Breath of Fire III est (si si !) la suite directe des deux précédents sortis sur Super Nintendo.
Que dire des deux précédents ? RPG dont la qualité n’avait d’égale que le manque d’originalité, donc comprendre qu’ils n’inventaient rien mais savaient parfaitement exploiter les ficelles (enfin, même les cordes) du genre.
Ils avaient néanmoins un énorme avantage sur pas mal de leurs concurrents de l’époque, à savoir qu’ils étaient tous deux sortis du Japon, pour arriver non seulement aux États-Unis mais aussi en Europe. Ne riez pas, c’était relativement rare avant la sortie de Final Fantasy VII sur PlayStation.
Monstres, dragons, princesses, trésors, magie…
Dans le monde merveilleux de BoF3, vous incarnez Ryu qui, sous ses apparences de jeune garçon, est en fait un dragon qui s’ignore, descendant d’une longue lignée de dragons qui s’ignorent. Et bien entendu, il rencontrera plein d’amis en chemin, et des méchants, et il finira par sauver le monde d’une saloperie de gros vilain pas beau.
Mignon mais un poil has-been
Je me rappelle très bien la sortie française de ce titre, très peu de temps avant celle de Zelda 64 et bien après Final Fantasy VII.
Alors que quand on regarde Breath of Fire III, on pense « 16 bits ». En fait, la différence avec les précédents Breath of Fire, si elle est bien présente, est assez minime.
Pour être franc, Breath of Fire III serait un jeu magnifique sur Super NES, mais en aucun cas il ne surpasserait les méga-productions de la SNES comme Chrono Trigger ou FF VI.
La vue en 3D isométrique semble au départ de la poudre aux yeux, tant le jeu donne l’impression d’une 2D pas spécialement fine et aux décors ma foi pas vraiment extraordinaires…
Néanmoins, l’angle de la caméra peut pivoter (comme dans les récents DraQue sur Nintendo DS), et contrairement aux hits de l’époque (Granstream Saga voire Grandia), elle revient en place.
Le design des persos est très réussi, mais pas vraiment original non plus ; idem pour celui des monstres.
Pas de cinématiques hollywoodiennes comme dans les méga-RPG de l’époque… décidément, BoFIII sent vraiment bon l’époque 16 bits.
Et si je dis « sent bon », c’est bien parce que malgré tout, le jeu est mignon et qu’on s’attache très facilement aux persos. Pour peu qu’on oublie le ‘kikitoudurisme’ qui régnait à l’époque, on est vraiment séduit par ce Breath Of Fire.
Même l’ambiance musicale est 16 bits. Les musiques sont correctes, à savoir qu’elles ne gênent pas le moins du monde l’action (enfin, on les remarque pas trop). Les bruitages sont très 16 bits aussi : quelques digits vocaux, des bruits de flammes et de coups d’épée… Classique.
A l’ouest, rien de bien original…
Rentrons un peu dans le jeu.
TOUTES les grosses ficelles du RPG sont présentes.
Parmi les personnages, on trouve les voleurs au grand coeur, la princesse qui a soif de liberté, votre amie experte en technologie, l’homme-animal, le grand taré des explosions en tous genres…
On parcourt la carte et on affronte moult bestioles qu’on ne voit pas venir. Les combats sont au tour par tour. On dispose bien entendu des options de fuite, d’attaque physique au corps à corps et de magie qui, bien entendu, sera de type élémentaire (eau, feu, glace, air, électricité, etc.). On combat par groupes de 3.
Chaque combat rapporte de l’expérience et de l’or. L’expérience vous fera monter de niveau (augmentera votre attaque/défense, vous fera apprendre de nouveaux sorts), l’or servira à acheter potions, armes et équipements divers, ainsi que payer les aubergistes pour vous restaurer.
Les ennemis sont hyper classiques également. On trouve des ennemis humains, de nature animale, végétale, heroic-fantasyale (okay je me tais), avec tout le folklore qui va avec (licornes, golems, etc.).
Chaque ennemi à en général une faiblesse particulière, et les villageois vous donneront conseil à ce sujet.
Vous n’allez pas le croire si je vous le dis, mais ce monde est composé de plaines, forêts, plein de villes et villages pleins de PNJ et autres marchands. Et on trouve même des donjons pleins d’énigmes et de môchants, et même avec un boss à pulvériser (dingue comme jeu, quand même).
Par contre, le jeu est plus linéaire à mes yeux que les précédents. La carte du jeu a beau être assez grande, on évolue simplement de lieu en lieu ; plus trop besoin de recherche pour trouver l’entrée d’un donjon ou d’une caverne.
Même la durée de vie est pas originale : environ 60 heures de jeu.
Le jeu a quand même un énorme défaut par rapport aux précédents : le levelling. Aussi indispensable que dans le premier DraQue venu, il est extrêmement laborieux. Il faut enchaîner parfois des heures de combats pour un gain de puissance ma foi assez minable. Associé au fait que l’on se fait attaquer tous les 2 mètres, ce jeu est parfois pénible.
J’aime ça et je vous emm…
Bon, à me lire, ce RPG il a pas l’air si génial : pas original, compliqué et contraignant, pas très beau…
Mais… et alors ? Breath of Fire III est le digne successeur des précédents. A savoir qu’il est malgré tout passionnant, mignon, complet, extrêmement long, intéressant…
Franchement, comparé au frimeur Final Fantasy VII, je préfère 100 fois ce jeu-ci, qui encore une fois reprend les principes du genre sans les révolutionner, mais avec quel brio !
Après, faut aimer les RPG old-school, sinon, vous êtes mal.
Un bon p’tit RPG : 15/20