Suikoden V est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2006 .

  • 2006
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Suikoden V

2/5 — Presque bien par

Gensô Suikoden est de retour pour un nouvel épisode (qui dâte un peu maintenant). Après une montée en puissance entre le premier et le deuxième, puis un troisième épisode un peu fade, Konami avait épuisé son capital sympathie auprès des joueurs avec un quatrième opus pathétique (mais presque) et se devait donc de remonter la pente. Mission accomplie? Patience, jeune padawan…

N’OUBLIEZ PAS VOTRE CREME SOLAIRE

Suikoden V se passe à Sol Falena, sémillant royaume du sud où la reine Arshtat règne en maître sur les baronnies fédérées. Fédérées mais limite rebelles sur les bords. Et les bords, il faut pas trop lui courir dessus, à la reine.

Car depuis qu’elle a choisi de porter la true rune solaire pour empêcher une invasion, elle est d’un caractère plutôt instable, et n’a par exemple pas hésité à faire subir une sécheresse de chez sécheresse à un village dont le baron était en désaccord avec elle.

Vous, vous êtes le prince Freyjadour, son fils, et vous allez vite vous rendre compte que les barons ne sont pas particulièrement amicaux envers la famille royale.

Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler, mais sachez que le scénario est le plus poussé de la série, entre magouilles politiques et secrets bien gardés.

QUAND ON ARRIVE EN VILLE

L’atlas est de retour après deux similis dans les deux précédents épisodes. Pour entrer dans une ville ou un donjon, il vous faudra appuyer sur X. Je ne vois pas trop pourquoi, et ça me rappelle un peu les premiers Dragon Quest, un peu lourdingues.

Bref, une fois en ville, vous pourrez vous reposer, acheter armures et objets divers, forger vos armes, vous entraîner physiquement et mentalement, faire du commerce, évaluer vos trouvailles ou encore jouer à divers jeux suivant l’endroit. A noter que comme dans tous les épisodes, votre QG rassemble toutes les échoppes pour peu que vous ayez recruté les personnages adéquats.

Tiens, en parlant des persos, pour ceux qui ne connaissent pas les épisodes précédents (et qui n’en ont pas lu les magnifiques tests…), dans Suikoden, on a la possibilité de recruter 108 personnages, dont les trois quarts sont jouables en combat, les autres servant de supports divers.

BON, T’AS FINI ? JE PEUX JOUER ?

En dehors des villes, vous allez rencontrer plein de monde, et pas super amical. Point de problème, nous sommes dans un RPG, allons leur tatanner le museau.

Pour cela, rien de plus facile : lorsque débute le combat, vous avez la possibilité d’y participer, de le fuir (ou de laisser partir l’ennemi s’il est trop faible) ou de soudoyer l’ennemi pour qu’il vous laisse partir.

En cours de combat, vous pouvez attaquer, défendre, utiliser un objet, utiliser une rune (la magie du jeu) ou faire une attaque unifiée (sachant que unifié, c’est à plusieurs, et plusieurs c’est à partir de deux), ce qui n’est pas extrêmement utile vu que l’ennemi a la possibilité d’y répondre, dans cet épisode.

En fin de combat, deux possibilités : soit vous êtes mort et c’est tant pis pour vous, vous aviez qu’à m’écouter quand je vous disais de pas faire ça contre ce boss… ; soit c’est vous qui avez gagné. Dans ce cas, vous gagnez des sousous (appelés potchs) et parfois des objets, mais surtout vous gagnez de l’expérience, beaucoup si vous avez battu un grosbill, très peu si vous avez tué Kenny. Ce qui fait que suivant votre niveau et celui de l’ennemi, vous pouvez prendre une dizaine de niveaux par combat, comme vous pouvez stagner pendant des centaines de combats.

PETITS MEURTRES ENTRE AMIS

Outre les combats classiques vous aurez droit comme dans tous les épisodes à des duels et à des batailles rangées.

Pour les premiers, on est toujours sur le principe du attaque > défense > coup spécial > attaque, et il faut toujours deviner ce que l’ennemi va faire. La différence c’est que dans cet épisode, le temps de réflexion est limité.

