Le Petit Monde de Charlotte est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2007 .

  • 2007
  • Action

Test du jeu vidéo Le Petit Monde de Charlotte

1.5/5 — Bof… par

_Développé et édité par Sega sur PC, DS, GBA, en 2006, développé par Atomic Planet et édité par Blast! sur PS2, en 2007.

Titre original : Charlotte’s Web_

Je dois vous avouer une chose : j’ai un vice.

Chaque fois que je passe près du rayon jeux vidéo de mon hypermarché favori, je ne peux m’empêcher d’acheter les jeux les plus ridicules et kitchs possible.

C’est ainsi qu’un beau jour, empruntant l’allée maintes fois traversée menant au rayon binouzes, mon regard fut soudain aimanté par une araignée se dandinant au bout d’un fil, au-dessus du groin d’un petit cochon de lait tout rose. Du lourd. Et là je me suis dit… je me suis rien dit du tout ; j’ai juste foutu Le Petit Monde de Charlotte dans le caddy.

Ce jeu est tiré du film éponyme (2006), lui même adapté du roman également éponyme en version originale (Charlotte’s Web) mais traduit cette fois littéralement en français (« La Toile de Charlotte »).

Bon, je n’ai pas été jusqu’à regarder le film et encore moins lire le bouquin, mais pour vous résumer l’histoire, le héros est un petit cochon prénommé Wilbur, qui est recueilli et protégé par une petite fille, puis sauvé de la boucherie par les autres animaux de la ferme. Enfin sauvé, j’en sais rien, je ne sais pas comment se finit le film, mais j’ai du mal à imaginer Wilbur réincarné en sauciflard.

Sega nous a sorti le soft sur PC, DS et GBA, concomitamment avec la sortie du film, puis Blast! s’est chargé de l’adaptation PS2, au cours de l’année 2007. Cette version PS2 est du coup passé inaperçue (et n’existe pas pour JV.com, lol), mais c’est celle que j’ai achetée. En avant pour le test donc.

ON S’AMUSE COMME DES FOUS À LA FERME !

C’est pas moi qui le dis, c’est marqué au dos de la boîte.

Le Petit Monde de Charlotte est un party-game vu à la 3e personne, un titre composé d’une succession de mini-jeux, 20 en l’occurrence. Des épreuves qui ne sont pas forcément liées entre elles, puisqu’on commence par diriger une poussette folle (par télékinésie semble-t-il), puis on va contrôler des animaux de la ferme (Wilbur le cochon, Charlotte l’araignée et Templeton le rat) en essayant de remplir l’objectif assigné par le jeu (trouver du foin pour les vaches, de l’eau pour les moutons, éviter de se faire écraser par un œuf géant incontrôlable…).

Il y a tout de même une trame globale, qui est de sauver Wilbur de la boucherie, ce qui lui implique de trouver des réponses, des amis, tout en évitant les vilains fermiers mangeurs de porc et leur chien maléfique.

Les araignées étant réputées pour être des créatures particulièrement altruistes (surtout celles qui bouffent le papa pendant l’accouplement), c’est tout naturellement que Charlotte, la matrone de la grange, prend les choses en main pour aider Wilbur. Enfin pour tout dire, je n’ai toujours pas compris à quoi elle sert, puisque je suis bloqué au « niveau » 10, incapable de comprendre comment faire pour écrire « cochon » dans la toile d’araignée tout en empêchant les vilaines mouches de détruire mon ouvrage. J’ai déjà pris sur moi pour en arriver là, alors un peu d’indulgence please.

Il faudra obligatoirement atteindre l’objectif fixé avant de passer à l’épreuve suivante. Si certains objectifs sont bien définis (trouver de l’eau et l’apporter à la bestiole en question), d’autres sont assez flous ; il sera par exemple demandé de faire un certain score, acquis en ramassant des pommes tout en dévalant la pente à la poussette, ou en chopant un maximum de mouches (tout en évitant les geais bleus mangeurs d’arachnides) dans l’épreuve de la tisserande, ou je sais pas trop comment dans le jeu « l’œuf de Templeton ».

La difficulté vient le plus clair du temps du manque de directives de départ, parce qu’on n’a pas bien compris quoi faire ni comment le faire. Dans le jeu où je suis bloqué, je n’arrive tout simplement pas à écrire les fameuses lettres ; en théorie, un enfant de 7 ans pourrait donc lui aussi avoir du mal.

Bien sûr, les tâches sont en général très simplistes. Exemple, lorsque le but est « d’installer confortablement l’oie », Wilbur devra se balader sur la carte jusqu’à ce qu’il aperçoive une petite boule de lumière scintillante ; il faudra qu’il s’en approche et appuie sur X, et qu’il aille revoir l’oie, sans trop savoir ce qu’il a ramené. Soyons clairs, les jeux ne sont ni intéressants ni même fun. Et souvent frustrants, car il est très difficile de ne pas se faire choper par les fermiers ou le chien, qui courent plus vite que notre Porcinet.

