Putain 15 ans !
Duke Nukem revient (enfin) après 15 ans d’un développement chaotique, entre les changements de moteur graphique avec les conséquences qui vont avec, des mises en stand-by et la fermeture de 3D Realms puis la reprise par Gearbox. Duke Nukem Forever (DNF) revient de loin.
15 ans après, qu’en est-il vraiment ?
Force est de reconnaitre qu’au bout de 15 ans l’aura de Duke a perdu de sa superbe, principalement à cause de ses reports à répétition qui ont donné lieux à de nombreuses moqueries dont la plus célèbre Duke Nukem 4 Never.
15 ans c’est très long dans le jeu vidéo pour maintenir l’aura d’un personnage aussi mythique soit-il, surtout sans véritable suite qui soit aussi marquante que Duke 3D qui, à l’époque avait apporté son lot d’innovations.
Pourtant des jeux avec le Duke il y en a eu quelques uns entre 1998 et 2002 sur PS1, N64 et PC, mis à part « Time To Kill », les autres n’ont pas fait grand bruit, même si l’esprit et l’humour Duke Nukem sont respectés ils n’apportent rien de plus à la série.
Le jeu
Maintenant passons à DNF, le bruit fait autour de cet épisode, véritable suite de Duke 3D, a permis de refaire parler du Duke et lui rendre un petit peu de cet aura perdu.
Pourtant DNF n’est qu’un FPS classique fait de couloirs déguisés et d’arènes, mais dont la variété des niveaux et des phases de jeu changent souvent. Le niveau du monster truck résume assez bien cet alternance phases de jeu / variété des niveaux. On commencera en hélico pour shooter de l’aliens au sol, une fois la zone nettoyée, l’hélico se pose et on continue en monster truck à dévaler la montagne comme un fou en écrasant le plus d’aliens possible, ce n’est pas obligatoire mais c’est marrant. Dans ce niveau on tombera plusieurs fois en panne d’essence, il faudra donc trouver un jerricane pour continuer. Durant cette recherche on alternera entre les phase de FPS et de shoot sur mitrailleuse fixe, on se retrouvera sur un pont d’autoroute et on visitera une mine avec ses petits chariots comme moyen de locomotion ainsi qu’un village pas si abandonné que ça.
Les phases de FPS sont les plus nerveuses et à défaut d’avoir des ennemis intelligents, ils se rattrapent sur l’agressivité et le nombre. Ca tire de partout, ça vous saute dessus et ça n’hésite pas à envoyer de la bombe à tout va.
Dans ces phases qui peuvent se montrer tendues par moment, la précision des armes fait parfois défaut et on gâche inutilement des munitions voir même il arrive que l’on meurt. La seule solution c’est de prendre du recul le plus rapidement possible et de tirer dans le tas quand on est assez éloigné. Avec la précision capricieuse, il y a un autre défaut : le rechargement du fusil à pompes qui est horriblement long et dans ces moments la, ça ne pardonne pas.
Les phases de shoot et conduite sont assez sympa, pour le shoot, la précision est au rendez-vous, ça perd en nervosité mais il faudra gérer l’afflux d’ennemis et la température de l’arme. La conduite des véhicules est correct, les freins ne servent pas à grand chose, une décélération suffit pour gérer les virages tranquillement et puis les freins ne sont de toute façon pas très efficaces.
Des petites nouveautés font leur apparition mais elles sont assez discutables.
Duke a troqué ses kits de soins pour une barre d’égo qui se restaure en quelques secondes, cette nouveauté peut faire hurler mais vu comme la barre descend très vite ce n’est pas un mal surtout qu’au début la barre est vraiment petite. On peut l’augmenter grâce à la soixantaine d’égo boost disséminer un peu partout dans le jeu, mais ils ne sont pas vicieusement cachés. Ces ego boost se présentent sous différentes formes et sont assez marrants à faire, certaines demanderont un petit QTE mais rien de difficile.
