Parfois, il y a des jeux qui sont développés uniquement dans le but de promouvoir l’efficacité d’un accessoire, et c’est donc sans surprise que Sony édite et développe son propre jeu afin de tirer pleinement avantage des sticks analogiques de la manette Dual Shock, faisant ainsi de Ape Escape le premier jeu exigeant son utilisation.
À défaut d’être original, le scénario nous met rapidement dans l’esprit du jeu : Specter, un singe espiègle, découvre une des inventions du professeur qui va le rendre très intelligent et surtout, très méchant.
Se mettant en tête de conquérir le monde, il va se servir de la machine temporelle du Prof afin d’envoyer son armée de singes à différentes époques, pour réécrire l’histoire et assoir la suprématie de sa race sur le monde.
Se faisant entraîner malgré lui, Spike sera la seule réponse à ce fléau et devra tenter de capturer toutes les bestioles poilues qui se cachent à travers les âges. Et les inventions folles du professeur ne seront pas de trop pour mener à bien cet objectif.
Il faut bien débuter quelque part
On commence l’aventure avec le bâton laser et le filet, le premier servant d’arme pour se défendre ou pour assommer les singes et le deuxième, de façon logique, à les attraper.
Viendront ensuite se greffer à votre inventaire de nouveaux appareils, dotés chacun d’une fonction précise, qui agrandiront par la même occasion votre panel de mouvements afin d’explorer les niveaux plus en détails, comme l’hélice permettant de s’envoler dans les airs pour atteindre des plates-formes inaccessibles, ou encore le hula hoop qui vous fera courir plus rapidement.
Tout le gameplay du titre est basé sur l’utilisation des sticks analogiques, celui de gauche servant aux déplacements du personnage et celui de droite à utiliser les différents gadgets qui viendront vous aider durant votre aventure.
Chaque gadget est assigné à un des quatre boutons du pad et peut être changé à tout moment selon les besoins sur une simple pression, ce qui rend la jouabilité très accessible, et on s’y fait très vite après quelques minutes de jeu.
Toute l’ambiance qui se dégage du jeu est en partie due aux singes qu’on doit attraper. À défaut d’être très méchants ils sont surtout souvent très drôles, et possèdent chacun leur propre caractère, qui affecte leur comportement.
C’est à vous qu’il incombera de bien connaître la classification de couleurs qui détermine le degré de dangerosité de chaque primate. Alors que certains sont des plus dociles, d’autres en revanche n’hésiteront pas à utiliser tous les moyens à leur disposition pour réussir à s’échapper.
Sans être très longue, l’aventure principale compte une vingtaine de niveaux où sont dissimulées les créatures que vous devrez trouver. Il vous en faudra un certain nombre pour passer au niveau suivant, mais si vous comptez remplir entièrement votre tableau de chasse, il faudra refaire les niveaux afin de dénicher tous les singes qui s’y cachent.
En comptant environ deux cents singes et quelques bonus à trouver, ainsi que trois mini-jeux à débloquer, la durée de vie reste honorable pour un jeu de ce style ; cela tiendra en haleine pendant quelques heures même un habitué du genre.
Pour l’amour d’une manette
Sony a offert aux joueurs un jeu tirant intégralement parti de sa manette analogique, en rendant très agréable son utilisation, et pour couronner le tout un univers qui, même s’il manque un peu d’envergure, devient assez vite plaisant.
Malgré ça on note quand même quelques ombres au tableau, car même si on laisse de côté l’architecture des niveaux, qui est assez classique mais ne pose pas de soucis majeurs, on ne peut pas en dire autant du clipping du jeu, vraiment immonde par moments. La portée de la vue d’un bout à l’autre du niveau est tout simplement insuffisante pour s’en faire une idée globale, et on passe souvent à côté d’une plate-forme ou d’une entrée, ratant par la même occasion le petit singe qui nous manque pour finir le niveau. Ce qui nous amène à tourner en rond pour, enfin, s’apercevoir malgré notre radar qu’on est à côté depuis cinq minutes.
Les textures aussi souffrent de ce problème, et il arrive souvent de voir des murs scintiller voire bouger tout seuls, tellement la console semble avoir du mal à les afficher. C’est très surprenant de voir qu’en développant sur sa propre machine, Sony nous pond un jeu comportant de telles irrégularités et ne maîtrise pas bien l’affichage de la 3D.
Le placement de la caméra, en outre, pose parfois quelques problèmes, nous mettant la vue dans des angles qui nous masquent complètement la visibilité. Cela resterait mineur comme problème, car on peut replacer la caméra derrière le personnage à tout moment, mais les phases de poursuites pour attraper les singes demandent souvent toute notre attention, ne nous laissant pas toujours le temps de recentrer la vue et évaluer la distance nous en séparant, nous faisant par la même occasion rater le primate, et cela en devient vite agaçant.
Tout de même très agréable
Pour autant, le jeu reste malgré tout très bon dans l’ensemble et on s’y attache assez rapidement. Le rendu global est quand même plus que satisfaisant, et la très bonne maniabilité du personnage et des gadgets font qu’on prend un réel plaisir à progresser et à découvrir le jeu.
La bonne durée de vie et ses qualités en viennent presque à effacer ses quelques défauts. De plus, rien qu’avec la possibilité d’affronter des ennemis aussi attachants, on ne peut qu’apprécier un tel jeu.