Makai Kingdom : Chronicles of the Sacred Tome est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2005 .

  • 2005
  • Stratégie

Test du jeu vidéo Makai Kingdom : Chronicles of the Sacred Tome

4/5 — Exceptionnel ! par

Développé par NIS, édité par NIS partout sauf en Europe où c’est Koei qui s’en charge

Grand spécialiste du RPG tactique tendance grosbill et humour potache, Nippon Ichi Software a engendré deux univers distincts : celui de Marl, que l’on retrouve dans la série Little Princess, dans La Pucelle Tactics ou dans Phantom Brave, et le Netherworld, cadre de la saga Disgaea et du jeu qui nous intéresse aujourd’hui.

QUAND ON EST CON, ON EST CON

Lord Zetta est le « most bad-ass freakin’ Overlord » du Netherworld, autrement dit l’un des pires salopards que comptent les rangs des seigneurs démons. Mais hélas pour lui, Zetta est aussi un tout petit peu moins malin qu’un canard en plastique. Ainsi, lorsqu’il découvre un passage du Tome Sacré affirmant que sa stupidité causera la perte de son royaume, il brûle le livre de rage… avant de se souvenir que brûler le livre, c’est condamner son monde ! Le seul moyen qu’il trouve de sauver le bouquin est de transférer son âme dedans. Voilà Zetta coincé sous une forme des plus vulnérables, et ses nombreux ennemis se font fort d’en profiter.

LES OVERLORDS SONT NOS AMIS, IL FAUT LES AIMER AUSSI

Makai Kingdom : Chronicles of the Sacred Tome est un tactical-RPG en neuf actes, chacun vous demandant de triompher de plusieurs cartes, entre quatre et dix. Au total, ce sont cinquante-six maps qui vous attendent, sans compter les donjons bonus qui, une fois complétés, ne sont plus accessibles de la partie. Les autres cartes peuvent être rejouées aussi souvent qu’il vous plaira, mais les boss seront remplacés lors des tentatives ultérieures à la première, par de simples ennemis.

En dehors des combats, vous serez loger dans ce qu’il faut bien appeler votre quartier général. Séchez donc ces larmes d’extase, on est bien loin de l’immense palais-cité de Laharl dans Disgaea premier du nom. On est même bien loin du village du second opus, puisque c’est un simple terrain vague qui vous accueille, planté en son centre d’une cahute à mi-chemin entre la niche de Médor et la cabane au fond du jardin.

Résumons : vous êtes aux commandes d’un ancien seigneur démon transformé en livre, maître d’un royaume ressemblant à une décharge. Voilà qui nous vend du rêve. Heureusement, Zetta est capable d’insuffler la vie au moindre caillou ou arbrisseau, pour les transformer en soldats, magiciens, prêtres ou que sais-je encore. Vous leur attribuerez quelques points dans différentes « disciplines » : magie, déplacement, force, etc.

C’est avec cette armée de fortune qu’il va s’en aller conquérir les royaumes adjacents, peuplés de créatures belliqueuses. Contrairement à La Pucelle ou Disgaea, il ne s’agit pas de déplacer votre équipe de mercenaires de case en case, mais selon un cercle dépendant du nombre de points de déplacement du personnage. Une fois à portée de l’adversaire, vous pouvez l’attaquer physiquement ou par magie (à condition qu’il vous reste des points de magie, dans ce dernier cas).

La (ou plutôt l’une des) particularité(s) de Makai Kingdom, c’est que vous ne pourrez emporter une carte qu’en obtenant un nombre suffisant de points. Or, ce n’est pas dit qu’en tuant tout le monde, vous ayez suffisamment de points. Il faudra peut-être chercher d’autres moyens d’en obtenir. Par exemple, en détruisant un mécanisme ou un ennemi qui débloque une nouvelle portion de carte.

Pensez aussi à ramasser le plus d’objets possibles, de préférence des objets importants. Vous pourrez alors les utiliser pour créer de nouveaux soldats plus puissants que vos pions de base. A noter que les ennemis tués sur les cartes précédentes apparaissent ensuite en tant qu’unités potentielles : vous pouvez transformer ce pot que vous venez de trouver, en dragon que vous venez d’abattre ! Certaines classes ont plus d’affinités que d’autres avec tel ou tel type d’équipement, voire pas d’affinité du tout.

Enfin, plutôt que d’envoyer au combat vos guerriers l’un après l’autre, dans la limite du nombre maximum de participants, vous pouvez choisir d’invoquer un bâtiment. Celui-ci peut servir d’abri à vos combattants et même leur conférer un bonus (l’hôpital les régénère, par exemple). Mais s’il est détruit, tous vos alliés qui se trouvaient dedans sont tués en même temps.

BOUT D’FICELLE, CELLE, CELLE

Privé des moyens colossaux de boîtes comme Square-Enix ou Namco, Nippon Ichi se la joue petit bras en matière de réalisation. Tenant sur une poignée de méga-octets, Makai Kingdom affiche une 3D isométrique que ne renierait pas la Super NES et quelques textures un peu ternes, les personnages pixellisés se montrant quant à eux bien plus colorés. Quelques effets de lumière symbolisent les divers sortilèges, et seule la bande-son, entêtante, donne la pleine mesure du talent de ses concepteurs.

C’est que la vérité est ailleurs, et le plaisir avec. Chez NIS, on privilégie depuis toujours le gameplay. Et à ce titre, Makai Kingdom est bel et bon, avec ses trouvailles à la pelle et son concept barré. Riche, très riche (trop riche peut-être pour être exploité complètement), le système de création des personnages rend les parties très tactiques, ce qui est tout de même le but premier de ce type de jeux. Les bâtiments - et véhicules du reste, quand bien même je ne les ai pas abordés pour ne pas tout déflorer - apportent eux aussi leur lot de bonnes idées et, avec la possibilité de monter ses persos au niveau 9999 (oui oui), il est superflu de préciser que l’amateur pourra y passer un temps considérable, quand bien même la difficulté relativement honnête n’en impose pas tant.

Makai Kingdom : Chronicles of the Sacred Tome