Toujours dans les nouveautés qui font hurler et cette fois c’est mérité : l’inventaire gargantuesque des autres Duke est devenu ridicule. On se retrouve avec seulement 2 armes différentes à transporter, 4 pipes bombes, 4 mines, 1 duke vision, 1 boite de stéroïdes, 1 bière et 1 holoduke, faut croire que c’est la crise pour tout le monde.
On quitte les nouveautés pour parler des choses qui fâchent un peu (mais qu’on oublie vite) : l’originalité. Si on le compare à Duke 3D, DNF fait dans le classique, un grand nombre d’ennemis et d’armes sont repris de Duke 3D. Si les ennemis jouent bien leur rôle d’emmer***r, les armes déçoivent un peu, car mal équilibrées sur la dizaine d’armes disponibles. Le fusil à pompe est une des armes les plus efficaces, voir dans certains cas plus efficace que le devastator ou le lance roquette.
Le jet pack et les moon boots ont disparu mais vu comme sont fait les niveaux, ils n’auraient aucune utilité. A l’inverse des autres volets aucun objet n’est caché en hauteur dans un endroit difficilement accessible et bien caché.
Je vais terminer par les temps de chargement horriblement long, on est pas loin de la minute, les niveaux étant pour la plupart coupés en deux ou trois parties avec autant de chargement, ça casse le rythme mais étrangement on s’y habitue.
Duke Nukem ne serait pas Duke Nukem sans son humour et sa personnalité, ces deux détails sont les points fort du jeu et permettent de gommer les défauts du jeu et de passer un excellent moment mais ce n’est pas suffisant pour en faire un hit.
15 ans sont passés on a tous changés sauf le Duke, il est toujours aussi imbu de lui-même et son phrasé toujours aussi distingué surtout quand il démembre de l’aliens.
Avec des vannes comme « tourne ton cul que je marque un but » ou « mes couilles sur ton nez t’auras l’air d’un dindon », on voit que le Duke est en grande forme. Les clins d’œil sont toujours présents, l’occasion de chambrer copieusement la concurrence. Fan de Halo bouchez-vous les oreilles à la sortie du lady killer vous n’allez pas apprécier.
Tout ça, ça donne quoi finalement?
Les Graphismes : 7/10
On est loin d’un Uncharted ou Gears of War, mais ça reste correct dans l’ensemble, même si quelques passages sont moches et le rendu de l’eau en surface est très laid.
Musiques - Bruitages : 7/10
La V.F est vraiment excellente, pour ceux qui veulent la V.O il faut suffit de mettre sa PS3 en anglais. Les musiques sont discrètes voir inexistantes sur certains passages, les bruitages sont corrects.
Jouabilité : 8/10
Mis à part quelques petits problèmes de précision et les déplacements dans l’eau un peu lourd, autrement il n’y a aucun problème et on prend vite ses marques.
Animation : 7/10
Quelques ralentissements lors d’une ouverture de porte ou sur des sauts mais rien de gênant.
Durée de vie : 8/10
15 heures pour le terminer la première fois en normal ce qui est énorme, comparé à bon nombre de jeux actuels. Même s’ils sont assez faciles à trouver, la recherche d’ego boost prend un peu de temps. Les boss ne sont pas très durs mais une petite seconde d’inattention se paie cher et les morts stupides peuvent vite se multiplier.
Jouant rarement au FPS j’ai trouvé la difficulté bien dosée en mode normal, pour les habitués du genre ou de la série je leur conseille de commencer directement en difficile.
Pour résumer
Après 15 ans de développement on pourrait être déçu, techniquement ça date un peu, mais la variété est au rendez-vous. L’humour et la personnalité sont respectés et sont les points forts du jeu, ils gomment tous les défauts du jeu ou presque pour les moins patients, vu les temps de chargement qui frôle la minute. Un jeu que je ne regrette absolument pas d’avoir acheté, d’autant que les FPS ne sont pas trop le genre que je préfère loin de la. Le charisme du Duke peut-être. Duke seul le sait :).