Blazing Dragons est un jeu vidéo PlayStation publié par Crystal Dynamicsen 1996 .

  • 1996
  • Aventure

Test du jeu vidéo Blazing Dragons

4/5 — Exceptionnel ! par

Il est certains noms qui sont entrés dans l’Histoire du jeu vidéo. Mais pas forcément les noms que l’on entend généralement. Par exemple, si je vous dis « Terry Jones ». Cela vous évoque sans doute l’un des fantastiques auteurs/acteurs des Monty Python, et pour cause : c’est bien de lui qu’il s’agit ici !

Quel rapport avec l’univers des jeux vidéo, me demanderez-vous ? Et bien, le lien passe par un dessin animé nommé Blazing Dragons. Ce qui est aussi le nom de notre jeu… Haha ! Comme par hasard.

PETIT DRAGON DEVIENDRA GRAND

En effet, en 1996 le génial Terry est à l’origine d’une série animée (qui ne durera hélas que deux saisons) éponyme, qui transpose le mythe de la Table Ronde dans un univers où les humains n’ont pas le beau rôle : ce sont des dragons qui sont les héros de la légende.

Dans ce contexte, vous incarnez ici Flicker, jeune palefrenier très amoureux de la princesse Flame, mais qui ne peut la demander en mariage du fait de son statut - seul un chevalier est à même de l’épouser. Ceci dit, le roi Allfire organise prochainement une grande joute, dont le vainqueur obtiendra non seulement la main (et le reste, hein) de l’héritière, mais aussi le titre de roi.

DU PETIT ÉCRAN AU VINGT-TROIS POUCES

Blazing Dragons, le jeu, est un point ‘n click en deux dimensions dans la grande tradition des séries sur micro-ordinateurs (telles les grandes sagas des deux éditeurs majeurs du genre, Sierra et LucasFilm). À dire vrai, le jeu de Crystal Dynamics se rapproche davantage du Discworld de Psygnosis.

En effet, les décors, qu’il s’agisse du château du roi, du lac où vit la Dame, des bois abritant l’étrange dragon noir ou de la forteresse de Grim par exemple, semblent tout droit sortis d’un dessin animé (et pour cause), même si pour le coup la progression écran par écran paraît bien statique.

Comme dans la plupart des point ‘n click (voire la totalité, et tant pis si j’oublie une ou deux exceptions, qui, de toute façon, n’ont d’autre but dans la vie que de confirmer la règle, na, et puis c’est tout, et je m’arrête si je veux), il s’agit de placer le curseur à tel endroit pour y déplacer le héros. Et selon les cas, il ramassera l’objet sur lequel vous avez cliqué, il regardera à l’endroit indiqué, il parlera à la personne désignée, etc. Ou il ne fera rien, par exemple si, comme un gland, vous avez cliqué sur le pack de Kro qui n’était là qu’en guise de décoration.

Bref, tout le jeu consiste à visiter encore et encore les endroits, dans n’importe quel ordre, afin de trouver l’objet ou la personne à même de vous faire progresser dans votre quête (qui consiste, je le rappelle, à niquer la princesse à la fin, noble quête s’il en est). À l’inverse de certains de ses congénères, et là je place une exception parce que je sais qu’elle existe, il est impossible dans Blazing Dragons de mourir ou de se retrouver bloqué.

Et pour égayer un gameplay relativement monotone, il existe également quelques mini-jeux plus orientés action, comme l’entraînement à la catapulte ou le concours de danse par exemple.

CHAUFFE, MARCEL !

Blazing Dragons est l’un des plus agréables point ‘n click auxquels il m’ait été donné de jouer. Ceci notamment grâce à ses dialogues savoureux et ses gags incessants, empreints d’un humour so british qui fleure bon le style Monty Python.

Et lorsque la réalisation est au top, ce qui est le cas ici, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Particulièrement fidèles à la série, les graphismes rappellent un peu les univers gentiment décalés de Dragon’s Lair ou Discworld par exemple. Non, c’est pas des références de tarlouzes, en effet.

Les animations sont en outre très correctes (même si le genre même du jeu veut que les environnements soient assez statiques), et la bande-son comme les dialogues joués sont de grande qualité. Seul petit reproche concernant la version américaine à laquelle j’ai joué, lesdits dialogues auraient mérité d’être sous-titrés, puisque même l’anglophile convaincu ne comprendra pas forcément tout ce qui se dit, la faute à certains accents abominables.

Pour le reste, Blazing Dragons est plutôt maniable - quand bien même une manette ne remplacera jamais le couple clavier/souris - puisqu’un bouton détermine le type d’action à réaliser et l’autre la réalise. Le jeu n’est pas très difficile, les puzzles consistant surtout à mettre le bon objet au bon endroit (non, je ne parle pas de la nuit de noces), et l’aventure se boucle assez rapidement, ce qui constitue le principal défaut du jeu.

Et voilà donc comment Terry Jones est devenu, de manière biaisée, un grand nom du jeu vidéo. Oui, je sais : c’est tordu. Mais que voulez-vous, c’est anglais !

Blazing Dragons