Développé et édité par New, petit éditeur n’ayant produit qu’une demi-douzaine de jeux entre 1996 et 2004.
On a coutume de dire, non pas que la vie est dure, mais que la 2D est morte avec l’arrivée des 32 bits. Pourtant la Saturn, par exemple, nous a proposé un grand nombre de bombes de ce genre, et si la Playstation en était moins pourvue, certains se démarquent nettement du lot. En témoigne ce Chippoke Ralph, qui va assurément plaire aux vieux de la vieille.
QUAND J’ÉTAIS PETIT, JE N’ÉTAIS PAS GRAND
Le jeu nous place dans la peau de Ralph, on s’en serait douté. Le jeune homme, fier guerrier d’une petite province, voit un jour sa contrée se faire envahir par une armée de démons forcément mal intentionnés. Tellement mal intentionnés que l’un d’entre eux, un peu magot sur les bords, fait régresser Ralph jusqu’au stade de l’enfance, privant ainsi la région de son héros. Enfin, pas tout à fait : même s’il est désormais haut comme trois pommes, Ralph compte bien fendre la gueule de ses ennemis. Au sens propre. Enfin « propre »… Ça va être un peu salissant quand même.
ÉCOUTE, GAMIN, VA JOUER SUR L’AUTOROUTE, TU VEUX ?
Chippoke Ralph no Daibouken est un jeu de plates-formes 2D tout ce qu’il y a de plus classique. À vrai dire, en dehors de certains effets de transparence, le jeu aurait pu sans problème tourner sur une seize bits. Il s’agit donc de traverser huit mondes, chacun divisé en deux zones et abritant la tanière d’un boss.
Rien que de très classique donc, et cela se retrouve jusque dans le déroulement du jeu : sur un plan unique, les niveaux, numérotés 1-1, 1-2, etc., sont chronométrés comme un bon vieux Mario Bros. L’hommage appuyé ne s’arrête d’ailleurs pas là, puisque ces stages comprennent également un grand nombre de passages secrets qui effacent toute trace de linéarité.
C’est suivant ce schéma à la fois conservateur et rafraîchissant que vous allez traverser des environnements variés (ville, forêt, égouts, bombardier, montagne…) en blastant du démon à tout rompre. Pour toute arme, votre capacité à sauter (touche croix) et votre fidèle épée (touche carré, que vous pouvez laisser enfoncée pour envoyer un coup puissant).
C’est peu, mais pour dire la vérité ce n’est pas tout. En effet, il existe quelques options à récolter dans les niveaux. Tout d’abord, il y a les fruits : apparaissant au milieu du décor comme dans le vénérable Wonder Boy, ils ne servent qu’à accroître votre score. Vous pourrez également obtenir des cœurs pour recharger votre énergie, un bouclier qui vous protège d’une attaque ennemie ou encore des armes plus puissantes : l’épée bleue augmente votre rayon d’action, et l’épée orange envoie même une boule de feu au passage. Reste la possibilité, un peu plus rare, de vous faire accompagner par une espèce de boule de poils qui attaque les ennemis en même temps que vous.
OLD SCHOOL BUT SO COOL !
Sans s’attirer particulièrement la sympathie avec son histoire des plus classiques, c’est par son univers diablement cohérent que Chippoke Ralph no Daibouken accroche le public.
Mélangeant des éléments de RPG à l’ancienne, de steampunk et d’anticipation, les décors sont splendides, particulièrement détaillés et colorés et profitant de nombreux effets de transparence ou de lumière. Les sprites sont quant à eux très fins et parfaitement animés.
La bande-son est très rythmée et entraînante, et les quelques dialogues joués sont convaincants : au final, on a l’impression de voir défiler un vrai dessin animé devant nous.
À ceci près que nous en contrôlons nous-mêmes le héros. Et de quelle manière ! Répondant à la moindre de nos injonctions, Ralph se montre extrêmement maniable.
Les game et level designs sont en outre si bien construits que le challenge est toujours au rendez-vous. Pourtant, Chippoke Ralph no Daibouken n’innove en rien, se contentant de reprendre le meilleur d’un genre désormais désuet. Mais même le joueur blasé n’y voit que du feu et se prend rapidement au jeu.
Superbe, long, agréable à jouer et d’une difficulté raisonnable, Chippoke Ralph no Daibouken a vraiment tout pour lui, en dehors d’une touche d’inventivité qui aurait pu en faire un hit absolu. Goûtez-y, revenez-y, ce soft est l’un des must have de la machine.