The Hobbit est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2003 .

  • 2003
  • Action

Test du jeu vidéo The Hobbit

3.5/5 — Très bien par

Dans la foulée des trois célèbres films de Peter Jackson et de la flopée de jeux vidéo qui en furent tirés, The Hobbit, sous-titré «A Prelude to the Lord of the Rings », trouve bien évidemment son origine dans le premier roman de J.R.R. Tolkien qui relate comment Bilbon Sacquet (ou Bilbo Baggins, j’ai toujours eu un faible pour la V.O.), un hobbit plus aventureux que la moyenne, rejoignit Gandalf le Gris et une compagnie de treize nains afin de les aider à récupérer leur trésor ancestral, volé par le terrible dragon Smaug. Personne ne parlait encore d’une adaptation cinématographique des aventures du vieux Bilbo à ce moment, et Vivendi comptait avant tout sur l’engouement suscité par tout ce qui touchait à la Terre de Milieu. Pari réussi, puisque The Hobbit est un bien sympathique petit jeu, qui mélange action, plates-formes et un soupçon d’aventure.

Au niveau scénaristique, The Hobbit se montre relativement fidèle au roman, bien que certaines séquences aient été rajoutées (et d’autres supprimées) pour les besoins du jeu vidéo. On suivra donc la quête de Bilbo à travers la plupart des paysages décrits par Tolkien, depuis les pâturages verdoyants de la Comté jusqu’à la terrible bataille des cinq armées, en passant par les cavernes des pics brumeux, la forêt de Mirkwood, le fourré aux trolls, la cité d’Esgaroth ou la tanière du dragon Smaug. Les niveaux se présentent sous la forme d’une vaste zone à explorer de fond en comble (enfin explorer, c’est beaucoup dire : la progression reste linéaire la plupart du temps), zone dans laquelle il faudra accomplir une ou plusieurs quêtes. Pour donner un exemple, Biblo devra secourir un des guerriers nains dans les mines des gobelins et, pour ce faire, il lui faudra trouver les contremaîtres détenteurs des clés, inverser le fonctionnement de certains mécanismes et fuir en chariot sur rail. Ces quêtes s’inscrivent heureusement dans la continuité logique de la progression, et il ne faudra pas beaucoup se creuser la tête pour découvrir la voie à suivre. Il est également possible d’accomplir de petites missions annexes (et non obligatoires) pour récolter des bonus supplémentaires. Avec l’argent récolté en cours de stage (dans les coffres ou sur les ennemis vaincus), Bilbo pourra acheter divers items à la fin de chaque mission : champignons pour récupérer de l’énergie, cailloux-munitions, antidotes, potions pour augmenter la barre d’énergie de manière permanente, besace pour augmenter le nombre maximum de cailloux transportables et ainsi de suite.

Pour se défendre contre les multiples dangers qui hantent la Terre du Milieu, Bilbo possède trois armes. La première d’entre elles est le caillou ou plutôt, les cailloux, que l’on ramasse un peu partout à travers les stages. Biblo peut tirer avec ces projectiles, soit en mode normal avec verrouillage automatique, soit en vue subjective avec présence d’un viseur. Au fur et à mesure de la progression, on découvrira également des projectiles spéciaux, comme des cailloux de feu ou des cailloux explosifs. Vient ensuite le bâton qui, outre sa nature d’objet contondant, sert également à franchir les précipices : on s’en sert alors à la manière d’un sauteur à la perche. Enfin, la célèbre épée Dard est évidemment de la partie. Outre son potentiel de destruction supérieur, elle permet également d’illuminer les endroits obscurs. De nouveaux combos pourront être appris à l’épée et au bâton, pour autant qu’on déniche les bonus correspondants. Et n’oublions pas l’Anneau unique, qui permettra à Bilbo de se rendre invisible à volonté pour les séquences nécessitant de la discrétion. On regrettera quand même que la rencontre avec Gollum soit une simple vidéo intermédiaire et ne donne lieu à aucune mission jouable.

Si certains bonus traînent simplement au sol en attendant d’être récupérés, d’autres – généralement les plus intéressants - sont scellés dans des coffres, que Bilbo devra ouvrir en utilisant ses talents de crochetage. En pratique, cela signifie que le Hobbit se retrouvera face à plusieurs dispositifs de sécurité, symbolisés par des cases colorées qui s’éclairent aléatoirement ou une flèche opérant une rotation plus ou moins rapide au centre d’un cercle au liseré rouge, vert et gris. Le but est d’appuyer sur le bouton au moment où une case verte s’éclaire, ou bien au moment où la flèche pointe vers une zone verte. Le nombre de dispositifs à désamorcer dépend du coffre, et le temps pour réaliser ces opérations est évidemment limité. Si par mégarde, on agit lorsque la case est rouge ou si le compteur de temps arrive à zéro, Bilbo sera blessé, empoisonné, voire même tué par le piège qui se déclenchera.

Réalisation graphique

C’est dingue comme quelques années suffisent à rendre désuète une réalisation technique. The Hobbit n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler un «beau» jeu à vrai dire… très sympa, mignon tout plein, tout ce qu’on veut, mais pas franchement beau. On le remarque principalement au niveau des personnages, étrangement proportionnés (bon d’accord, les nains et les gobelins ont toujours eu un petit côté bossu, mais quand même…) et dotés de traits assez grossiers. Les mains, oreilles et autres extrémités sont également particulièrement mal fignolées avec leur look «gant de boxe» qui déçoit. Au niveau des décors, The Hobbit s’en tire un peu mieux mais ce n’est pas non plus la panacée. Les scènes en extérieur sont pourtant assez jolies : la Comté, par exemple, est relativement fidèle à l’idée qu’on pouvait s’en faire et le lugubre fourré aux trolls est réussi également. Mais des niveaux comme les cavernes, les forêts ou même la cité lacustre deviennent assez rapidement monotones, avec un manque de variété qui finit par peser. Le style visuel envisagé visait clairement à donner un aspect BD enfantin, mais le résultat n’est pas aussi convaincant qu’on aurait pu l’espérer. En somme, mignon mais sans grand éclat.

Jouabilité/difficulté

Une difficulté bien dosée pour ce jeu relativement long dans lequel on progresse avec régularité. La maîtrise du nabot est dans l’ensemble correcte, mais les combats demeurent imprécis à gérer. On s’en tire quand même, mais davantage en la jouant à la brute qu’en tentant de reproduire les combos appris. À déplorer aussi, des problèmes de gestion de la caméra assez pénibles par moment.

Son

Bruitages simples, quelques dialogues moyennement inspirés et une bande sonore travaillée (folk guilleret dans la Comté, thèmes plus oppressants dans les cavernes) qui ne marque cependant pas vraiment les esprits.

En bref : 14,5/20

Ni vraiment inoubliable ni vraiment loupé, The Hobbit est un sympathique petit jeu d’action qui propose une relecture enfantine relativement agréable de l’histoire de Tolkien. Classique dans son esprit, il offre un bon équilibre plates-formes/action/infiltration mais demeure tout de même un petit peu répétitif par moment. Quelques défauts de gameplay à dénoter également. Je ne vous conseillerais certainement pas de l’acheter mais à essayer, The Hobbit offre de quoi passer un agréable week-end.

The Hobbit