Le jeu se termine super vite, une sauvegarde automatique s’enclenchant après chaque niveau, et chaque niveau nécessitant en moyenne 2 ou 3 minutes pour être complété (sans compter les tentatives infructueuses).

Une fois débloqués, certains mini-jeux seront disponibles dans le mode portant le même titre. Sont concernés les jeux indépendants qui ne font pas avancer l’histoire. Pour le plaisir ou faire du scoring. Enfin, la durée de vie n’en sera pas allongée de beaucoup, car même à 7 ans on ne va pas passer des mois à courir devant un œuf…

À côté de ça, la réalisation technique n’est pas folichonne. On se s’émerveillera pas en regardant les champs ou les 2 ou 3 bâtiments avoisinants. Seule la grange est un endroit un peu féérique, avec ses espèces de « flocons de soleil » qui inondent son intérieur. Malheureusement, la gestion de l’angle de caméra est très médiocre, et il arrive fréquemment de voir un plan sur le mur extérieur de la grange lorsque Wilbur vient d’entrer dans celle-ci. Wilbur peut aussi rester coincé en s’approchant trop près d’une vache. Eh oui, ne pouvant jamais faire marche arrière, il ne peut alors non plus se déplacer ni en avant ni latéralement, et y a plus qu’à reseter la bécane. Les fermiers sont tellement bien animés qu’on peut se demander s’ils n’ont pas été repérés au casting de Resident Evil. Mais ils ne sont jamais avares de bons mots lorsqu’ils courent après le porc : « Tu vas te retrouver dans un sandwich mon garçon ! »

Le thème musical omniprésent apparaît bien choisi à la première écoute, mais s’avère rapidement pénible pour les tympans. En plus, il vous reste en tête toute la journée, comme c’est mon cas là tout de suite (argh).

ON NOUS PRENDRAIT PAS POUR DES JAMBONS ?

Pour moi qui ai grandi à la belle époque du début des années 80, et ai été éduqué par ces excellents dessins animés pour enfants qu’étaient Les Mystérieuses Cités d’Or, Ulysse 31, Musclor ou Les Chevaliers du Zodiaque, bien faits et comportant souvent un message à l’intention directe de leur jeune public, des valeurs, parfois un peu cul-cul certes (essayez voir de regarder de nouveau Les Maîtres de l’Univers, comme je l’ai fait cette année), je ne peux qu’être effaré par les programmes débilitants que l’intelligentsia contemporaine propose actuellement aux moins de 10 ans.

Le Petit Monde de Charlotte me semble taillé pour rentrer dans la catégorie que je viens de citer. Moyennement divertissant pour les enfants, son aspect éducatif doit être assez proche de 0. À noter que la version PS2 ne se vante toutefois pas de proposer un caractère éducatif, contrairement à la version PC. Toujours est-il que selon moi, on cherche à prendre les enfants pour plus bêtes qu’il ne sont, à les avilir plutôt qu’à les éduquer ; qu’on n’aille pas me dire qu’il n’y a pas mieux et moins niais à proposer à un jeune public. Les pauvres, déjà que la plupart des gosses portent de nos jours le prénom de persos de Beverly Hills… Y a rien de mal à faire croire à des enfants que la vocation des cochons c’est de devenir berger plutôt que de finir dans une assiette, certes, mais ce jeu aurait pu être un peu mieux conçu.

Je ne saurais dire précisément en quoi la version PS2 diffère des versions Sega ; il semble que les mini-jeux soient un peu différents et plus limités en nombre sur celles-ci, mais qu’il soit possible de s’occuper un peu de Wilbur, de le dorloter etc.

RÉSUMÉ

Ce titre me semble extrêmement limité. On pourra éventuellement s’amuser à faire un mini-jeu une ou deux fois, mais on s’en lassera dès la 3e. Par « on » je me réfère au public cible, à savoir les 7-10 ans, même si je pense que ce serait plus pour les 5-8 ans. En fait, je ne suis absolument pas habilité à parler pour les joueurs potentiels, peut-être que certains ont aimé ou aimeront. Brenda ou Dylan par exemple…

Reste la possibilité d’incarner un cochon ; je sais pas pour vous mais moi j’en ai déjà rêvé. Pas parce que c’est un animal très intelligent, non, plutôt parce que son orgasme dure 30 minutes. Sauf qu’il ne copule jamais par plaisir. Et ça se dit intelligent…

3/10

Le Petit Monde de Charlotte