S’il est moins connu que Core Design ou Crystal Dynamics, Kronos Digital Entertainment est tout de même le studio d’Eidos qui a signé les deux Fear Effect. Mais avant de travailler sous la tutelle de l’éditeur anglais, le développeur avait réalisé deux jeux de baston en 3D plus ou moins renommés, Criticom et Dark Rift. Cardinal Syn est donc ce que l’on peut considérer comme le dernier épisode d’une trilogie.
ARRACHE-TOI D’LÀ T’ES PAS D’MA BANDE
Depuis des générations, la guerre fait rage entre les différents clans des Bloodlands. Mais un beau jour, un mystérieux sorcier appelé le Voyageur réunit les chefs de clans et les convainc de faire la paix. Son aura est telle que tous acceptent, et durant plusieurs années le Voyageur maintient l’ordre, grâce au Livre de la Connaissance. Hélas, lorsque les Bloodlands commencent à dépérir le Voyageur disparaît, non sans avoir divisé le Livre en parchemins, et confié chaque parchemin à un chef de clan.
Forcément, la guerre reprend, cette fois-ci pour le contrôle des parchemins. Jusqu’à ce qu’une certaine Syn, se prétendant de la lignée du Voyageur, ne mette un terme aux combats, récupérant les parchemins et les transformant en trois épées contenant le savoir de l’univers. Elle organise un tournoi entre les clans, promettant au vainqueur le pouvoir absolu. Mais en vérité, ledit vainqueur est secrètement abattu par la sorcière, qui règne alors sans partage. Cent ans plus tard, un nouveau tournoi est organisé…
CARDINAL SOUL
Cardinal Syn est un beat ‘em up en trois dimensions qui propose les modes de jeu basiques de tout jeu de baston qui se respecte : à savoir le mode solo traditionnel, le Vs. pour jouer à deux, l’entraînement, le Survival pour tenter de battre le record de combats remportés, ou encore le Team Battle pour jouer en équipe. Vous pourrez bien entendu accéder aux options également, où vous règlerez la difficulté, les contrôles, la partie sonore, l’interactivité ou non des stages, etc.
Le titre propose en tout et pour tout dix-huit personnages jouables, mais seulement huit d’entre eux seront sélectionnables d’entrée de jeu. Il faudra terminer le mode solo en difficulté moyenne ou supérieure avec chacun des personnages pour débloquer les huit combattants secrets, et faire appel à un code pour déverrouiller les boss (enfin je crois, pour cette dernière partie j’en mettrais pas ma main à couper). Les personnages sont tous équipés d’une arme blanche et inspirés du folklore de la dark fantasy.
De base, Cardinal Syn se joue sur des arènes larges et ouvertes mais souvent pourvues de traquenards : boules à piquants, ruisseaux de lave, chariots de mine, murs d’épines… Ces éléments dangereux vous blessent lorsque vous les touchez, tout l’intérêt du jeu étant d’enchaîner l’adversaire jusqu’à le projeter sur ces pièges. Ceci dit, vous pouvez désactiver cette particularité du jeu, auquel cas vous devrez vaincre votre adversaire à l’ancienne, en lui lattant la gueule jusqu’à vider sa jauge de vie.
Vous disposez de quatre boutons pour vous battre : la touche carré pour les attaques horizontales, la touche triangle pour les attaques verticales, la touche croix pour les attaques basses et la touche cercle pour la garde. Vous utilisez les gâchettes L2 pour tourner autour de l’adversaire et R1 pour sauter. Le titre implémente un système de combos assez riche, depuis le simple martelage des touches d’attaque (trois fois carré, triangle ou croix et c’est déjà un combo de base) jusqu’à des enchaînements bien plus complexes, y compris des juggles (ou air combos, enchaînements dans les airs). Mais ce système est à double tranchant, puisque Cardinal Syn fait aussi la part belle aux contre-attaques et aux coups « paralysants » (du simple stun blocking), qui peuvent être déclenchés y compris lorsqu’on est en train de se faire maraver grave. Enfin, notez qu’il est possible de frapper un adversaire au sol, mais aussi de l’achever par une manipulation spéciale comme dans un vieux Mortal Kombat des familles.
PÉCHÉ VÉNIEL
Cardinal Syn a peut-être assez mal vieilli, il n’empêche qu’à l’époque, le jeu de Kronos Digital était l’un des plus séduisants beat ‘em up en trois dimensions. Son ambiance un peu glauque est bien servie par des décors riches en détails et des personnages pleins de charisme, et si l’on dénombre plusieurs bugs d’affichage (disparition d’éléments du décor, mauvais raccords entre les polygones et les textures, etc.), l’animation reste fluide et plutôt vive. Et si la partie sonore n’est pas forcément très inventive, les voix des personnages et les bruitages sont crédibles.
À cette réalisation plus que raisonnable (bien plus que nombre d’autres en tout cas, Iron & Blood en tête) s’ajoute un système de jeu qui, là encore, se contente de singer la concurrence, notamment Soul Edge, mais qui le fait bien. Il pioche parmi les bonnes idées de ses confrères, et les agglomère finalement assez bien. Le nombre conséquent de personnages, les différents modes de jeu et les nombreux bonus à débloquer lui assurent enfin une durée de vie importante et une certaine replay-value.