Castrol Honda Superbike Racing est un jeu vidéo PlayStation publié par Electronic Artsen 1999 .

  • 1999
  • Course

Test du jeu vidéo Castrol Honda Superbike Racing

3/5 — Très bien par

Le cercle des simulations de motocyclettes sportives sur PlayStation est assez restreint. Si la franchise Moto Racer fait l’unanimité, d’autres rares titres se sont placés sur le secteur, comme Ducati World. À l’instar de ce dernier, Castrol Honda Superbike Racing prend le pari d’être parrainé par un nom important pour exister. Pas de marque, c’est une écurie qui est représentée ici : l’équipe Castrol Honda qui prenait part au championnat Superbike au début des années 2000.

Casserole Honda ?

Quelles que soient les qualités intrinsèques d’un jeu, la plupart des joueurs s’attardent d’abord sur l’aspect graphique des titres. Et de ce côté-là, Castrol Honda Superbike Racing s’en sort très mal. Le titre est publié en 1999, soit à une époque avancée pour une PlayStation qui a déjà prouvé qu’elle était capable d’afficher de superbes polygones dans un jeu de courses. Pourtant, celui qui nous intéresse ici a clairement plusieurs années de retard au niveau de sa réalisation.

Décors cubiques, circuits peu fournis et même carrément vides, absence de nombreux détails comme la poussière soulevée lors du hors piste, moto taillée à la machette, bouillie de pixels en guise de décor de fond… des tares qui piquent l’œil, inacceptables pour l’époque.

Et que dire également de l’absence totale de musiques pendant les courses ? Est-ce un choix radical pour imposer au joueur le bruit des mécaniques et renforcer ainsi le côté simulation ?

Simulation abordable ?

Ben oui, parce que la force du jeu c’est bien son côté simulation exacerbé.

Donc déjà, pas de choix multiples de motos aux couleurs différentes ; ici, licence oblige, on enfourche uniquement la Honda RVF750 RC45. Et le gros point positif du logiciel, c’est que même si vous n’êtes pas adepte des simulations de motos de course, tout est pensé pour que vous vous régaliez.

Ces titres sont en général très pointilleux. D’habitude, quand on achète ce type de jeu c’est pour accélérer comme un malade, sauf qu’au premier virage on se prend fatalement une gamelle, et l’apprentissage de la conduite ardue en lassera plus d’un, au point que certains jeux ne soient abordables que par les plus motivés. Et c’est bien ce que les développeurs ont compris en mettant en place un ingénieux système de progression.

Le jeu comporte 6 niveaux de difficulté entièrement paramétrables. Le premier niveau est bourré d’aides à la conduite (freinage dans les courbes, assistance à la direction, pas de dérapage) et toutes les options immersives sont déconnectées (surchauffe moteur, usure des pneumatiques, gestion des dégâts…). Les débutants auront donc de quoi s’amuser même sans maîtriser le pilotage. Et au fur et à mesure de la progression du joueur dans l’appréhension du gameplay, on déconnecte les différentes aides pour se plonger totalement dans la simulation.

De même, sur chaque circuit vous est proposée une « séance entraîneur » où l’on suit un pilote qui vous montre quelles trajectoires emprunter, quand freiner, quand accélérer… le tout sans dessin au sol indiquant les zones de freinage comme dans bon nombre de simulations. Ici l’accent est vraiment mis sur le réalisme, tout en étant très abordable.

Et là, on apprécie la conduite très réaliste qui ne pardonne pas. Roue qui dérape en cas de trop gros freinage, moteur qui chauffe quand on est trop souvent dans les tours, dommages irréversibles lors de la moindre chute avec une moto qui tire d’un côté ou qui perd en performances… tout y passe.

Les vues également permettent de bien rentrer dans la partie : deux vues à la troisième personne et une « guidon » avec un compte-tours réaliste intégré.

Le reste du jeu est classique : des courses simples en un ou deux joueurs sur l’un des 14 circuits du titre, et un championnat où chaque manche peut être précédée de qualifications ; dans le cas contraire le joueur part d’emblée à la dernière place. Et également des séances d’essai libre pour tester les réglages de la moto ! Chaque circuit étant différent, le paramétrage de la moto permet d’obtenir la machine la plus adaptée à la piste. Grandes lignes droites ou succession de chicanes, votre moto ne doit pas avoir la même configuration selon le nombre de courbes. On peut donc choisir ses pneus de durs à tendres, mais aussi configurer entièrement la boîte de vitesses pour obtenir une moto qui peut tendre vers une accélération fulgurante, ou de l’autre une vitesse de pointe impressionnante.

On regrette cependant que le concept ne soit pas poussé jusqu’au bout. Certaines collisions frontales avec le bord de la piste endommageront votre moto mais sans vous faire tomber de celle-ci, des défauts peut-être plus dus à un travail insuffisant sur la partie graphique du titre.

Pour résumer…

Gameplay : L’atout même du titre, une immersion progressive couplée à des réglages pointus.

Graphismes : Malheureusement le point noir du jeu. La réalisation n’est pas du tout à la hauteur du reste du titre.

Bande son : Un choix radical de supprimer toutes les musiques, des bruitages mécaniques très fidèles.

Durée de vie : Si les championnats sont plutôt longs, le challenge principal est de le gagner sans assistance, de quoi bien s’entraîner.

Conclusion

De très bonnes idées, une progression efficace même pour les moins impatients, mais une réalisation bien trop faible et rédhibitoire pour les néophytes que le titre pensait convaincre.

NOTE : 6/10

Castrol Honda Superbike Racing