Smash Court Tennis Pro Tournament 2 est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2004 .

  • 2004
  • Sport

Test du jeu vidéo Smash Court Tennis Pro Tournament 2

4.5/5 — Exceptionnel ! par

En l’an 2002, l’air est moite et irrespirable, Namco sort un nouveau jeu. Cette société japonaise, connue pour être l’inventeur de Pac-Man, est une habituée des jeux de course (Final Lap, Ridge Racer) et des jeux de combat (Tekken, SoulCalibur). Et pourtant, ce nouveau jeu est une simulation de tennis. L’entreprise n’est pas experte en la matière, comme l’ont montré Family Tennis (Super Nintendo) et Anna Kournikova Smash Court Tennis (PS1). Malgré tout, un petit miracle se produit : Smash Court Tennis Pro Tournament (SCTPT) oppose au Virtua Tennis 2 de Sega (jeu fun, plutôt arcade) un gameplay résolument orienté vers la simulation et parfaitement maîtrisé. Le jeu de Namco est moins beau mais il arrive à se faire une place de choix. Deux ans plus tard, Namco sort un deuxième épisode. Trouvera-t-il sa place au sommet, entre le vieillissant Virtua Tennis 2 et le tout nouveau Top Spin ?

SCT PTT 2, la revanche du postier

Pour plus de simplicité et pour éviter la crise de nerfs à notre cher relecteur, nous allons abréger Smash Court Tennis Pro Tournament 2 par SCTPT2. Ça va ? Tout le monde suit ? Bien. SCTPT2 est donc un jeu de tennis que l’on peut qualifier de simulation. Là où les jeux d’arcade demandent au joueur de préparer les coups longtemps à l’avance, SCTPT2 nécessite un excellent timing. Finies les crampes au doigt à rester appuyé sur le bouton dès que l’adversaire frappe la balle. Vos manettes vous remercieront. Maintenant, vous devez appuyer sur le bouton au moment où la balle est à la distance parfaite de votre joueur. Ceci est nettement plus réaliste, car la coordination et le timing sont des éléments clefs dans la réussite d’un bon coup de tennis. Ce n’est pas le seul aspect, nous verrons ça plus en détail par la suite. Pour le moment, intéressons-nous au line-up des joueurs officiels. Chez les hommes nous trouvons Andy Roddick, Juan Carlos Ferrero, Tim Henman, Lleyton Hewitt, James Blake, Marat Safin, Tommy Haas et Richard Gasquet ; chez les femmes, Justine Henin, Lindsay Davenport, Kim Clijsters, Anna Kournikova, Serena Williams, Amélie Mauresmo, Jennifer Capriati et Daniela Hantuchová. Voici un total de seize joueurs ; c’est la norme, mais il est toujours regrettable de ne pas avoir tous les joueurs du circuit professionnel (cela serait probablement trop long à modéliser). Comme le tennis est un milieu sportif très people (haaaa les soirées VIP arrosées pendant les tournois), je vais m’empresser de faire une petite remarque de rigueur : « Mais où est donc passé Agassi ? » Il était encore membre du top 10 à l’époque et fut pourtant remplacé par Richard Gasquet. Les voies du tennis (?) sont impénétrables…

Service joueur un

Rentrons dans le vif du sujet. Une fois sur le court, comment fait-on pour jouer ? Les quatre boutons principaux permettent de réaliser les effets de base : le slice, le lift, le coup à plat et le lob. L’amorti s’obtient avec un coup slicé court. Pour réaliser un coup droit ou un revers, c’est une question de timing. La balle revient de votre côté, vous devez vous placer pour la réceptionner (avec le stick analogique pour plus de précision). Le joueur commence à préparer son coup sans action de votre part, puis vous devez appuyer sur le bouton correspondant à l’effet voulu au moment idéal. Frappez trop tôt ou trop tard et le coup réalisé sera mauvais et vous mettra en difficulté, si la balle reste dans le court… Pour le service, c’est simple : n’importe quel bouton permet de lancer la balle. Pendant qu’elle monte, vous devez choisir une position (stick analogique encore recommandé) et la maintenir jusqu’à ce que la balle redescende, moment où vous devez appuyer sur le bouton commandant l’effet souhaité. Chaque effet correspond à une stratégie de jeu : un service lifté vous permet de minimiser les fautes ; un service à plat, de prendre votre adversaire de vitesse ; quant au service slicé, il vous permet de suivre votre engagement au filet.

