INTRODUCTION
Pendant la période où la PSOne gagnait en puissance et en part de marché, des jeux de rallye tels V-Rally et Colin McRae Rally pointèrent le bout de leur nez pour apporter un vent d’air frais, dans le domaine du sport automobile. La popularité grandissante du rallye, sport automobile plutôt élitiste, ce type de jeu tombait à pic pour conquérir de nouveaux passionnés et ce fut le cas. Tout d’abord, avec V-Rally d’Infogrames qui était assez réussi, bien qu’avec du recul, il n’était finalement qu’un ersatz de ce que pouvait être un vrai jeu de rallye. Et bien justement le messie tant attendu débarqua sous le nom de Colin McRae Rally (licencié avec le nom du plus jeune champion du monde des rallyes). Ce premier opus s’imposa tout de suite comme la référence en la matière et le restera jusqu’à la sortie du deuxième opus intitulé, de façon très originale, Colin McRae Rally 2.0 (CMR2). Plus qu’un simple jeu de voitures, CMR2 est une pure simulation de rallye, et ne fait aucune concession dans chacun des aspects qui font de lui la référence incontesté, à savoir : moteur physique, gameplay, et réalisation
REALISATION
En ce qui concerne le domaine technique, CMR2 met la barre très haute. Tous les aspects, qui faisaient que la réalisation de CMR1 sortait du lot et était en avance techniquement sur les autres jeux, ont été revus à la hausse. Les graphismes, notamment, sont beaucoup plus fins aussi bien au niveau des voitures qu’au niveau des décors dans les spéciales (étapes chronométrées qui composent une épreuve de rallye). Les voitures (au nombre de 6 au début : Ford Focus, Subaru, Peugeot 206 et d’autres pourront être débloquées au fil du jeu) disposent désormais de beaucoup plus de polygones, possèdent des effets de brillance. Pour vous donner un exemple, les WRC présentes dans CMR2 sont plus jolies et mieux modélisées que les bolides de Gran Turismo 2 de Sony (qui est à peu près de la même génération de jeu PSOne). Cette prouesse technique a une explication très simple, en effet, dans CMR2 vous ne voyez qu’une seule voiture à l’écran (au contraire de GT2), sauf exception de certains modes de jeu : le mode course contre la montre et le mode Arcade, dans lesquels les voitures sont moins belles car plusieurs voitures peuvent être présentes à l’écran. Profitant de cet avantage inhérent à ce type de jeu de voiture, les développeurs de Codemasters ont intégré en plus des effets de salissure (projections de boue, de neige) et des déformations en temps réel de votre bolide lors des chocs importants. Il est ainsi presque possible de détruire totalement votre voiture et de finir une spéciale avec seulement 2 vitesses opérationnelles, la direction abîmée, sans freins, la carrosserie en vrac, le moteur à l’agonie. Bref un réalisme qui renforce encore plus l’aspect simulation de CMR2.
Du coté des spéciales, CMR2 joue encore une fois à fond la carte de la simulation, avec les vraies étapes (pays organisateurs des épreuves mondiales de rallye ) du championnat du monde. Les décors sont très variés, en effet, vous allez traverser des pays tels que la Finlande avec ses longues spéciales toutes en courbe et gravillonneuses en plein milieu de la forêt, la Grèce avec ses routes sur terre en dénivelées et sa végétation typique, ou encore la Suède avec des pistes ensevelies sous la neige et je vous laisse le soin de découvrir les autres contrées. D’une manière générale, les décors sont soignés et retranscrivent avec fidélité les différentes épreuves du championnat du monde des rallyes. Nous pouvons néanmoins déplorer le manque d’ambiance autour des spéciales, en effet les pistes sont belles mais peu vivantes, car avares en spectateurs et en animations comme on pourrait le voir lors des vraies épreuves de rallye. Mais cela reste peu gênant, dans la mesure où dans ce genre de jeu, vous êtes plutôt concentré sur chacun des virages que vous annonce, au fur et à mesure, votre copilote (la vraie de voix de Nicky Grist, copilote de Colin McRae à l’époque ) et ainsi peaufiner votre trajectoire, pas le temps donc d’être songeur et d’admirer le paysage local. Sans atteindre l’excellence dans ce domaine, les graphismes profitent d’un moteur 3D performant et permettent d’instaurer une ambiance appropriée dans le cas général.
Enfin, du coté de la bande sonore, rien à redire, c’est du bon boulot. Une musique très dynamique et à propos pour les menus, un bruit moteur pour chaque type de voiture (très réussi pour la plupart, des bruits de taule froissée lors des chocs et sorties de routes agrémentent le tout. Pas grand chose à reprocher, donc, à CMR2 dans ce domaine, la réalisation est dans le ton avec le reste.
