Azure Dreams est un jeu vidéo PlayStation publié par Konamien 1997 .

  • 1997
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Azure Dreams

3.5/5 — Très bien par

Un peu en disgrâce suite à la révolution 3D à laquelle il n’a pas pris part tout de suite, Konami s’est retrouvé en porte-à-faux vis-à-vis de ses anciens supporters. C’est qu’à l’époque, le pixel était honteux et le polygone glorifié. Timide incursion dans le monde du faux plat, Azure Dreams se montre assurément original.

ILS ALLAIENT CHASSER TOUS LES DEUX, MON VIEUX

L’histoire commence dans une dimension éthérée. Vous n’êtes alors qu’une simple idée (ou plus prosaïquement, vous n’êtes alors que l’un des milliers de spermatozoïdes traînant dans les balloches de votre père), et un angelot vient vous voir pour vous demander comment vous souhaiteriez vous appeler, une fois né. Partant de quoi, il vous abandonne à votre triste sort en vous conseillant de vivre pleinement votre vie.

Flash forward. Vous venez de naître et vos parents, Wreath et Guy - respectivement Couronne et Gars si on s’amuse à traduire ces noms débiles - vous donnent effectivement le nom que vous aviez choisi.

Nouvelle avance rapide. Vous êtes désormais un jeune enfant et votre père, Guy, dresseur de monstres de son état, n’est toujours pas revenu de sa dernière chasse dans la tour proche du village.

Encore un peu plus tard, on vous voit désormais adolescent. Vous partez sur les traces de votre père, afin de devenir le meilleur dresseur de monstres du monde de la Terre.

NE QUITTEZ PAS, NOUS ALLONS DONNER SUITE A VOTRE DEMANDE

Azure Dreams est en fait le sous-titre du jeu au Japon, jeu qui s’intitule là-bas Other Life. Cela devrait déjà vous donner une indication sur la suite. En effet, il est bien difficile de classifier Azure Dreams, tant il va piocher un peu partout et n’importe comment.

Ainsi, dès le début du jeu, vous êtes libre d’accomplir la quête principale, à savoir gravir les quarante niveaux de la tour, ou bien de vous concentrer sur les très nombreuses quêtes secondaires.

Mais commençons par le commencement. Le but du jeu est donc de devenir un super dresseur de la mort, et vous devez pour ce faire grimper au sommet de la tour, où se trouve l’œuf de la créature la plus puissante du jeu. S’ensuit la cinématique finale, mais qui n’est pas non plus vraiment la fin puisque vous pourrez ensuite retourner accomplir les autres quêtes.

Quoi qu’il en soit, cette phase de jeu s’apparente à un dungeon-RPG, ces jeux d’aventure où l’on erre dans d’infinis labyrinthes à la recherche d’une sortie ou d’un objet.

La tour s’apparente donc à un labyrinthe peuplé d’ennemis, d’objets, de pièges et d’ascenseurs. Ces derniers permettent bien entendu de passer au niveau suivant, mais également de sortir de la tour lorsque vous le désirez. Notez que les niveaux sont générés aléatoirement.

Les combats se déroulent en temps réel. Lorsqu’un ennemi s’approche de vous (vous ne pouvez pas fuir puisqu’un ennemi va plus vite que vous), il faudra viser dans sa direction et appuyer sur croix pour frapper. Vous pourrez également utiliser carré pour accéder au menu et L2/R2 pour donner des ordres à votre familier. Famiqui ? Patience jeune Padawan, j’y reviens. Pour en finir avec les commandes, la touche cercle permet d’avancer plus vite, Select de voir la carte du niveau et L1/R1 de changer d’angle de vue.

En fin de combat, vous gagnerez des points d’expérience qui vous permettront, comme il se doit, de faire évoluer vos statistiques (points de vie, de magie, défense, puissance, vitesse…) ainsi que votre familier. Oui oui, j’y pense. Il faudra aussi retourner régulièrement au village pour vous équiper en armes et armures, à moins que vos acquisitions dans la tour ne vous suffisent.

Dernier point concernant la tour, il faudra vous méfier du décor. L’environnement est biscornu, et si l’on ne peut chuter des plates-formes suspendues, il est possible, et même courant, de marcher sur un piège parce qu’on ne l’a pas vu, en raison d’un bout de décor qui le cachait. Or, ces pièges sont rarement mortels mais souvent vicelards (certains vous renvoient en arrière, d’autres vous collent face à deux-trois monstres bien balèzes, d’autres encore retournent l’écran, et donc les commandes !).

