King’s Field 4 c’est l’aventure d’un jeune gars qui se fait confier une statuette maudite qui a amenée la peste et les ténèbres sur son pays. Sa mission, la remettre à sa place au fond d’un donjon ténébreux dont des aventuriers l’ont précédemment sortie. Une expédition a été menée dans le donjon pour replacer la statuette, mais évidemment ça a foiré et seul un gus en est revenu pour vous confier cette saleté de statuette et vous demander de vous charger de la remettre au fond de l’abysse.
Franchement ça me fait mal de coller un 5 à King’s Field parce que si je n’écoutais que moi j’y mettrais un 11.
POUR LA PETITE HISTOIRE:
King’s Field premier du nom est un jeu PSX sorti uniquement au Japon, l’opus que nous connaissons par ici sous le nom de KING’S FIELD (1) est en fait King’s Field 2… sa suite : KING’S FIELD 2 est en fait KING’S FIELD 3 (est ce que vous suivez toujours? parce que là ça se complique) et enfin l’opus de Play 2 qui devrait s’appeler KING’S FIELD 3 de part chez nous, s’appelle en fait, comme au Japon, KING’S FIELD 4…
Je ne m’expliquerai jamais ces problèmes d’appellation, enfin passons, King’s Field est de toute façon une saga entourée de mystères et de puzzles complexes et inexplicables, ça ne fait que participer à la légende.
Focalisons nous donc sur King’s Field 4.
L’énorme majorité des joueurs sera terrassée en quelques secondes par ce jeu autiste dont les premières images sont juste laides et lentes avec un gameplay pateux et un framerate à chier. Le comble c’est que dès le premier écran (sans déconner), une herbe de soin est gentiment placée sur une trappe qui vous enverra rôtir dans la lave si vous avez la bêtise d’aller vous en saisir.
C’est ça King’s Field, un monde cruel où entre un gameplay de limace et des graphismes discutables on vous jette dans un précipice de lave qui vous renvoie à la case départ, ça sera amplement suffisant pour que certains crient à l’arnaque où que d’autres dégoûtés envoient le jeu se balader dans leur poubelle… et mon dieu qu’est ce qu’ils auront tort.
DéPART IMPITOYABLE:
Autant vous dire que les premières heures sont celles qui regorgent le plus de ces traquenards dont la présence ne sera même pas soupçonnée par les noobs de King’s Field.
C’est vache d’autant plus que par la suite, les warriors level 50 se fichent bien de se faire jeter dans des précipices, ils marchent dans la lave en en ayant rien à foutre tout en savatant 3 golems en même temps et en ouvrant des passages secrets tout en jetant des boules de feu grosses comme des bombes atomiques dans des hordes de squelettes.
Mais avant d’en venir à ce genre de situations folles, King’s Field c’est le parcours du combattant pendant plusieurs heures où, restreint à des zones de jeux gavées de pièges et de monstres puissants, le moindre pas de travers peut être fatal.
Je ne peux alors que vous recommander de faire preuve de la plus grande patience et de la plus grande prudence qui soit et surtout de faire des saves fréquentes.
Contrairement à bien des jeux, la progression dans King’s Field se mérite, car vraiment c’est un jeu qui ne fait pas de cadeaux, il n’y a pas de manips secrètes pour esquiver un piège ni d’astuces pour les percevoir, eux et les passages secrets… c’est en fait comme ces murs destructibles de Castlevania… avec le temps on apprend à les soupçonner et à les trouver au jugé et à l’instinct.
Passées les premières heures de cauchemar où on vous jette dans des zones pleine de gaz toxique et d’acide sulfurique avec des zombies de partout qui vous tuent en 2 claques (dans le fond ce début ultra dur participe au charme) le jeu se calme et vous commencez à progresser plus facilement. La difficulté devient tout autre.
DONJONS ET DRAGONS ET BLOBS ET SPECTRES ET HARPIES:
Pour progresser dans l’immense donjon vous devez non seulement déjouer des tonnes de pièges et mécanismes complexes qui ouvrent des passages et agissent parfois sur l’environnement. Entre autre dans la caverne de glace qui se change plus tard en sorte de forge géante pleine de lave une fois que vous aurez dévié une rivière de lave dedans (ils kiffent la lave dans King’s Field) et aussi dans ce passage terrifiant où l’air lui même est électrifié et il vous faudra y remédier à la brute.
Le donjon exploré dans King’s Field est conçu tel une tour à l’envers. C’est en fait une série d’étages centrés sur un titanesque puits vraiment vertigineux et qu’on longe à plusieurs reprises (et autant vous dire tout de suite que c’est véritablement impressionnant avec le souffle du vent et ce gouffre ténébreux).
Petit à petit la configuration du personnage fait son effet traditionnel avec les nombreux équipements à caractéristiques, voir les équipements maudits qui font s’abattre les ténèbres sur le joueur ou divers effets plus ou moins désagréables mais qui contribuent à l’aura de magie qui se dégage du jeu.
