse de jeu est augmentée, auto que vous parez automatiquement la plupart des coups de base. Ensuite, il faudra choisir entre DF Change et DF Power.
Euh… Ouaip, et je choisis quoi ? DF signifie Dark Force. Il s’agit d’une forme d’énergie psychique que possède chaque créature de la nuit et qui lui permet d’effectuer des actions spéciales.
Ainsi, en choisissant DF Change vous pourrez vous téléporter dans une autre dimension pour un court laps de temps, et vous y gagnerez de nouvelles aptitudes (Pyron ou Morrigan se dédoublent par exemple, Jedah peut voler, etc.), et une légère amélioration de votre puissance de frappe.
Le mode DF Power, pour sa part, vous transporte dans la même dimension mais vous n’y gagnez aucune capacité (en fait si, mais il faut les déclencher alors qu’elles sont automatiques et gratuites en DF Change). Par contre, vous pouvez déclencher un combo aérien, mais aussi et surtout un EX Move, soit un coup spécial plus compliqué à sortir qu’à l’accoutumée, mais bien plus puissant et spectaculaire.
DARK IS BEAUTIFUL
En dehors du fait que Darkstalkers 3 dispose de trois lignes de texte en guise de scénario, il n’y a objectivement pas grand-chose à lui reprocher.
Visuellement c’est splendide, dans la mouvance des derniers jeux CPS-2. Les décors et les sprites fourmillent tant de détails que de couleurs, les animations sont d’une fluidité exemplaire (sans être exagérément décomposées, le cas SF III a laissé sa marque dans tous les esprits) à condition de pratiquer le jeu en NTSC, les effets visuels font dans le grand portnawak, certaines attaques prenant la moitié de l’écran sans sourciller, et la bande-son un peu plus métalleuse que d’habitude assure l’ambiance.
La jouabilité est à la fois d’un classicisme certain - on reconnaît la « patte » Capcom » - et plus ou moins novatrice quand même pour qui n’a jamais pratiqué les deux premiers opus. Cependant, il est vrai que celui-ci n’en est qu’un gros medley, et la DF Change, hérité du premier épisode, n’a pas grand intérêt.
Un peu plus de modes de jeu aurait également été appréciable, mais avec une vingtaine de personnages et une difficulté correcte, Darkstalkers 3 vous assurera tout de même quelques longues heures de baston, de préférence entre potes.
Sans avoir jamais connu le succès d’estime de sa grande sœur, la saga se conclut ici avec brio, prouvant qu’il y a de la place pour des jeux moins techniques et plus spectaculaires que les Street Fighter, KOF et consort.