Mana Khemia : Alchemists of Al-Revis est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2009 .

  • 2009
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Mana Khemia : Alchemists of Al-Revis

4/5 — Exceptionnel ! par

Développé et édité par Gust au Japon en 2007

Le milieu des années 2000 a été particulièrement riche pour Gust, qui signe sur Playstation 2 quelques-unes de ses plus belles pages. Non seulement une nouvelle franchise (Ar Tonelico) voit le jour, mais en outre sa grande soeur, la série au long cours des Atelier, s’enrichit de deux nouvelles sous-sagas : la trilogie Atelier Iris et le dyptique Mana Khemia.

PARLE A MA MAIN

Vayne Aurelius est peut-être le fils du plus grand alchimiste de tous les temps, mais il est aussi et surtout un enfant abandonné dès son plus jeune âge. Depuis, il a vécu en ermite dans la forêt, avec pour seul compagnon un esprit Mana nommé Sulpher, qui prend la forme d’un chat lorsqu’il n’aide pas Vayne à se battre. L’un des professeurs de l’académie d’alchimie d’Al-Revis, monsieur Zeppel, l’invite un jour et l’inscrit afin qu’il puisse perfectionner ses impressionnants talents naturels. Avec l’aide de Flay et d’une poignée d’amis, Vayne va également tenter de retrouver son père.

A L’ECOLE DES SORCIERS

Mana Khemia : Alchemists of Al-Revis est un RPG en deux dimensions qui court le long de douze chapitres, eux-mêmes subdivisés en semaines. Les semaines peuvent être consacrées aux cours, au temps libre ou à un évènement particulier. Lors des semaines de cours, vous devrez répondre aux exigences de vos professeurs afin d’obtenir une mention permettant d’accéder au chapitre suivant. Plus vite vous aurez obtenu vos points, plus vous aurez de semaines de temps libre, durant lesquelles vous pourrez si vous le souhaitez, accomplir les quêtes annexes. Enfin, la dernière semaine de chaque chapitre vous impose la participation à un évènement qui, la plupart du temps, se solde par l’exploration d’un donjon et le combat contre un boss.

Les cours, et les examens qui en découlent, sont relatifs aussi bien à l’alchimie qu’à l’exploration ou au combat. Selon la mission, vous devrez donc créer un objet par voie alchimique après en avoir découvert la recette et/ou les ingrédients, trouver un trésor ou un lieu particulier, ou affronter telle ou telle créature. Pour ce faire, vous aurez accès à différents lieux, qui se débloqueront à mesure que vous progressez dans l’aventure, et qui abritent divers trésors ou ingrédients à même le sol ou ailleurs (pour les pierres précieuses, il faudra jouer de la pioche, pour les légumes, creuser le sol, pour les poissons, pêcher, etc.), mais aussi des monstres de plus en plus puissants.

De la Forêt Vivante à la Prison de l’Ame, en passant par les Corridors du Vent, l’Ancienne Ecole ou l’Arbre Millénaire, vous vous baladerez d’écran en écran dans des labyrinthes peuplés de slimes qui représentent les ennemis. Si vous en touchez un, le combat s’engage. Notez que vous pouvez le frapper pour obtenir la main, et qu’au contraire, si c’est lui qui vous surprend, vous commencerez la rencontre désavantagé. Les petits slimes bleus sont les ennemis les plus faibles, et ils peuvent être éliminés avant combat si vous les frappez ; les slimes rouges sont des ennemis moyennement puissants ; et les gros slimes cramoisis sont les créatures les plus balaises, généralement des boss.

Lorsque la bataille débute, vous passez sur un écran dédié. Vous voyez alors de profil, vos troupes à droite et les adversaires à gauche. Une jauge en haut d’écran symbolise les tours de jeu des forces en présence. Lorsque c’est à un de vos personnages de jouer, vous pouvez choisir dans un menu circulaire l’attaque physique, l’utilisation d’un objet de soin ou d’attaque, le déclenchement d’une technique spéciale (moyennant la consommation d’une partie de vos MP), la mise en garde ou la fuite.

Les techniques spéciales ont ceci d’intéressant que certaines touchent plusieurs (voire tous les) adversaires, tandis que d’autres les font reculer sur la jauge des tours, en plus de leur occasionner des dommages. Mais les coups de base ne sont pas à négliger non plus, puisqu’ils permettent de remplir la jauge de Burst, située en bas de l’écran. Une fois celle-ci complète, vous passez en Burst Mode. Vos coups sont alors plus puissants et, si vous continuez d’enchaîner les attaques, vous pouvez déclencher un Finishing Burst, attaque ultime qui, bien souvent, viendra à boût même du boss le plus résistant.

