R-Type Final est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2003 .

  • 2003
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo R-Type Final

4.5/5 — Exceptionnel ! par

A 4 reprises, l’Empire Bydo a attaqué l’humanité. Par 4 fois, les humains ont repoussé les envahisseurs, mais à chaque réapparition, ils revenaient plus forts que jamais. Le 22ème siècle voit ressurgir une ultime fois l’armée Bydo. Elle a ouvert une porte dimensionnelle aux confins du système solaire et se dirige inexorablement vers la Terre. Afin de stopper son avancée, une flotte de vaisseaux de type R est envoyée à sa rencontre.

L’armée Bydo est la plus puissante que l’homme a jamais conçue. Cependant, elle a échappé a tout contrôle et menace toute vie. Le seul moyen de l’anéantir réside dans l’utilisation d’une arme dérivée de la Bydo : la Force. Tous les appareils de type R s’accompagnent d’un module indestructible appelé Force, et son maniement constitue la spécificité et l’originalité de la série R-Type. Cet épisode Final ne déroge pas à la règle.

Au départ, le vaisseau ne dispose que d’une seule arme qui est le tir frontal. Il s’utilise de deux façons, soit le tir rapide qui lance de petites impulsions vers l’avant, soit le tir chargé très dévastateur. Pour lancer un tir chargé, il faut maintenir le bouton appuyé pendant quelques secondes sans qu’on puisse lancer la moindre attaque. Ensuite, l’appareil gagne différentes armes en fonction des bonus récoltés. D’abord, il acquiert la Force. Il s’agit d’une nacelle qui s’attache au vaisseau. Elle s’amarre à la proue ou à la poupe et tire respectivement vers l’avant ou l’arrière. Comme elle est indestructible, elle sert de bouclier. Mais elle s’emploie également comme arme puisqu’elle occasionne des dommages aux ennemis au moindre contact. Ainsi, en l’envoyant loin du vaisseau, elle sert d’avant-garde. En fonction de la situation, il faudra placer correctement le module. Le joueur devra apprendre par cœur les niveaux, et adapter sa stratégie en conséquence.

R-Type Final ne change pas une recette qui marche. A l’instar des précédents opus, il faudra procéder par tâtonnements. La lenteur du vaisseau et l’inertie de la nacelle ne permettent pas de faire face à l’imprévu. Le joueur doit mémoriser le moindre mouvement adverse et anticiper leurs actes. Il doit donc agir avant que ne vienne le danger. Le placement de la nacelle est primordial et nécessite de la précision. Une erreur se paye cher, par la perte d’une vie et de tous les bonus récoltés. Le jeu demande donc un investissement conséquent que certains ne sont pas prêts à fournir. La jouabilité manquant de nervosité risque également d’éloigner certains joueurs, pourtant les fans de la saga savent bien que tout le plaisir se situe dans le maniement de la Force.

Et les fans seront aux anges, ils retrouveront instantanément leurs marques et leurs réflexes. Le vaisseau disponible par défaut est le légendaire R9, équipé de ses armes habituelles. De plus, les architectures de niveaux rappellent étrangement les anciens volets de la série. Ainsi, le gigantesque croiseur dans le troisième niveau de R-Type premier du nom réapparaît également dans l’épisode Final. On se délecte avec autant d’intensité qu’auparavant à le détruire. C’est bien simple, vous apprécierez autant R-Type Final que vous avez adoré R-Type. Du pur bonheur !

Irem ne titille pas seulement la fibre nostalgique du joueur, mais tente de proposer du contenu original. En effet, le menu dispose d’un hangar qui peut accueillir une centaine de vaisseaux avec chacun des caractéristiques différentes. Les armes, parfois déroutantes, amènent une nouvelle façon de jouer ainsi qu’une nouvelle manière d’appréhender les batailles. Il est possible de changer d’appareil entre les niveaux afin d’adapter sa stratégie. Évidemment, tous les vaisseaux ne sont pas disponibles dès le départ. Il faudra les gagner en remplissant des objectifs divers. Pour débloquer près de cent engins, des dizaines et des dizaines d’heures ne seront pas de trop. De quoi assurer une durée de vie immense.

R-Type Final intègre également un mode 2 joueurs, mais il reste anecdotique. Il s’apparente à un beat them up où 2 vaisseaux R s’affrontent face à face. Cependant, ce style de jeu ne se marie pas avec le shoot them up horizontal. Malheureusement, il est impossible de joueur à 2 simultanément dans les niveaux qui nous oppose à l’Empire Bydo.

R-Type Final sonne comme le chant du signe de la série. Irem l’avait annoncé comme l’ultime épisode, et a tout fait pour qu’il plaise aux fans. D’abord, la recette n’a pas changé d’un iota. Même si les décors sont en 3D, ce volet se joue comme un bon shoot them up horizontal 2D digne de ses ancêtres. Le maniement des vaisseaux de type R reste identique. On se régale avec le comportement de la Force, cette nacelle qui s’accroche à l’avant ou à l’arrière de l’appareil. Elle répond parfaitement aux sollicitations. Elle ne nécessite aucun temps d’adaptation pour les inconditionnels de la série et vraiment très peu d’entraînement pour les nouveaux. On s’amuse à l’envoyer sur les ennemis, à la maintenir ou à la déplacer à distance, puis à la rapprocher pour qu’elle devient un bouclier. R-Type Final joue beaucoup sur le placement de la nacelle et du vaisseau. Il ne s’agit pas d’un shoot them up bourrin, mais plutôt posé. Apprendre par cœur les niveaux est fondamental pour anticiper les attaques adverses. Chaque mouvement et chaque action doivent être mûrement réfléchis et âprement préparés. Foncer dans le tas et compter sur la force de frappe mènent à une mort certaine.

Les graphismes restent toujours clairs et rarement surchargés. Il n’y a pas de déferlantes d’effets spéciaux qui pourraient nuire à la visibilité (sauf lorsque vous lâchez la puissance emmagasinée dans la Force). Le style graphique sombre, aux couleurs ternes, dégage une ambiance glauque caractéristique de la saga. Par exemple, le premier niveau se déroule dans une ville morte au cœur d’une station orbitale. Les nombreux passages calmes renforcent le sentiment de désolation qui émane de la ville fantôme. De surcroît, les musiques aux rythmes lents d’influence électronique renforcent cette atmosphère pesante. Enfin l’animation, même si elle dispose de fréquents ralentissements, s’accorde admirablement bien avec l’ensemble. La série n’a pas la réputation de proposer des scrollings rapides, alors les ralentissements ne sont pas gênants.

Fan de R-Type, j’ai été conquis par cet épisode Final, car j’ai retrouvé les mécanismes de jeu de la saga et son ambiance sinistre. Par contre, je ne suis pas convaincu qu’il fera de nouveaux adeptes, puisque les personnes risquent de le juger trop mou. Irem a néanmoins allégé la difficulté pour ne pas effrayer les nouveaux arrivants. Le jeu est pour une fois abordable par le commun des mortels, sans que sa durée de vie n’en souffre. En effet, le hangar pouvant recevoir une centaine de vaisseaux nécessitera énormément d’heures d’utilisation pour débloquer l’intégralité de l’armada.

R-Type Final