Avec Cybersled, Ridge Racer et Tekken, Air Combat fait partie des titres de Namco disponibles lors du lancement de la PlayStation en 1995. La majorité de ces jeux, y compris Air Combat, ont été le point de départ d’importantes franchises au succès toujours d’actualité. S’il est difficile de contester l’important impact qu’ils ont eu, en raison des multiples suites toujours bien accueillies par les joueurs, il est aussi peu aisé de noter ces monuments de la génération 32-bits, tant ils ont été largement surclassés techniquement peu de temps après leur sortie.
L’arcade à la maison
Directement adapté des bornes d’arcade, Air Combat, comme son nom l’indique, est un jeu de combat aérien vous mettant dans la peau d’un as de l’aviation au beau milieu d’une terrible guerre. Après un bref résumé du conflit en guise d’introduction, on plonge directement dans le jeu via une carte de sélection des niveaux. Le joueur choisit les missions en suivant plusieurs routes, à la manière d’un jeu de société, mais l’ordre d’enchaînement de celles-ci n’a aucune importance dans la résolution de la quête, puisqu’il n’y en a tout simplement pas. Le choix entre plusieurs missions vous donne surtout la possibilité de choisir celles qui vous tiennent le plus à cœur.
En effet, elles sont toutes différentes. Les objectifs sont variés ; on retrouve la basique mission d’interception aérienne où l’on doit abattre des appareils de combat ou de transport, mais aussi de nombreuses missions de destruction d’installations au sol (puits de pétrole, chantiers miniers, hangars d’avions) ou encore de bataille navale. Des missions atypiques également, où il faut voler à très basse altitude dans un canyon. Pour réussir les missions, il faut abattre toutes les cibles rouges avant que la jauge d’essence soit arrivée à zéro. Pour cela, vous disposez de plusieurs dizaines de missiles ainsi que d’une bonne grosse mitrailleuse. Les cibles rouges sont néanmoins protégées par une multitude d’ennemis au sol ou dans les airs : avions de combat, mitrailleuses au sol, installations de défense sur les navires… Leur destruction est secondaire mais elle rapporte de nombreux points.
Des points qui permettent d’acheter de nombreux avions ! Parce qu’un des points forts du jeu, c’est aussi le réalisme des avions proposés. On retrouve des appareils américains comme les F-14, F-15, F/A-18, F-117 et A-10, mais aussi des avions russes, MIG 29 et 31 par exemple.
Chaque avion dispose de caractéristiques différentes proches des modèles réels. L’A-10, par exemple, est un avion spécialisé dans l’attaque de cibles au sol ; peu rapide, il est néanmoins très maniable et permet de survoler des installations à très faible allure. Le F-14, bien moins manœuvrable, est très rapide et idéal pour les combats aériens. Le MIG 31, peu rapide et peu maniable, est cependant très résistant aux chocs. Le choix de l’appareil se révèle donc crucial, et avant de se décider, chaque mission est précédée d’un briefing présentant le plan d’attaque avec la liste des objectifs, le nombre d’ennemis attendu…
Un jeu qui a beaucoup vieilli
Un contenu assez conséquent et des missions bien sympathiques, qui ont surtout l’avantage d’être immersives. On dispose de 2 vues : une vue cockpit avec diverses indications comme la vitesse, l’altitude, la jauge de carburant, les munitions restantes, un viseur ainsi que le radar, et une vue à la troisième personne, qui permet certes d’admirer son avion sous toutes les coutures, mais qui est dépourvue de la quasi-totalité des informations du cockpit, puisque seul le radar subsiste à l’écran.
Le copilote, dont la voix sort du casque radio, renseigne sur les ennemis en approche. L’ordinateur de bord, lui, vous indique les dommages subis par votre appareil et vous avertit du danger lorsque vous flirtez de trop près avec le plancher des vaches.
Le sol, c’est ce qu’on voit le plus dans Air Combat, qui se révèle quand même bien pauvre dans le contenu des décors. De sorte que certaines missions sont un enchaînement de prairies vertes, d’eau, de sable, sans le moindre relief. Les missions de haute montagne laissent place à des cubes dont les textures apparaissent une à une. Un clipping un peu décevant puisqu’il n’y a vraiment pas grand-chose à afficher. Le décor du ciel, quant à lui, est symbolisé par des petits nuages en 2D…
Si les avions sont correctement modélisés, l’impression de vitesse est inexistante, puisqu’on survole quasi systématiquement les mêmes choses et que les réacteurs des avions, symbolisés par des pentagones oranges clignotant à l’arrière de l’appareil, ne varient pas d’un iota quelle que soit la vitesse.
La maniabilité est hyper lourde ; on a l’impression de piloter des tanks. On est loin de la fluidité d’un titre comme After Burner. Même les avions censés être les plus maniables tournent difficilement. On déplore également un stabilisateur qui, non content de maintenir l’avion à plat, empêche de prendre un angle de descente en maintenant l’appareil à altitude constante une fois la pression vers le bas relâchée. Lors des collisions avec le décor, au lieu de s’écraser et de perdre la partie, l’avion rebondit sur les textures et prend au passage de sérieux dommages… Impossible aussi d’effectuer des loopings, puisqu’arrivé à une certaine altitude l’avion décroche et plonge dans le vide.
En résumé…
Gameplay : Les avions sont assez peu maniables, et l’on déplore les stabilisations automatiques qui freinent trop souvent l’action.
Graphismes : Le jeu a très mal vieilli, au point qu’en 1997, lors de la sortie du second opus de la série, il était déjà plus que dépassé. Clipping, décors vides, …
Bande-son : On apprécie les multiples bruitages du cockpit, des indications du copilote aux renseignements sur l’état de l’appareil, tous très immersifs. On regrette l’absence de musique entraînante pendant les missions.
Durée de vie : Un bonne palette de missions aux objectifs très variés, les trois niveaux de difficulté ainsi que les parties à deux joueurs maintiendront longtemps en haleine les plus accros au titre.
Conclusion
Bien que relégué au rang d’antiquité quelques dizaines de mois après sa sortie, Air Combat pose les bases qui feront le succès de la série : avions réalistes, immersion au combat… Le titre pèche cependant par une réalisation très limitée pour un jeu PlayStation, mais hautement satisfaisante au début de l’ère 32 bits.
NOTE : 7/10