Orphen : Scion of Sorcery est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2000 .

  • 2000
  • Aventure

Test du jeu vidéo Orphen : Scion of Sorcery

2/5 — Presque bien par

HOOOOOOOOoooooo QUE JE SUIS VILAIN, QUE JE SUIS VILAIN (je commence à instaurer une sorte de tradition en démarrant systématiquement mes tests en me flagellant).

Oui j’ai mis un méchant 4 a Orphen, l’aventure sympathique d’un sorcier accompagné de ses disciples et compagnons de route sur Chaos Island, une île étrange pleine de temples terribles et de voyages spatio-temporels.

Un scénar pas franchement dément mais bien mené avec des personnages attachants.

Pour ceux qui s’en souviennent, Orphen est un soft sorti au tout début de la ps2, en des temps reculés où on n’trouvait pratiquement rien d’intéressant sur ce support.

Que n’ai-je vécu d’intenses passions et autres histoires épiques depuis ce jour maudit de 2000 où ce jeu d’aventure est sorti … rahlala ça m’rajeunit pas et ça n’vous rajeunit pas non plus j’en suis certain.

Bon mais trêve d’âneries.

KEZAKO:

Orphen est a l’instar de pas mal des premiers jeux de la machine une sacré curiosité, il cumule plusieurs tares pour atterrir directement au fond du panier des TRUCS LES PLUS CHELOU sortis dans nos contrés sur la console.

Parce que s’il revendique l’appellation de RPG, Orphen n’en est clairement pas un, mais je reviendrai là-dessus plus tard.

Ce qui condamne Orphen à être une bizarrerie ludique, c’est à coup sûr le fait qu’il soit, à la fois une adaptation de manga (je reviendrai sur ça aussi par la suite) et l’un des premiers titres venus étoffer la ludothèque de la console (ouille ouille ouille).

En effet, si chaque nouvelle génération de machine apporte son lot d’innovations techniques et s’amuse à faire de l’esbroufe, les premiers jeux font parfois atrocement figure de VITRINE des capacités de la nouvelle bébête.

Parfois ça marche (pensez à la super nes et à Castlevania 4, F-Zero, etc …) parfois ça marche PAS (pensez à la ps2 et à FANTAVISION ou à la Xbox 360 et à Perfect Dark Zero).

Comme pas mal de premières sorties ps2, Orphen a pris un sacré coup d’vieux, visuellement on dirait un Alundra 2 légèrement boosté … et encore … si la 3D est plus propre et riche elle n’en est pas pour autant plus élégante que dans certaines productions psx.

Au mieux le jeu propose-t-il quelques « jolis » décors et des ambiances agréables, mais du reste, les graphismes câlinent passionnément ceux d’un KING’S FIELD 1 (pour être méchant).

Pourtant le jeu se donne de grands airs, notamment en travaillant la profondeur de champ avec des effets de flou dans le lointain, comme dans Dark Cloud sorti dans le même genre de période et qui faisait lui aussi penser a un compromis de titre psx et ps2.

EN ATTENDANT LES BONS JEUX:

Le vrai problème c’est qu’Orphen, plus qu’une vitrine graphique des capacités de la machine, sent très fort le jeu de remplissage, sorti miraculeusement dans nos contrées pour gonfler les rayons dans une période où les gars de sony n’avait rien a proposer aux joueurs.

A mon avis, même remanié techniquement, s’il ressortait aujourd’hui en proposant le même gameplay et le même concept, il ne franchirait pas les frontières du Japon … et pour cause, à l’instar d’un Shadow Tower Abyss (encore un soft d’une bizarrerie invendable) ce jeu tient avant tout de la petite production sans envergure faite pour satisfaire un public précis (ici un public de fans du manga pas vraiment à la mode me semble-t-il).

On en vient donc à l’autre soucis majeur que j’évoquais déjà plus haut.

Orphen est une adaptation de Manga.

Ne grincez donc pas des dents, moi les mangas j’adore ça, mais si dans le monde du jeu vidéo, énormément de titres s’inspirent de la japanim et proposent des aventures mangaesques excellentes, il n’en va que rarement de même dans le sens inverse : quand il s’agit d’une ADAPTATION plutôt que d’un produit purement vidéo-ludique.

C’est comme avec les adaptations de films, les trois quarts du temps on obtient des produits faibles ou sympathiques qui derrière l’œuvre d’origine proposent des concepts ludiques pas vraiment appropriés pour retranscrire ce qui fait le charme du matériau original où proposent carrément des concepts sans âmes (voir MERDIQUES).

Entre les RPGs souvent uniquement en JAP et généralement faiblards (Ken), les jeux de baston très moyens (Dbz snes, Ranma ½), ou les jeux ravagés du bulbe (Bastard!!! sur snes ou Cowboy Bebop sur psx) les bonnes adaptations sont plutôt rares mais heureusement il y en a : l’excellente série des BUDOKAI par exemple ou encore le très sympa BERSERK sur dreamcast.

Mais quand ça ne bastonne pas (Ghost In The Shell psx et ps2), les adaptations de manga se perdent en bavardage pour retrouver le coté « littéraire » (même si le terme est un peu abusif) de leur modèle (Berserk, Shaman King, Orphen), or quand on achète un jeu on achète pas simplement un récit d’une interactivité discutable … on achète un truc avec lequel on peut avant tout JOUER.

