En couplant le nom de Squaresoft avec le genre des action/RPG, on obtient souvent des merveilles.
Brave Fencer Musashi (Brave Fencer Musashiden en japonais), que j’appellerai dorénavant BFM, est un action/RPG sorti sur PlayStation, qui n’a pas vraiment fait un tabac… Voyons cela.
Au premier abord, assez classique
Tout commence il y a longtemps, dans une galaxie très très lointaine… Enfin non, plutôt dans un royaume nommé Allucaneet, où la princesse se fait kidnapper par le vil Bowser… heu non, le vil Flatski.
Heureusement, la princesse a invoqué le héros de vieilles légendes pour venir la sauver.
C’est là que vous entrez en scène. Le héros, c’est vous (on vous appelle Musashi). Votre mission, si vous l’acceptez, est de retrouver la princesse, bousiller les sbires de Flatski, Flatski lui-même, et rétablir ordre et vérité.
Notre héros en lui-même se présente sous la forme d’un Samurai aux cheveux bleus, tout petit et designé en SD (grosse tête sur petit corps), qui ressemble plus à un des potes de Goemon qu’à un héros d’un RPG Squaresoft.
Sa vraie mission, pour pouvoir vaincre le grand môchant, est en fait de récupérer une épée magique du nom de Lumina. Pour ce faire, il devra obtenir 5 sceaux correspondant à 5 éléments (feu, ciel, terre, flotte et vent), dans 5 donjons bien distincts. Cela fait, il pourra attaquer le dernier donjon et aller botter le cul du méchant final. Rien de très original en somme.
Au second abord… toujours classique, mais efficace !
BFM ressemble pas mal à Secret of Mana. En effet, Musashi présente des aptitudes qu’on ne trouve pas dans la plupart des RPG classiques. Il peut courir, sauter et même double sauter, attaquer avec deux épées, se protéger, utiliser de la magie, etc. On alterne ainsi les phases de plates-formes avec les phases de combat, les énigmes… En fait, on se croirait presque dans un jeu de plates-formes avec un côté aventure/RPG très très développé.
Il dispose d’une épée nommée Fusion, qui lui permet d’absorber les pouvoirs de ses ennemis de manière temporaire, et de les utiliser (voler temporairement, marcher sur la lave, super force…).
Musashi pourra également utiliser certaines magies « élémentales », à condition d’avoir déjà trouvé les sceaux (mentionnés plus haut) correspondants.
Comme dans la majorité des RPG et dérivés, on trouvera des villages blindés de PNJ (quoique la majorité de l’action ne se déroule qu’autour du même village : Alucaneet), avec auberges et possibilité d’acheter de la nourriture (ça remplace les potions pour ce qui est de recharger la vie et le mana).
On trouve des environnements ma foi pas très variés, mais très réussis, qui rappellent un peu Zelda 64 par moment, notamment les donjons. Ceux-ci se terminent toujours par un boss, souvent difficile à battre.
Délirant et plein de bonnes idées
C’est là que je mets tout ce que je sais pas trop où caser…
Tout d’abord, BFM est bourré d’humour. Musashi est franchement arrogant, impatient et puéril au possible, la princesse à sauver est une cruche à faire passer Paris Hilton pour Marie Curie, le jeu multiplie les situations comiques (le boss qui se cogne la tête en se levant de son sommeil millénaire, par exemple, ou Musashi qui s’indigne de la vulgarité de la tenue qu’il doit mettre pour entrer dans un donjon). Les PNJ ne comprennent jamais rien à ce qui se passe, les méchants sont stupides et méchants (mouaahahahah). Y’a même un des boss qu’on doit battre à un concours de danse…
Je parle de l’humour des dialogues ; c’est l’occasion de dire qu’ils sont tous parlés à voix haute, et ce même par notre héros (et oui, le héros parle, pour une fois). Le doublage américain est de grande qualité en plus !
Un cycle jour/nuit est présent dans BFM, mais bien plus développé que chez la concurrence (même Zelda 64). En fait, c’est tout la gestion du temps qui est importante.
Ainsi, Musashi se fatigue au fur et à mesure des combats, mais aussi du temps qui passe. Si on ne le fait pas dormir assez régulièrement (à l’auberge, voire par terre), il ne pourra plus courir, sa force de frappe baissera ainsi que sa vitesse d’attaque.
