Contra : Legacy of War est un jeu vidéo PlayStation publié par Konamien 1996 .

  • 1996
  • Gun Shooting

Test du jeu vidéo Contra : Legacy of War

0.5/5 — Nul !! par

Développé par Appaloosa Interactive, édité par Konami.

Une fois bouclé le Contra : Hard Cops de la Mega Drive, Konami s’intéresse de très près aux consoles de nouvelle génération. Mais plutôt que de développer en interne, l’éditeur confie le travail à Appaloosa Interactive, qui à l’époque n’est pourtant que vaguement connu pour son très moyen Three Dirty Dwarves sur PC. Le jeu ne connaîtra de sortie qu’en occident, sa parution au Japon étant un temps envisagée mais abandonnée. Tiens, mais pourquoi donc ?

LEGACY OF HARD COPS

Le colonel Bassad, dictateur d’un petit état, s’est allié avec une entité extraterrestre afin de conquérir le monde, comme tout bon dictateur bien élevé. Il a également volé un embryon d’alien dont il se sert pour métamorphoser ses soldats en hybrides mutants (pléonasme ne nuit pas). Pour contrer son plan diabolique, quatre Hard Cops sont envoyés sur les lieux : Ray Poward, seul rescapé de l’unité précédente, Tasha, une mutante à la peau bleue, CD-288, un robot de combat, et Bubba (pas le rappeur ni l’ourson, c’est un extraterrestre).

MODERN WARFARE

Contra : Legacy of War est un run ‘n gun censé se dérouler dans des environnements en trois dimensions. Dans la pratique, le jeu adopte un point de vue de trois quarts haut, un peu de la même manière que les stages vus de dessus dans Super C ou Contra Force. L’aventure comprend cinq niveaux si vous jouez en facile, et un de plus si vous choisissez les modes de difficulté supérieurs. Chaque stage est gardé par un gros boss bien velu.

Vous commencez votre périple dans une ville sous la loi martiale avant de partir pour la jungle, de traverser une rivière en canoë, de gravir une forteresse à flanc de montagne et, enfin, de plonger dans les abysses (le niveau supplémentaire se déroulant dans une sorte de cyber-espace). Vous ne trouverez face à vous que des soldats mutants et des véhicules de guerre, la seule originalité dans le design se situant au niveau des boss. Ces derniers ont souvent un aspect bio-organique, et vous retrouverez par exemple la tortue mécanique de Contra III parmi les grosses bestioles à dessouder.

Pour vous sortir de tout ce pataquès, vous pouvez choisir d’incarner n’importe lequel des quatre héros. De ce que j’ai pu en voir, ce choix n’influence en rien vos capacités, seule votre apparence change. Quoi qu’il en soit, vous pouvez vous déplacer sur toute la surface de l’écran au moyen de la croix directionnelle, et vous utilisez un bouton pour faire feu droit devant vous et un second pour sauter. Sachez à ce propos que, vue oblige sans doute, votre avatar n’effectue plus son légendaire roulé-boulé aérien mais un pauvre saut normal, à la papa.

En tirant sur les symboles en forme d’aigle puis en les récupérant, vous obtiendrez des vies supplémentaires - jusqu’à hauteur de neuf, mais rêvez pas, vous en aurez jamais autant - ou des armes venant remplacer votre pétoire de base. Deux points importants ici : les munitions des armes secondaires sont en nombre illimité, donc vous ne perdez l’arme que si vous venez à être abattu dans l’exercice de votre massacre ; et de deux, vous pouvez embarquer jusqu’à cinq armes à la fois : le tir rectiligne de base, le lance-flamme très efficace mais à courte portée, le laser / arc électrique / rayon plasma / poêle à frire (il me reste encore à déterminer avec précision ce que peut être cette arme) puissant lui aussi mais très concentré, le spread shot qui couvre une large zone mais se montre moins efficace que les deux précédents, et le missile auto-guidé, salutaire contre les boss. Enfin, notez qu’au cours du deuxième niveau, en pleine jungle donc, vous pourrez trouver une salle d’arcade (!) et y pratiquer autant que désiré des version remaniées de Gyruss et d’une sorte de Pac-Man avec des tanks.

À LA GUERRE COMME À LA GUERRE

Pour commencer, Contra : Legacy of War est d’une laideur rarement entrevue, même sur une PlayStation qui en a pourtant vu d’autres. Comparés à la richesse des épisodes seize bits, les graphismes exagérément pixelisés, le design fadasse des décors comme des ennemis et les couleurs marronnasses font peine à voir. Le titre d’Appaloosa ne dépareillerait pas sur NES, mais sur une console censée être quatre fois plus puissante, le résultat est pitoyable.

En outre, le jeu ralentit dès qu’il y a un peu trop de monde à l’écran, et la partie sonore est d’une pauvreté sans égale, elle non plus. Techniquement, ce nouveau Contra est donc complètement à la ramasse… Ah si, pardon : si vous activez une option, vous pouvez voir le jeu en vraie 3D « profondeur », à condition de posséder une paire de lunettes à anaglyphes (celles qui ont un verre rouge et un verre bleu) ! Mal de crâne garanti au bout de deux minutes…

À ces premières tares s’en ajoutent d’autres concernant le jeu en lui-même, et plus seulement sa présentation. La jouabilité manque de confort, et il est par exemple impossible, si l’on ne possède pas le missile auto-guidé, de tuer un ennemi en hauteur autrement qu’en tirant lors d’un saut. Chose s’avérant d’autant plus difficile à appréhender que la vue choisie empêche d’apprécier correctement les différentes altitudes.

Ajoutons des ennemis présents en surnombre et, contrairement à ce que l’on pourrait croire lorsqu’on lit coup sur coup « munitions infinies » et « cinq armes à la fois », on obtient un jeu à la difficulté parfaitement abusive, parce que je ne suis pas à un oxymore près. De fait, même si les stages ne sont ni longs ni nombreux, terminer Contra : Legacy of War s’apparente à une torture. Et puis bon, au bout d’un moment c’est plus un Contra : c’est pas les héros traditionnels, le genre de jeu s’apparente plus à un Commando…

Comme la plupart des séries qui ont cédé à la mode de la 3D lorsque celle-ci est devenue plausible, Contra se vautre sur toute la longueur. Legacy of War (et son frère maléfique, C : The Contra Adventure) rejoignent donc les Street Fighter EX et autres Megaman Legends au cimetière des jeux que l’on nous avait promis révolutionnaires et qui ne sont que des daubasses mâtinées de gadgets hi-tech sans valeur. Tiens marrant, ça ressemblerait presque à une catégorie de Gérard d’Or.

Contra : Legacy of War