On s’aperçoit très rapidement qu’une stratégie de jeu est importante ; il ne suffit pas ici d’assommer votre adversaire de coups gagnants. Il sera intéressant de tenter de fixer l’adversaire d’un côté du court, avec une suite de plusieurs coups, pour pouvoir le déborder plus facilement de l’autre côté. Si, dans l’échange, vous prenez l’ascendant sur votre adversaire, vous pouvez tenter un coup à plat pour le déborder définitivement et venir finir le point à la volée. Vous pouvez l’attirer au filet pour le transpercer d’un passing fulgurant. Les tactiques sont multiples et reflètent bien les stratégies qu’appliquent les joueurs, amateurs ou professionnels. Évidemment, vos choix dépendront des qualités de votre joueur et des défauts de votre adversaire. C’est le jeu qui se rapproche le plus des sensations que l’on peut ressentir sur un vrai court de tennis.

Il faut avouer qu’il est moins spectaculaire que ses concurrents, mais le réalisme donne au gameplay un aspect tout à fait particulier et sans égal. Pour vous consoler, il est possible de débloquer des coups spéciaux, comme la volée plongeante qui permet de se prendre pour Boris Becker ou Pete Sampras. Il est également possible, grâce au bouton R1, d’effectuer un coup en pleine course afin de rattraper des balles quand vous êtes aux fraises (attention, derrière, on est souvent sanctionné malgré tout).

Un peu de chantilly avec vos fraises

Tout ça, c’est bien gentil, mais il n’y a pas que les fruits dans la vie. Il y a aussi les légumes. Passons donc aux différents modes de jeu proposés.

Le plus inutile d’entre eux est certainement le mode spectateur, dans lequel on assiste à un match entièrement joué par l’ordinateur. Magnifique. Il paraît que cela permet d’apprendre les stratégies de l’intelligence artificielle. J’y crois à mort (imiter la voix d’Eddy Mitchell pour lire cette dernière phrase). Il y a également le mode exhibition, le plus simple et déjà plus intéressant : vous réglez un match en choisissant la surface, le nombre de jeux, le nombre de joueurs (1 à 4 avec le multi-tap) et l’identité de ces derniers. C’est le seul qui permette de jouer à plusieurs. Le mode arcade commence à être déjà plus sérieux : vous enchaînez quelques tournois avec un des seize joueurs professionnels proposés. Tous ces modes permettent de débloquer des bonus : musiques, images, textes descriptifs des joueurs ou des tournois. Jusque-là, le contenu est tout de même alimentaire si on exclut le mode exhibition pour le multijoueur.