LE GAMEPLAY:
Les combats se déroulent comme dans Morrowind et Arx Fatalis, vous avez une barre de fatigue qui diminue si vous courez et pour vous battre il vous faut vous déplacer doucement autour des ennemis et frapper avec votre barre de fatigue chargée de préférence à pleine puissance (pour des dégâts maximum), après chaque coup la barre se vide et sa vitesse pour se recharger dépend non seulement de votre niveau mais aussi et surtout de l’arme que vous employez.
Et c’est là que ce système de combat lent et prout devient subtile et agréable.
La portée des armes est importante autant que la vitesse de coup, de chargement de l’attaque et aussi l’angle qu’adopte le personnage pour attaquer.
Car bien entendu certaines armes, comme celles perforantes, font un maximum de dégâts en frappant devant elles, mais du coup leurs cibles sont réduites et on ne combat évidement pas du tout de la même manière qu’avec une bonne dague rapide qui frappe de taille potentiellement sur plusieurs ennemis à la fois ou encore qu’avec une grosse hache qui se charge lentement mais balaye tout sur son passage une fois l’attaque lancée.
Qu’on se jette dans la mêlée avec une arme super rapide, qu’on la joue méfiante pour charger de grosses attaques et ensuite se jeter dans la masse et frapper un grand coup avec une arme puissante ou qu’on se base sur des esquives et attaques sournoises avec une rapière par exemple… tout cela dépend de l’arme et de ses caractéristiques (vitesse de coup, vitesse de chargement, angle d’attaque, estoc ou taille etc…) en plus des caractéristiques telles que : dégâts de feu, de glace, d’électricité etc. qui ont évidemment plus ou moins d’importance selon les ennemis affrontés.
Cette gestion d’un système assez merdique dans Morrowind et Arx est ici à son paroxysme et… malgré tout… fonctionne très bien… voir même acquiert un charme véritable et quasi hypnotique.
IMMERSION IMPROBABLE:
Les combat assez lents de King’s Field sont sans cesse tendus, non seulement à cause de ce que je vous expliquait ci-dessus, mais parce que, presque comme avec un bullet time (en moins lent, faut pas déconner) la majorité des actions sont senties et anticipées, quand un ennemi lance son attaque, votre mouvement d’esquive est généralement déjà amorcé et vous changez gentiment votre trajectoire pour éviter d’un centimètre que sa lame ne s’abatte sur votre bedaine. On se surprend souvent à avoir les fesses serrées, les yeux exorbités et la bouche en cul de poule dans ces combats qui collent des sueurs froides à coups sûr tant la moindre blessure est grave voir potentiellement MORTELLE.
La « lenteur » relative de King’s Field participe donc aussi étrangement à son charme quasi inexplicable tant il déjoue les lois du fun vidéoludique pour en créer un tout aussi grand que dans les grosses prods éclatantes de Capcom et compagnie qui s’évertuent à chercher la vitesse, la fluidité et l’éclate extravagante.
CONCLUSION:
Pour finir, King’s Fied est une bonne grosse aventure, malgré des graphismes moyens, les ambiances sont excellentes et le design général souvent très réussi bien que régulièrement entaché de kitsch… le bon goût côtoie le mauvais mais le bon goût surnage tout de même. Les musiques sont tout bonnement éblouissantes, des mélodies tristes, mystérieuses et inquiétantes qui accompagneront vos errances… les fans de RPG console devraient se régaler devant des thèmes qui n’ont vraiment rien à envier a ceux qu’ils chérissent dans leurs jeux favoris.
De nombreux passages sont mémorables et épiques à souhait et enfin… même si le jeu est difficile à trouver dans le commerce il se trouve généralement à très bas prix et s’achète aussi facilement sur les sites d’occaz à petit prix.
Je voudrais vous conseiller de vous ruer dessus tant si le charme opère vous serez conquis à tout jamais, mais il y a de forte chances que vous ayez une réaction allergique face à un jeu que je classe au côté des Castlevania d’aventure tels que Symphony of the Night et les opus sur GBA, mais aussi au coté de Metroid (même les opus récents en 3D), Morrowind et Arx Fatalis.
Ceci justifie donc mon 5 que je ne veux pas lui donner comme une sanction mais comme un « avis partagé » car au fond, que ce jeu soit une merde ou une oeuvre impérissable, c’est surtout à vous de le définir. En tout cas si vous vous y essayez à présent, vous ne pourrez pas prétendre ne pas avoir été averti.
Chasseurs de trésors en quête d’aventures corsées et envoûtantes, foncez sur King’s Field et si vous appréciez, n’hésitez pas à chercher les opus précédents ainsi que ceux de la série « Shadow Tower » conçue par les même gars et encore plus tarée. L’effort pour se plonger dans le jeu en vaut clairement la chandelle… les fans de King’s Field sont de plus en plus nombreux mais c’est une série qui fait très lentement son petit bonhomme de chemin dans l’ombre des « grands » RPGs (hum hum).
Ce n’est pas parce que King’s Field marche à l’ombre que ce n’en est pas moins une fantastique PERLE de l’aventure vidéoludique.
Un grand cru à savoir déguster car il peut sembler légèrement dégueux au départ mais on y prend goût.