Blade est un jeu vidéo PlayStation publié par Activisionen 2000 .

  • 2000
  • Action

Test du jeu vidéo Blade

2.5/5 — Moyen par

« Ils sont partout. Les vampires. Les homines nocturnii. Vous en avez sûrement croisé sans même le savoir, dans un bar ou dans le métro… Blade, moi et quelques autres, nous les chassons. »

Les fanas de comics se rappellent sans doute de ce film, sorti il y a déjà quelques années, adapté d’un obscur personnage de Marvel des années 70. Pour les autres, petite piqûre de rappel : nous sommes au XXIe siècle, l’âge d’or du rationalisme, et personne ne croit aux vampires. Et pourtant, ils sont bien là ! Infiltrés dans toutes les couches de la société, les immortels ne font en apparence qu’un avec l’espèce humaine : ils sont flics, banquiers, hommes d’affaires… et pourtant, chacun d’eux appartient à un clan obéissant aux lois de la Maison d’Erèbe, une société secrète dirigée par le puissant Gaetano Dragonetti, qui régit à elle-seule l’équilibre entre les humains et les forces de la nuit. C’est là que vous venez tout foutre en l’air…

Vous incarnez Blade, le Daywalker, un être hybride possédant toutes les forces des vampires et aucune de leurs faiblesses, à l’exception de la soif de sang. Armé d’un sabre, de vos prises de karaté et d’un large arsenal anti-morts-vivants, vous partez à l’assaut des rues pour empêcher les sangsues de dominer le monde !

Bon, d’accord, c’est très théâtral comme introduction, mais autant se mettre dans l’ambiance pour voir ce qui se cache au royaume de la nuit… Côté scénario, ne vous attendez pas à croiser le fer avec Deacon Frost, car bien qu’inspiré du film éponyme, le jeu se veut en réalité une préquelle, mettant en scène un Blade paumé dans une guerre civile entre les clans de la Maison d’Erèbe, et qui sera obligé de s’associer au vil Dragonetti afin d’empêcher un autre chef vampire de réveiller un antique démon et d’apporter la nuit éternelle. Bon, c’est cousu de fil blanc et sans surprises, on aura compris que le principal intérêt du jeu n’est pas une histoire qui casse des culs mais plutôt un gameplay fait pour botter des culs.

Alors parlons-en du gameplay ! Le jeu consiste en un run and gun (ou shoot à pied) à la troisième personne de facture classique : le personnage est vu de derrière et doit explorer des environnements en 3D en tirant sur tout ce qui bouge. Enfin, explorer c’est vite dit ; cet aspect très limité se résume à trouver une clé par-ci et allumer un générateur par là pour pouvoir continuer, tout en zigouillant un peu plus de fâcheux sur le chemin. L’aspect tir est plutôt fun, avec un blocage de visée permettant d’identifier rapidement un ennemi au moyen d’un code couleur et de savoir si l’on a affaire à un humain (vert), un zombie (jaune) ou un vampire (rouge). On retrouve la palette d’armes du film avec un pistolet, un fusil à pompe et l’espèce de mitraillette bizarre mais plutôt cool. Chaque arme dispose de trois types de munitions : normales, explosives ou au carbone (plus de dégâts), et argent (spéciales anti-vampires), avec en plus une quatrième arme, un lance-grenades modifié qui tire des grenades, des grenades à UV (très bien pour faire rôtir les immortels), ou encore des lames en argent qui rebondissent avec bonheur sur les murs. Un arsenal bien garni donc, mais qui peut vite s’avérer casse-tête car chaque ennemi est plus vulnérable à une arme qu’à une autre, rendant les combats assez confus quand vous vous trouvez en présence de plusieurs types d’ennemis en même temps. D’autant qu’ils sont de très bon tireurs et que votre jauge de vie baisse très rapidement, ce qui crée une difficulté très élevée, même en mode normal ! Il y a aussi, bien sûr, l’option de combattre à l’ancienne, mais une gestion des coups désastreuse alliée à un personnage au maniement balourd (les phases de saut, heureusement rares, ont de quoi faire s’en mordre les dents (sic)) rendent la maîtrise du sabre très difficile, alors ne parlons même pas des combats à mains nues qui tiennent carrément du suicide.

Côté graphismes, autant le dire tout de suite, c’est du lourd, du gros pixel, du pas gracieux. Personnages carrés, animations chaotiques, aliasing foireux et chargements intempestifs, on se croirait en face d’un prototype de premier jeu PSX, alors qu’il est sorti en 2000. Quand même. Bon, pour les bons côtés, les niveaux sont plutôt variés et nous font commencer l’aventure dans un port pour ensuite traverser Chinatown, le métro, le QG des immortels (Vampire State Building ?), un musée d’antiquités, les égouts, une usine… Chaque niveau est ponctué de quelques cinématiques inintéressantes utilisant le moteur du jeu, et se conclut par un boss ridiculement difficile à battre bien qu’il ait le QI d’une huître et le charisme d’un jambon. Quant aux ennemis de base, ils sont variés et c’est pas trop mal ; passé outre les flics et vampires-punks de base, on croisera des vampires-ninjas aux combos mortels, des vampires-loups baptisés Ligaroos, des vampires SWAT, tout un joli bestiaire qui tombera en poussière sous vos balles en argent, sans oublier les zombies dont la résistance incroyable vous donnera des cheveux blancs.

Musicalement, Blade est passable au mieux. Des thèmes d’inspiration techno mous du genou et répétitifs qui ont l’avantage de se faire discrets la plupart du temps, sauf pour les boss fights dont la musique, bien trop rapide et stridente, vous donnera envie de tuer le boss au plus vite pour sauver ce qui reste de vos oreilles.

En définitive, même s’il est plutôt moche et lourdaud, on ne peut s’empêcher de trouver que ce Blade a un certain charme, notamment grâce au charisme de Wesley Snipes qui se traduit plutôt bien en 32 bits, et au plaisir de pulvériser des morts-vivants « comme dans le film », avec toutes les armes du film et tout et tout. L’aventure en elle-même est plutôt courte mais la difficulté outrageuse rallonge artificiellement la durée de vie, d’autant qu’une fois fini, le seul intérêt d’y rejouer est d’explorer des chemins alternatifs plutôt limités et de collectionner des Glyphes, qui permettent d’en savoir un peu plus sur l’histoire des vampires.

En bref, un jeu à essayer un dimanche après-midi au lieu de regarder le téléfilm sur la 6, avec les codes de vie infinie si on est fainéant, et même si on ne l’est pas on finit par les utiliser de toute façon tellement c’est dur.

Blade