Parce que c’est bien un bon gros scénar mais faut se marrer entre les radotages ou au moins avoir du poids dans le déroulement du scénario grâce a une aventure a embranchements par exemple (comme dans Way Of The Samurai 1 et 2).

Bon mais donc, pour enfin en revenir au jeu, oui Orphen radote sans fin et se prend souvent bien plus pour une longue cinématique avec des morceaux interactifs que pour un jeu à proprement parler, il suffit pour ça de voir les combats contre les boss, très amusants dans leurs rendus visuels, mais qui parfois me font vraiment pas mal penser à Dragon’s Lair, comme les combats façon Parappa de Dark Cloud (risible) heureusement on ne tombe pas aussi bas.

LE GAMEPLAY:

Je mets un titre en gros pour que les gens puissent voir quand même que je fais un test, parce que c’est vrai que tout c’qu’il y avait avant en avait pas l’air.

Le jeu propose donc des phases d’exploration sans cesse entrecoupées de discussions qui mettent l’ambiance mais qu’on n’peut pas passer (quand on refait le jeu par exemple).

Ces scènes permettent au joueur de ramasser des items sacrément inutiles, de faire un peu de plate-forme bancale à grand renfort de fosses pleines de piques, de plates-formes mouvantes, de flotte dans laquelle on se noie, de glace qui glisse, de pièges et de balanciers divers et tout l’tralala habituel si ce n’est que la caméra et les contrôles ne se prêtent pas vraiment à ce genre d’exercices et que les concepteurs semblent en avoir conscience puisque ces phases sont souvent assez simples (mais mortels).

On note qu’il est possible de casser des objets voir la gueule à quelques ennemis dans ces séquences en « temps réel » alors que l’essentiel des combats se déroule dans un semblant de tour par tour mêlé à du temps réel et surtout à du grand n’importe quoi pour des affrontements gloubiboulga que personnellement je trouve fun mais qui ne ressemblent pas à grand chose.

Souvent assez « mis en scènes » les combats proposent d’attaquer avec des coups de corps à corps, des coups à distance ou des invocations, il est également possible de se protéger et de profiter d’éléments de décors mollement interactifs pour mener ces combats à terme.

Mais autant être clair, c’est le grand bordel.

On comprend assez vite qu’il n’y a pas de mana ni d’utilisation ingénieuse d’items possible et que l’essentiel de la stratégie se base sur le timing : combien de temps charger un coup avant de le lâcher et quand faire une parade.

C’est l’bronx le plus complet, mais quelque part c’est vraiment fun surtout quand on en vient aux affrontements contre les boss qui contrairement aux autres ont vraiment d’la gueule et se révèlent sérieusement amusants.

Les affrontements « aléatoires » (s’ils sont vraiment aléatoires … en fait j’en doute assez) sont de toute façon très rares … donc c’est pas grave.

Vous comprendrez donc qu’on a affaire à quelque chose qui n’est ni vraiment un action-rgp, ni un rpg, ni un jeu d’aventure traditionnel, ni un parappa the rapper déguisé à la sauce heroic fantasy, ni quoi qu’ce soit, ORPHEN TRANSCENDE LE CONCEPT MÊME DE JEU VIDEO POUR DEVENIR :

UN GLOUBIBOULGA LUDIQUE.

Le BLABLA:

Ce titre de paragraphe je le donne pour montrer que j’en reviens à mes radotages sans fin, mais j’vais tenter de boucler quand même ce test parce qu’au fond, ça suffit !!!

On remarquera donc, du reste, que l’ambiance sonore est bien trop discrète et que certains sons semblent même manquer dans une pincée de scènes, les musiques sont rares et effacées mais pourtant généralement agréables, visuellement les ambiances sont plaisantes (comme le prouve la screenshot) mais très souvent épurées … il arrive même qu’on ait droit à des fonds NOIRS ou MONOCHROMES perturbé par quelques effets de pluie ou de brume pour faire semblant qu’y a quelque chose à voir quand même. Tout est grossièrement taillé et l’age n’excuse pas tant ce manque de finesse flagrant, surtout quand la caméra trouve moyen de se balader et de regarder entre les murs pour montrer que le jeu se déroule dans des structures 3D (immersion au top, le jeu est son propre making of).

Mais il reste quand même un contre point positif au reproche que je faisais tout à l’heure concernant le fait qu’il s’agisse d’une adaptation de manga.

Le jeu possède bien entendu la MANGA TOUCH qui faisait le charme des productions pc-engine ou de jeux comme Alundra et Guardian Heroes, grâce entre autre a des cinématiques en dessin animé très agréables, et ça quand même, c’est pas négligeable.

Certains (comme moi) y trouveront un charme suffisant pour s’accrocher jusqu’au bout, mais que les fans de RPG ne s’attendent à rien de grandiose.

Reste la possibilité d’être un fan de NANAR-GAMES (encore COMME MOI) mais ça … je pense que c’est moins répandu.

Orphen : Scion of Sorcery