Votre équipe de combat n’excède pas les trois personnages, sur les huit que compte votre groupe au total. Mais les équipiers restés en arrière ne sont pas inutiles. Non seulement parce qu’ils remplacent un allié tombé au champ d’honneur, mais aussi et surtout parce que vous pouvez les faire entrer en jeu quasiment à tout moment pour remplacer l’un des combattants, à la manière du système de tag de certains jeux de baston. En fin de combat, vous gagnez un peu de sous et éventuellement quelques objets, mais pas de points d’expérience. A la place, ce sont des points d’action qui vous récompenseront.

En effet, le système de Mana Khemia est relativement original et bien pensé. Chaque personnage dispose d’un Grow Book, sorte de grille reliant entre eux divers objets et équipements. Sa forme rappelle un peu le sphérier de Final Fantasy X. Pour débloquer une case, il faut avoir crafté l’objet indiqué. Pour les objets consommables, cela passe par le chaudron placé dans votre atelier, tandis que pour les équipements, vous aurez un fourneau à votre disposition.

Dans le chaudron, vous mettrez les ingrédients trouvés un peu partout ou achetés en magasin et, en suivant la recette obtenue auparavant (là encore, à acheter ou à trouver dans des coffres ; à noter qu’une recette permet de créer plusieurs objets), vous créerez un nouvel objet. De nombreuses subtilités viennent enrichir l’expérience de base. Pour commencer, vous pouvez améliorer la qualité du produit fini en combinant les bonus de ses divers ingrédients. Pour ce faire, vous devrez appuyer au bon moment sur la bonne touche, tandis qu’une roue colorée tourne sans fin. Si la couleur sur laquelle vous tombez correspond à la couleur de l’ingrédient, vous empochez son bonus (il existe des ingrédients à malus, dans ce cas le principe est inversé et il faut choisir la couleur opposée pour profiter d’un bonus). Ensuite, vous pouvez vous faire aider par l’un de vos coéquipiers, même si cela n’a que peu d’incidence (cependant, il arrive que cela donne des idées pour de nouvelles recettes). Enfin, vous pouvez tenter d’utiliser d’autres ingrédients que ceux présentés dans la recette. Cela pourra aboutir, par moments, sur de nouveaux produits finis.

Pour les équipements, le principe est le même, mais simplifié. Bien entendu, les objets les plus utiles comme les équipements les plus puissants, nécessitent les ingrédients les plus rares et/ou une combinaison de plusieurs produits finis. Donc voilà, vous avez votre objet et, du moment que vous l’avez crafté une fois, vous pouvez le refaire à loisir tant qu’il vous reste des ingrédients. Mais en plus de cela, vous débloquez sa case sur le Grow Book de votre perso.

Là, vous vous dites que c’est gagné. Et bien pas du tout ! Pour profiter des bonus apportés par l’objet (coup supplémentaire, bonus de HP, de MP ou de toute autre caractéristique, nouvelle technique spéciale, etc.), il faudra dépenser le nombre de points d’action indiqué. Et pour certaines techniques spéciales, il faudra même remplir certaines conditions préalables.

LA RECHERCHE DE L’EQUILIBRE

Comme la majorité des productions de Gust, Mana Khemia ne brille pas particulièrement de par son scénario. Contrairement à certaines grosses licences du RPG qui ont fait de leurs histoires tarabiscotées leur point fort, le jeu qui nous intéresse aujourd’hui ne recèle que peu de surprises, le principal coup de théâtre étant du reste assez téléphoné. Notons par contre qu’il existe deux fins différentes, la plus mauvaise mettant un peu la larme à l’oeil. Vite fait. Non, mais je suis un grand sensible, en fait.

Mana Khemia ne brille pas non plus de par sa réalisation. La 2D est relativement fine et très colorée, mais à côté des Final Fantasy XII et Dragon Quest VIII de la machine de guerre Square-Enix, ou même plus simplement, à côté des derniers Tales de Namco eux aussi en deux dimensions, le titre de Gust fait pâle figure. D’autant que le chara-design plutôt plan-plan (certains diront kawaii) ne rend pas les personnages particulièrement attrayants.

Alors quoi, Mana Khemia est-il on pour la poubelle ? Mais que nenni, chers amis, que nenni ! Bien au contraire, les amateurs de ce studio de développement le savent, c’est avant tout de par son système d’alchimie que la série cartonne. Et à ce petit jeu, Mana Khemia rivalise avec l’excellent Atelier Iris 2, tant il se montre équilibré entre combat, exploration et crafting. Aucune de ces trois parties n’est laissée de côté, quand bien même leur mise en exergue se fait de manière un peu artificielle.

Si l’aventure n’est pas particulièrement longue, on passe pas mal de temps à confectionner son équipement et à exploiter ses boni. Plutôt que de perdre des heures à massacrer de pauvres mobs qui n’en avaient pas demandé tant, on joint l’utile à l’agréable. A condition d’aimer le côté petit chimiste, bien entendu.

Mana Khemia : Alchemists of Al-Revis