Je parlais de nourriture plus haut. Bah, elle est périssable à moyen terme, de manière assez réaliste (les fruits se perdent très vite). Sauf le fromage, qui gagne même en efficacité avec le temps (j’invente rien hein).
Certains ennemis ne sont accessibles qu’à certains moments, certains lieux à certains autres, voire certains jours (oui, le jeu gère même cela). De même, certaines missions doivent se faire en un temps limité.
Le jeu, à l’inverse d’un Secret of Mana, est bourré de quêtes annexes souvent inutiles (on obtient pas forcément davantage qu’un merci ou un peu d’or), mais en tout cas souvent réussies et funs. La grande quête secondaire est la libération de 35 habitants du château d’Alucaneet, emprisonnés dans des blocs de glace disséminés un peu partout dans le jeu (les libérer accroîtra votre puissance).
On trouve aussi des passages très funs, qu’on a plus l’habitude de trouver dans un jeu de plates-formes que dans un action/RPG, comme une course de wagonnets dans une mine, par exemple.
Et techniquement ?
BFM, à l’inverse d’un FF VII, est entièrement en 3D. Vu la puissance de la PlayStation, on se doute que la qualité des décors en pâtit… et c’est vrai.
Néanmoins, le jeu est magnifique pour de la 32 bits, surtout car le character et le level design sont super ! Ainsi, les persos en SD sont tous super attachants et charismatiques. Le jeu est très coloré et n’a rien à envier à certaines productions N64 à ce niveau-là. Les lieux sont assez variés (donjons à thème, selon leur élément bien sûr). Classique mais efficace dirons-nous. Le jeu est toujours très fluide, et les animations des persos (amis, PNJ, ennemis et boss) sont toujours superbes.
Vu que c’est du tout 3D, on pourrait craindre pour la jouabilité. Bah… en règle générale ça va, à savoir en extérieur ou dans les grandes salles. Dans les autres cas, la caméra reste immobile par rapport au perso, afin d’éviter les cafouillages… Du coup, on voit pas toujours où l’on saute, par exemple ; pas forcément hyper pratique, mais ça se joue néanmoins facilement. Les menus sont clairs et intuitifs, le perso réagit bien, en exploration ou en combat… bref du tout bon.
Quant à la bande-son, c’est l’une des meilleures que j’ai jamais entendues. La musique est superbe, et colle parfaitement à l’ambiance (ça change du MIDI amélioré de la N64). Les bruitages sont excellents et, comme je l’ai dit plus haut, tout les dialogues sont parlés, de très haute qualité, et la traduction est nickel.
Reste la durée de vie… Quand j’ai dit plus haut que BFM ressemblait un peu à Secret of Mana, je ne pensais pas que ça concernerait aussi la durée de vie.
Ainsi, le jeu est court. Pas autant qu’un Story of Thor (Mega Drive), mais je l’ai fini en une dizaine d’heures environ la première fois, sans trop forcer, et après le double j’avais à priori fait la grosse majorité des autres quêtes annexes, sauvé les 35 villageois et découvert une bonne partie des secrets du jeu… Donc assez court quand même. :/
Enfin, mieux vaut un jeu court mais passionnant que l’inverse… Et BFM est franchement très agréable à jouer. Hyper fun, très intéressant, beau, jouable, avec une superbe bande-son… En fait, il est certes court, mais c’est surtout que pour ma part, j’en redemandais, quoi.
Un des meilleurs A/RPG de la PlayStation : 18/20
Avec Alundra (dans un style plus old school), voici pour moi le meilleur action-RPG de la PlayStation. Un jeu qui a réussi à me rappeler (à moi, l’anti-Sony de base, bête et méchant) que finalement, qu’importe la console, ce qui compte ce sont les jeux dessus.
Un très très grand hit. Il aurait été un poil plus long, je lui filais 10.
A noter que le jeu contient une démo de Final Fantasy VIII aussi. D’ailleurs, ça serait à cause de FF VIII que BFM fut un échec commercial (tout le monde n’avait d’yeux que pour le Final Fantasy… un peu comme la Dreamcast qui coulait face à une PS2 même pas encore sortie, quoi…).