En dehors de la tour, il y a donc des tas de choses à faire. À commencer par vous occuper de vos familiers. En début de jeu, vous obtiendrez un collier, qui vous permet de vous faire accompagner par un familier. Ces bestioles vous servent d’alliés en combat, et sont dotées de pouvoirs magiques décapants pour peu que vous preniez la peine de les gérer correctement. Cette phase se rapproche donc d’un Tamagotchi ou d’un Pokemon.

Vous trouverez des œufs dans la tour. Vous pouvez les faire éclore à tout moment, mais si vous le faites en dehors de votre maison, la créature s’enfuira. Un peu con, donc. Bref, vous pouvez vous faire accompagner par plusieurs monstres, mais un seul combattra à vos côtés (à moins que vous ne trouviez un deuxième collier). Tout comme vous, les familiers se régénèrent régulièrement tant qu’ils ne sont pas agressés.

Il est également possible, à partir du moment où vous avez le deuxième collier, de faire fusionner vos bestioles, afin d’en récupérer une plus puissante. Notez enfin que les monstres sont de quatre types (feu, eau, vent et autre), et que chaque type a son utilité.

En ville, vous avez également la possibilité de réaliser une looooongue, très looooooooooooooooooooongue, quête. La plus longue de tout le jeu d’ailleurs. Il s’agit de vous faire respecter. Alors là, on entrerait plus dans la catégorie jeu d’aventure, genre les quêtes secondaires de Zelda : en début de jeu les habitants du village vous prennent pour un petit merdeux. Mais si vous obtenez ce qu’ils vous demandent (ce sont en général des objets planqués au fin fond de la tour), ils vous offriront un petit cadeau en retour, et surtout toute leur gratitude. Obtenir le respect se traduit donc par l’accomplissement de toutes leurs volontés.

Directement dérivée de cette quête, il existe également la quête des gonzesses. Il y a huit filles dans le jeu, qui vous tournent autour. Et il y a la possibilité de toutes vous les mettre dans la poche. Là encore, il s’agira d’accéder au moindre de leurs désirs, ce qui se révèle plus compliqué que pour les autres habitants.

Empruntant également à Sim City (en très très léger tout de même), Azure Dreams vous propose également d’investir dans la pierre, afin de faire grossir votre village. En effet, si le décor vous semble vide au possible en début de partie, c’est parce que c’est à vous de le peupler de maisons, et donc d’habitants !

Ajoutons pour terminer, que la gestion de l’inventaire est une quête à elle toute seule, et vous aurez compris qu’il y a vraiment de quoi faire dans ce jeu. D’autant qu’à chaque fois que vous rentrerez dans la tour, il vous faudra re-grimper tous les niveaux déjà parcourus !

CE RÊVE BLEU

Tenant sur un bout de post-it, le scénario d’Azure Dreams n’est certainement pas son point fort. Par contre, les personnages sont assez plaisants.

Visuellement, le jeu incruste des sprites en 2D dans des décors en 3D, pour un résultat assez convaincant au final. Si parcourir la tour s’avère répétitif (tous les niveaux se ressemblent), l’environnement est assez joli, suffisamment en tout cas pour que l’on ait envie de poursuivre l’aventure.

En outre, les animations sont correctes, les effets visuels sont plutôt réussis et la bande-son, pour redondante qu’elle soit, a son charme. Bref, sans atteindre des sommets, la réalisation d’Azure Dreams est satisfaisante.

Par contre la jouabilité est aux fraises. À cause de la perspective, il n’est pas rare de rater son coup parce que l’on a mal visé l’adversaire. On finit par s’y faire, mais c’est problématique au début.

D’autant que sans être des monstres de puissance, les ennemis sont coriaces dès le début. Et eux ne ratent jamais leur cible. La progression est donc pénible au départ, avant que l’on ne parvienne à dompter la bête.

Par contre, Azure Dreams assure à la fois une longévité démentielle, et évite le principal écueil de tout dungeon-RPG (sa répétitivité), grâce à son grand nombre de quêtes annexes. Le jeu n’est ni linéaire ni dirigiste, et cela est bel et bon.

Rien que pour ça, il mérite plus qu’une note moyenne. Pour peu que l’on accroche dès le début de la partie, Azure Dreams offre un gigantesque panel de possibilités et un nombre d’heures de jeu impressionnant.

Azure Dreams