Pourquoi changer une équipe qui gagne?, me suis-je dit. C’est donc le coeur en fête et la truffe au vent que je m’en vais vous présenter Gensô Suikoden IV, alias Suiko 4 pour les intimes.
LE DEBUT DE LA GENESE DU COMMENCEMENT…
La saga Suikoden, entamée sur Playstation, est une suite de RPG tour par tour qui conte l’évolution d’un monde régi par les 27 true runes, de puissantes sources de magie dotées d’une volonté propre et qui confèrent à leur porteur l’immortalité et de grands pouvoirs (souvent accompagnés d’une grande folie, à défaut de grandes responsabilités, monsieur Spiderman).
Chaque opus présente une région différente de ce monde, à une époque différente, avec des protagonistes et des true runes différentes. Mais ils sont tous liés.
Ce quatrième épisode ne déroge pas à la règle, et est chronologiquement le premier. Gné ?
DE QUOI C’EST-Y QUI CAUSE ?
Lazlo, jeune orphelin sur le point d’être sacré chevalier, effectue diverses missions pour son pays (précisons que c’est un pays côtier, comme les abris, mais au bord de la mer). Au retour de l’une d’elles, il assiste impuissant à une attaque du cruel pirate Brandeau, heureusement défait par le supérieur de Lazlo. En mourant, le pirate transmet sa true rune à l’officier.
Peu après, les pirates revenant réclamer vengeance, l’officier utilise toute la puissance de sa rune et se sacrifie pour les repousser une nouvelle fois.
Las ! Personne n’était au courant pour cette rune, et Lazlo, qui comme de bien entendu se trouvait dans le coin, est accusé d’avoir tué son supérieur. D’autant qu’il a hérité de la rune…
Exilé pour son crime, il est recueilli par le roi des Nations des Iles et se rendra compte bien vite que son ancienne patrie n’est pas blanc-bleu…
RPG, CA VEUT DIRE ROLE PLAYING GAME
Comme dans tout RPG old school qui se respecte (et dieu sait si celui-ci est bien roots !) vous vous baladerez entre villages (pour l’équipement) et donjons (parce qu’il faut bien faire avancer l’histoire) sur une carte du monde.
Sauf que les Nations des Iles, ben elles sont sur l’océan… Aussi plutôt que d’avoir un château comme QG, vous aurez un navire, c’est plus pratique mais bonjour le mal de mer…
Et dans ce bateau vous y mettrez du monde, beaucoup de monde : 108 personnes pour être exact, vous allez pouvoir en faire, des équipes de warriors.
MERCI PATRON POUR CETTE AUGMENTATION !
L’évolution dans les Suikoden, c’est toujours pareil. En fin de combat, en plus des potchs (la monnaie, merci la trad’ pourrie…) et d’hypothétiques objets, vous gagnez de l’expérience, qui vous permet d’augmenter de niveau.
Si l’adversaire était une bête de guerre, vous pouvez prendre dix niveaux en un combat ; mais si vous vous contentez de combats contre des lapins paralytiques, vous ne gagnerez que très peu d’expérience.
Les combats en eux-mêmes sont très classiques. Vous dirigez une équipe de quatre et en début de combat, vous pouvez accepter le combat, le fuir (cette option devient « laisser partir » si l’ennemi est trop faible), faire une attaque spéciale (sous certaines conditions) ou soudoyer les ennemis pour qu’ils vous laissent partir.
En cours de combat, vous avez le choix entre attaquer, défendre, utiliser une rune (la magie du jeu) ou faire une attaque unifiée (c’est à dire un truc à plusieurs, comme l’échangisme mais en pas sexuel du tout).
LE QUATRE, C’EST APRES LE TROIS
On retrouve bien évidemment les duels, toujours basés sur le principe du pierre-papier-ciseaux, mais ceux-ci sont nettement moins nombreux que dans les précédents opus.
Dans le domaine du « à partir de maintenant, ce sera comme d’habitude », les combats d’armée sont de retour, et épisode océanique oblige, ce sont ici des batailles navales. Le principe : les navires sont armés de canons runiques, et chaque élément (foudre, feu, eau, terre et vent) est faible face à un de ses pairs et fort face à un autre. Peu de stratégie, mais beaucoup de logique, sont requises.
En dehors de ça, exit les combats en groupe de deux du précédent épisode, on revient aux bases.
EST-CE QUE CA EN VAUT VRAIMENT, VRAIMENT LA PEINE ?
SCENARIO : Bien que l’on assiste ici à un prologue, force est de constater (la classe, cette expression) que les développeurs n’ont pas poussé l’intrigue bien loin. C’est une première déception, et non la moindre.
TECHNIQUE : Autant vous le dire de suite, c’est moche. Les décors sont fades, souvent vides, les persos manquent de charisme et le tout n’est pas très varié. Du côté des animations, c’est plutôt rigide, et le héros, déjà stylé comme une palourde, court de la même façon que Benny Hill ! Mais surtout, SURTOUT, ça scintille comme jamais, au point que tenir deux heures d’affiliée devant l’écran relève de l’exploit.
Mention bien aux artworks, tout de même.
MUSIQUE : Rien de bien folichon ici non plus, et on regrette que ce soit cet épisode et non le précédent qui ait passé les frontières américaines…
JOUABILITE : Niveau gameplay, on s’en sort heureusement pas trop mal, les menus sont clairs (vides ?) et les déplacement ne posent pas de problème, la caméra suivant bien. Ce qui n’est pas le cas durant les combats, un peu confus. Les traversées océaniques sont par contre un calvaire, alors qu’elles représentent une partie non négligeable du temps de jeu.
DUREE DE VIE : La trame principale, si elle n’est pas énormément longue, tient en haleine une quarantaine d’heures, la faute notamment aux déplacements maritimes pénibles. A cela s’ajoutent une pelletée de persos à recruter (quête plutôt facile par rapport aux précédents opus) et quelques mini-jeux. Comptez 70 h pour en faire le tour, en gros.
INTERET : Pourquoi 6 vu tous les défauts ? Je ne saurais me l’expliquer. Ce jeu est bourré de tares, pourtant je n’arrive pas à lui en vouloir. Il est à faire au moins une fois pour les inconditionnels, les autres passeront leur chemin. Par contre, ça fait deux ans que je l’ai fini, et je n’y ai plus retouché (et je n’en ai aucune envie, n’insistez pas).