Crisis Beat est un jeu vidéo PlayStation publié par Ban Daien 1998 .

  • 1998
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Crisis Beat

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Qui a dit que le beat ‘em all était mort avec l’arrivée des trente-deux bits ? Certainement pas Bandai en tous cas, qui proposa dès les premières années d’exploitation de la Playstation un beat dans l’esprit total des productions antérieures.

PIÈGE EN HAUTE MER

Ce qui surprend le plus dans Crisis Beat, c’est probablement son scénario, sans aucun doute le mieux construit que j’aie jamais vu dans un jeu du genre. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas d’une histoire fondamentalement novatrice, mais l’on se croirait dans un véritable blockbuster américain.

Tout se déroule sur le paquebot Princess of Fearless, un bateau de luxe pour croisières. Hélas, l’engin est pris d’assaut par un groupe de terroristes, qui veulent bien entendu demander rançon en échange de la vie sauve des richissimes occupants. Une expédition est lancée par les forces de l’ordre, mais à peine les hélicoptères survolent-ils le paquebot qu’ils se font abattre par des missiles sol-air : les hommes de main du sanguinaire L.C. Whigen sont décidément bien organisés.

Cependant, la seule chose que n’avaient pas prévu les bandits, c’est que la croisière abriterait quatre passagers pas comme les autres, quatre émules de John McLane bien décidés à leur faire bouffer leurs dents. Dans l’ordre, nous découvrons donc la présence d’Eiji Garland, détective privé, Julia Jefferson, une mère bien déterminée à ne pas laisser sa fille tomber aux mains des criminels, Keneth Kirova, militaire à la retraite, et Yan H. Feisu, un jeune homme (ou une jeune fille peut-être ?) armé(e) d’un balai-brosse.

LA PAIRE, Y’EN A PAS DEUX. AH BEN SI.

Crisis Beat est un beat ‘em all qui s’étale sur huit niveaux, pour la plupart gardés par un boss. Vous pouvez incarner n’importe lequel des quatre héros, et vous traverserez tout le temps les mêmes stages, mais pas forcément dans le même ordre (car chacun des protagonistes a ses propres motivations, qui ne le conduiront pas forcément au même endroit, au même moment que les autres). Ceci dit, si vous jouez à deux vous serez obligés de choisir vos héros par paires : Eiji ne peut être accompagné que de Julia et Keneth de Feisu. Par contre, une fois que vous aurez fini le jeu vous débloquerez le mode libre, où chacun des deux joueurs peut prendre le perso qu’il veut.

Bref, quoi qu’il en soit ceci n’est qu’une question d’esthétisme, puisque les quatre combattants fonctionnent de la même manière : ainsi la touche croix permet-elle de sauter, les touches carré et cercle sont attribuées aux coups de poing et de pied et la touche triangle déclenche une attaque spéciale qui vous débarrasse de tous les adversaires qui vous entouraient, au prix d’une partie de votre jauge de vie.

Le cargo est divisé en plusieurs sections (le pont supérieur, le pont du parc, le hall comprenant tous les commerces, la salle des machines…), elles-mêmes compartimentées en plusieurs tronçons : chaque tronçon est envahi d’ennemis (soldats, ninjas, casse-burnes armés de griffes, gaziers armés d’un chalumeau, etc.) qui arrivent au compte-goutte, et vous devrez tous les éliminer avant de pouvoir passer au tronçon suivant.

La méthode consiste donc à enchaîner coups de pied et de poing - de nombreux combos sont possibles - sur tout ce qui bouge, mais aussi à utiliser l’environnement. Parce que l’une des choses les plus jouissives dans Crisis Beat, c’est que quasiment tous les éléments du décor sont destructibles : transats, bidons explosifs, sapins de Noël, bancs, vitrines… Vous pouvez tout balancer à la gueule des adversaires, ce qui vous permettra non seulement de les blesser plus gravement qu’avec un simple coup de poing, mais aussi de trouver des kits de survie qui restaurent votre jauge d’énergie.

CRISE DE JOIE

Outre son histoire qui n’est pas sans rappeler les Die Hard ou les films de Steven Seagal, Crisis Beat dispose de nombreux atouts. Y compris au niveau graphique, puisque pour un jeu d’époque celui-ci est loin d’être laid. Bon, les polygones sont gigantesques et certaines animations ne sont vraiment pas crédibles, mais les décors sont globalement riches en détails, les persos ont un certain charisme (à part l’androgyne balayeur), les effets spéciaux sont flashy à souhait et le cadrage très cinématographique colle à merveille au jeu. En outre, les musiques rythmées et les bruitages bien sonores renforcent l’immersion.

Mais finalement, ce qui compte le plus dans un beat, c’est que l’action soit omniprésente. Eh bien en dehors de quelques très courts passages à vide, Crisis Beat se montre jouissif, notamment à deux joueurs. Seul (gros) reproche, la difficulté très basse et le faible nombre de niveaux lui confèrent une durée de vie médiocre. Mais le jeu compense par une rejouabilité quasiment infinie.

En tout cas, moi j’ai pris mon pied avec ce jeu budget (je l’avais eu en pack avec Toshinden 4) qui ne prétendait à rien. Alors gloire au beat ‘em all, même sur 32 bits ! Alléluia !

Crisis Beat