Jeu développé au préalable sur PlayStation, il fut repris pour finalement sortir sur PS2.
Ico ou comment la poésie rencontre le gameplay.
Once upon a time
Ico nous conte l’histoire d’un jeune garçon né avec deux cornes, signe de grand malheur dans son village.
Le jour de ses douze ans, les chevaliers sans visage sont venus le chercher pour l’enfermer dans une immense forteresse.
Pourtant il n’était pas le seul dans ce cas ; la douce Yorda elle aussi y était retenue prisonnière.
Every you every me
Dans ce jeu dont la progression n’est assurée que par la résolution de puzzles, les concepteurs eurent l’idée de confier au joueur la responsabilité d’un deuxième personnage non jouable (à moins que…) en la personne de Yorda.
Incapable de se défendre des ombres qui cherchent à l’enlever, c’est donc au joueur qu’incombe la tâche de la protéger.
Pour ce faire, Ico pourra frapper ses adversaires avec la seule arme dont il aura la possession pendant longtemps, le bois d’une malheureuse torche.
Le rôle de Yorda ne se limite pas qu’à suivre Ico, elle lui indiquera les choses qu’il (vous) n’avait pas vues, et sera la seule à pouvoir faire bouger les idoles qui leurs barrent la route. De l’entraide seule viendra leur salut.
Une des particularités du jeu est de ne pas proposer d’écrans d’inventaire, ni même de barre de vie, et pour cause : on est quasi invincible.
Les adversaires d’Ico ne peuvent que le pousser pour le faire tomber, et en aucun cas le blesser.
Seul moyen d’avoir le Game Over, une chute trop violente ou le kidnapping réussi de Yorda.
Beautiful thing
Techniquement ce jeu est une merveille, il suffit de regarder avec quel soin les personnages ont été animés.
Ico et la diaphane Yorda ne parlant pas la même langue, la communication passe essentiellement par les gestes.
Les animations sont d’une telle délicatesse qu’elles en deviennent un véritable langage.
Graphiquement, le jeu ne souffre d’aucune critique ; les niveaux sont vastes, détaillés et jouissent de superbes effets de lumière, et quelques petites animations contextuelles (oiseaux, flammes, eau…) complètent le tout.
Rien que le « combat » final contre le seul boss du jeu, avec ses effets graphiques magiques, vaut l’achat du jeu.
La partie sonore n’est pas non plus le parent pauvre ; bien que les musiques soient rares, nous avons droit à d’excellents sons d’ambiance.
Le doublage, quant à lui, réalisé dans des langues imaginaires, est inattaquable.
Pour ce qui est de la maniabilité, elle s’avère des plus simple : cinq boutons et pas d’inventaire, le bonheur.
Le seul vrai défaut pourrait être la durée de vie, qui n’excède pas les 8 heures la première fois.
Last but not least
Ico fait partie de ces rares jeux touchés par la grâce, qui dépassent sans mal les clichés habituels. Plus qu’un jeu, une expérience.
Si, comme moi, vous êtes lassé du « moi vois, moi tue » des jeux actuels, tentez l’expérience, qui pourrait bouleverser votre vison du jeu.
De plus, Sony Europe a fait de l’excellent job avec l’édition pal.
Un superbe packaging, un manuel aux couleurs sépia qui lui donnent un air de vieux parchemin, une remarquable traduction, le 60hz et un jeu inoubliable.