Passons au gros morceau : le Pro Tour. Soyons clair : ce mode permettant de suivre la carrière complète d’un joueur personnalisé est le meilleur qui existe, tous jeux de tennis confondus. La création de votre personnage est assez classique : corpulence, taille, gaucher/droitier, gestuelle service/retour, coupe de cheveux, habits. On commence en début de saison. Sous nos yeux ébahis s’affiche un grand calendrier, représentant les différents tournois disponibles au fil des 52 semaines d’une année. Votre personnage débute au niveau 1 et, comme dans un jeu de rôle, il pourra gagner de l’expérience et monter jusqu’à un niveau maximum de 50. Le gain d’expérience se fait soit par des séances d’entraînement, soit par vos matchs en tournoi (une victoire rapportant plus d’expérience qu’une défaite). Lorsque vous passez un niveau supplémentaire, vous pouvez répartir des points dans différentes caractéristiques de votre jeu. Ce sont les plus détaillées que j’ai pu voir dans un jeu de tennis. Il faut faire très attention à la répartition des points, car il n’est pas possible de monter toutes les caractéristiques au maximum avant d’arriver au niveau 50. Ainsi votre joueur ne peut-il pas être un surhomme, et il est important de bien dépenser vos points en fonction de votre style de jeu. Plus fort : tout au long de la saison, vous devez gérer votre niveau de fatigue en vous ménageant des semaines de repos, sous peine de vous blesser et de devoir rester éloigné des courts pendant plusieurs semaines. En ce qui concerne les tournois, leur déroulement est très novateur. Exit les 7 matchs en 5 sets pour gagner Roland Garros, place au déroulement semi-automatique et aux mini-objectifs. Je m’explique : au début, vous êtes spectateur ; le score évolue pendant qu’un échange de votre match est diffusé en arrière-plan. Après quelques jeux, on vous invite à réussir un objectif pour le jeu en cours, comme par exemple : réussir un jeu blanc en partant de 30-00, réussir un ace, remporter le jeu en moins de 25 coups, gagner un point au filet, etc. Ces « missions » sont très variées. Elles apparaîtront entre 3 et 5 fois selon la durée du match. Leur réussite orientera l’issue de la rencontre. Si vous jouez contre un joueur mieux classé, il vous faudra remporter un maximum de mini-victoires, alors qu’un match contre un joueur moins bien classé vous permettra plus d’erreurs. Il est possible de configurer le mode Pro Tour pour jouer des matchs complets, mais ce système de défis est plus court en étant très amusant et dynamique. C’est simplement génial.

Tout au long d’une saison, de nombreux éléments viennent égayer votre carrière : des lettres de fans, des entraînements avec vos adversaires et collègues, une sélection pour la Coupe Davis si vous avez de bons résultats, des phases de shopping pour personnaliser votre tenue. Ce mode est hyper complet et vraiment amusant. On se croirait sur le circuit professionnel (les soirées VIP en moins !).

Il faut encore parler d’un dernier mode, permettant de rejouer tous les mini-jeux des entraînements. C’est toujours amusant et ça permet de débloquer les derniers bonus.

Gillette, la perfection au masculin

Mais alors, ce jeu est-il parfait ? Eh bien non. Le gameplay est poussé, très réaliste et procure d’excellentes sensations, mais les graphismes sont en dessous de ce qui se faisait en 2004. Attention, ce n’est pas mauvais. L’animation des joueurs est très bonne, les gestes sont parfaitement exécutés et on reconnaît le style de chacun des seize joueurs pro. Les déplacements des joueurs sont très réalistes. L’inertie de votre personnage est excellente. Il n’y a aucune impression de flottement comme dans certains jeux. Tout ce qui touche aux éléments principaux (joueurs, balle, terrain) est au niveau du reste du jeu : idéal. Les décors (public, arbitre) sont moins réussis, leurs graphismes sont statiques. On pourra également reprocher un manque de finesse général au visuel, mais une fois dans un match tout cela n’est plus important.

Les bruitages sont très bons : balles, raquettes, piétinements font un doux bruit qui change selon l’environnement (surface, terrain indoor). Seuls les applaudissement du public sont un peu énervants à la longue. Et si jamais vous êtes du genre à jouer en musique (hérétiques !), il est possible de choisir divers morceaux (d’une qualité honnête) pour vous accompagner.

Grand Chelem ?

Ce jeu est une excellente simulation de tennis qui propose un gameplay très différent de ceux des autres ténors de l’époque (Virtua Tennis 2, Top Spin). Il est difficile de dire s’il est meilleur. En réalité, il ne s’adresse pas forcément au même public. Les fans de jeux d’arcade devront donc se méfier car ils pourront être déçus. Si par contre vous cherchez une vraie simulation de tennis ou si vous voulez juste changer agréablement des jeux d’arcade, ce titre est fait pour vous.

Smash Court Tennis Pro Tournament 2