GAMEPLAY
CMR2 propose un mode arcade complet, dans lequel vous effectuez des courses classiques sur circuits fermés, en compagnie de 5 autres concurrents (mode jouable à 2 joueurs simultanément). Ce mode n’a rien à voir avec les règles du rallye, le comportement des bolides n’utilise absolument pas le moteur physique du mode rallye de CRM2 (conduite très arcade), un mode pour les novices donc, qui ne veulent pas se prendre la tête. Un mode pas forcément très réussi et pas nécessaire, mais qui a le mérite d’exister pour apporter de la variété
Vous l’avez compris, CMR2, séduit plutôt par son aspect pilotage axé totalement sur le réalisme, qui fait de lui une simulation, pure et dure, à ne pas mettre entre toutes les mains. Vous avez donc la possibilité de participer, en créant votre pilote, à un championnat mondial des rallyes. Huit épreuves sont au programme, organisées dans huit pays visités par le mondial WRC (Grande Bretagne, France, Suède, Australie ). Chaque épreuve se fait en 3 étapes (3 journées de course ) et chaque étape est composée de plusieurs spéciales (courses chronométrées typiques des rallyes). Pour certaines épreuves (Grèce, Suède ) vous aurez même droit aux super spéciales (courses chronométrées s’effectuant sur circuit fermé, où s’affrontent en parallèle 2 pilotes). Tout est donc très fidèle à la réalité, et vous permet de vous plonger dans l’ambiance du mondial WRC.
Par ailleurs, vous avez le choix entre toutes les voitures WRC officielles de l’époque (206, Focus, Lancer, Cordoba, Corolla ). Le choix d’une voiture n’est pas seulement esthétique, dans la mesure où les caractéristiques techniques sont retranscrites, cela vous impose un pilotage et des réglages différents pour chaque voiture. De plus, le comportement physique d’une voiture ne dépend pas que de la marque, mais aussi du type de revêtement que vous pouvez rencontrer lors des différentes épreuves (neige, boue, gravier ). Ainsi, il vous est permis (en début de chaque étape) de régler votre bolide pour l’adapter au terrain : la suspension, les pneus, la boîte de vitesse, les freins, la direction CMR2 joue encore une fois à fond la carte de la simulation. Sans ces petites précautions, il vous sera impossible de faire une belle performance
Enfin, je vous ai parlé brièvement de la possibilité de salir votre bolide, qui reste dans les détails esthétiques. Mais tout ce qui concerne les déformations et pannes influent directement sur la performance de votre voiture et dans une certaine mesure votre pilotage En effet, si vous perdez une vitesse, cela joue sur votre accélération et votre allure dans les virages, si vous abîmez le moteur, vous perdez en puissance, et un problème de frein peut nuire à votre pilotage car les repères de freinage sont modifiés en conséquence. Et toutes les déformations de votre carrosserie influent sur votre aérodynamique. Piloter une voiture dans CMR2 implique donc d’être à fond, tout en soignant son attaque pour ne pas se mettre dans le décor dès la première étape et de rejoindre l’assistance avec 3 minutes de retard. Comme dans la réalité, le rallye c’est un pilotage audacieux et instinctif qui fait la différence
CONCLUSION
CMR2, s’impose comme la référence des jeux de rallye toutes consoles confondues. Des qualités de ce soft, il n’en reste rien dans les opus 3, 4 et 5 qui sont sortis sur les dernières consoles Seule la version PC de CMR2 peut se vanter d’être plus aboutie graphiquement. En résumé, CMR2 c’est une conduite hyper réaliste avec un moteur physique inégalé à ce jour en matière de simulation de rallye, une réalisation technique très aboutie, mais surtout une réalisation qui a l’intelligence de servir le jeu et n’est pas seulement là comme un faire-valoir, et une jouabilité sans faille avec la manette Dual Shock. Enfin, pour finir, j’aimerais insister sur la durée de vie quasi infinie de ce jeu. D’une part la difficulté est très élevée et le jeu propose un très grand nombre de spéciales à parcourir. D’autre part, le jeu étant jouable à 4 de façon alternée, il vous permet de rivaliser d’ingéniosité avec vos copains dans votre pilotage pour grappiller quelques centièmes sur chaque chrono et ainsi être le premier De toute façon vous y rejouerez toujours avec plaisir, rien que pour améliorer les records de chaque spéciale.