Pour les batailles rangées, on avait eu droit jusqu’à présent à des pseudo-tacticals sur terre, ou à des batailles navales, et bien bonne nouvelle : ici on a les deux ! Vous combattrez tantôt sur terre, tantôt en mer, dans une sorte de STR temps réel où il va falloir réfléchir vite. Le principe ? Les deux camps ont plusieurs troupes, principalement infanterie, cavalerie et archerie sur terre, navires de combat, navires bélier et navires d’archer sur la mer. Quel que soit le terrain, la logique est la même, l’une des trois catégories est supérieure à une et inférieure à l’autre. A cela viendront se greffer de nouvelle troupes, et divers pouvoirs.

LE MIEUX EST L’ENNEMI DU BIEN

SCENARIO : On a ici quelque chose de bien plus poussé que dans les autres épisodes, et que les 999 millièmes des autres RPG. Même si l’histoire en elle-même n’est pas plus abasourdissante qu’un FFVII, elle a le grand mérite d’être nettement plus cohérente et de respirer l’intelligence. Chaque perso a son histoire et tous sont intéressants, à part bizarrement les méchants qui ont le charisme d’une palourde en rut (et dieu sait si ça a pas de charisme, une palourde en rut…).

TECHNIQUE : Alors que les persos sont modélisés en presque- cell-shading ma foi pas trop dégueu, et dotés d’animations un peu rigides mais crédibles, les décors, eux, sont désespérément vides. C’est de la 3D précalculée, qui plus est, et les développeurs ont l’audace de nous faire croire que c’est fait exprès (genre, je te planque un coffre dans un angle du mur, alors tu vois bien qu’elle renforce l’aspect recherche, ma 3D pourrie…). Le pire reste les intérieurs entourés d’un énorme cadre noir. Oui oui, le même genre que dans Dragon Quest VII !

Enfin, la caméra, déjà inamovible avec une vue de trois-quarts haut qui rappellera de bons souvenirs à la génération 8-16 bits, se paye le luxe d’être soit trop proche du perso ce qui fait qu’on n’arrive pas à se repérer, soit trop loin et on comprend rien à l’action tellement c’est petit.

MUSIQUE : Là encore, c’est pas gagné. Certes, les thèmes sont assez variés, mais très honnêtement, ils gonflent tous très vite…

JOUABILITE : L’interface est vraiment pas évidente à prendre en main. Plus exactement, Konami a rajouté tout un tas de validations des choix qui rendent le menu extrêmement lourd. Et on retrouve ça un peu partout : dîtes-vous bien qu’il FAUT VALIDER pour entrer dans une ville !

Tant qu’on est dans les coups de gueule, je précise que si le côté temps réel est sympa dans les duels, dans les combats d’armée ça devient portnawak. Je m’explique : sûr de vous, vous lancez vos meilleurs archers sur les cavaliers adverses dont le but est de tuer votre héros (car bien entendu, si vous avez des conditions de victoire dans ces batailles, vous avez aussi des conditions de défaite). Héros qui, lui, est dans une unité d’infanterie, faible face aux cavaliers. Avec les archers, vous attaquez et remportez l’attaque ; l’ennemi blessé fuit, temps de jeu durant lequel seule l’unité qui fuit peut bouger, le reste se fige ; vous voyez venir la suite ? Bah oui, il fuit pile poil sur le prince, et le temps que vos troufions courent après, vous êtes tout mourru…

DUREE DE VIE : Alors là, vos trente euros (le jeu neuf, un effort louable) vont être rentabilisés. Les villes sont immenses, souvent vides, soit, mais immenses, et pour peu que comme moi, vous n’ayez pas le sens de l’orientation, vous allez en bouffer, de la marche à pied.

A cela s’ajoute une quête des 108 étoiles bien hard, avec certains persos à recruter en temps très limité.

Disons une soixantaine d’heures pour la quête principale à fond, et au moins le double si vous comptez vraiment vous y investir, ce qui sous-entend sous-quêtes, mini-jeux, level-ups et tout plein de trucs avec un tiret au milieu.

A noter l’apparition du new game plus dans la série.

INTERET : Comment dire? On a vraiment l’impression que Konami ne donne pas les moyens nécessaires à la Suikoteam pour produire de bons jeux. Toutes mes critiques ne sont en fait que de petites nuisances, et j’ai volontairement été un peu dur, mais un truc qui cloche plus un truc qui cloche plus… ça fait un truc qui va pas.

On a l’impression d’une version beta, finalement…

Suikoden V