Développé par Skonec, édité par Taito au Japon (2005) et 505 Game Street en Europe (2006)
Bon OK, Homura, c’est pas hyper célebre, et à vrai dire, Skonec non plus. Pour autant, les développeurs du dyptique Psyvariar, qui a connu sa petite heure de gloire dans le milieu du shoot’em up, reviennent dans le giron de Taito. Après un premier épisode sur G-NET, la série avait en effet migré sur la Naomi de SEGA. Homura, lui, débarque sur le fameux Type X, la toute nouvelle (à l’époque) carte du géant de l’arcade, étonnamment basée sur un Windows XP, et qui a accueilli ou accueillera bientôt les derniers rejetons de quelques sagas importantes comme GigaWing, Raiden ou Shikigami no Shiro.
C’EST L’HISTOIRE D’UN NINJA QUI REPEINT SA PAGODE
Je ne vais pas m’apesantir sur le scénario du jeu, d’une part parce que je l’ai profondément zappé, et d’autre part parce que celui qui met un shoot’em up dans sa console se fout un peu de l’histoire.
Tout ce que je sais, c’est que Homura se déroule dans un Japon féodal teinté de fantastique, où un méchant pas beau a pactisé avec les démons afin d’acquérir une puissance sans bornes. Vous incarnez un mec moitié guerrier moitié magicien, et ailé de surcroît, qui va aller lui latter la gueule.
APRES HUIT CENTS METRES, TOUNEZ A DROITE
Homura est un shoot’em up vertical tendance manic shooter. Il ne dispose que de quatre niveaux, mais ces derniers sont relativement longs, lourdement gardés et, surtout, ils disposent de plusieurs embranchements. En effet, au moins une fois par niveau, le défilement du stage s’interrompt et il vous est demandé de choisir entre deux directions, sachant que si vous ne touchez à rien, la direction par défaut sera sélectionnée. Bon honnêtement, pour avoir testé les deux, je n’ai pas vu lourde différence, ni en terme de longueur, ni en terme de difficulté, j’en déduis donc qu’il ne s’agit que de « changer de paysage », comme on dit. De même, après avoir défait le boss final, j’ai tenté une deuxième boucle. La difficulté n’avait pas augmenté (il faut dire qu’elle est déjà assez hardcore de base) et il n’y avait pas de boss supplémentaire comme c’est la tradition dans les manic shooters. Ceci dit, il fallait peut-être que je remplisse une condition supplémentaire, je n’ai pas trouvé d’infos là dessus.
Bref, toujours est-il que vous traverserez les niveaux en vous déplaçant au stick analogique gauche et éliminerez toute menace en vous aidant des boutons croix pour le tir de base et cercle pour l’équivalent de la smart bomb. Ou peut-être était-ce l’inverse ? Comme un con, j’ai supprimé mon iso et je ne peux plus vérifier. Enfin bref, disons pour faire court que ça se joue à deux boutons.
Le tir de base peut être upgradé en collectant les options en cours de jeu. La jauge qui se remplit alors peut contenir jusqu’à trois niveaux. Quant à l’attaque spéciale, elle diffère selon que vous êtes proche de l’ennemi ou éloigné. Votre personnage réalisera alors, respectivement, un coup de katana ou un tir surpuissant qui, bonheur suprême, a en outre la faculté d’absorber les boulettes adverses.
Et il vous faudra bien ça, ne serait-ce que pour affronter les boss. Ces derniers ont la particularité d’avoir deux formes chacun. Une première, massive et plus ou moins animale, qui se déplace peu et se contente de balancer des boulettes aux patterns assez simples. Et une seconde, humaine, petite et mobile, qui se déplace vite et offre des motifs de tirs plus vicieux. Chaque forme jouit de sa propre barre de vie, qu’il vous faudra assécher pour espérer triompher.
HOMURA, SWEET HOMURA
A première vue, Homura n’a rien de très particulier. Sa réalisation est relativement sommaire. Le sprite du héros est plutôt petit, ce qui est bien légitime dans ce genre de jeu, mais les boss sont énormes dans leur première forme. Cependant, ils manquent de détails, et les décors paraissent de même assez vides. Seules les myriades de boulettes occupent l’écran, ce qui a au moins le mérite de rendre l’action parfaitement lisible. Mais on se prend à regretter un peu plus de fantaisie, comme dans un Cave ou un Treasure. Quoiqu’il en soit, cela permet aussi à l’animation de rester d’une fluidité exemplaire, et si la bande-son semble hors-sujet, elle ne casse pas les oreilles, au moins.
Bref, il semblerait que les équipes de Skonec aient d’abord étudié l’aspect pratique de la chose avant de s’intéresser à son esthétisme. Cela se ressent également manette en mains, où l’on se rend compte que le système de jeu n’apporte rien de frais. Mais le level-design est bien pensé, la difficulté - certes réglable - plutôt corsée, et la hitbox toute petite de votre avatar rend n’importe quel motif de tir adverse, même le plus retors, franchissable avec un peu de pratique.
Sans prétendre concurrencer les cadors du genre, Homura fleure bon l’artisanat et fait partie de ces petits jeux qu’il est toujours plaisant de ressortir pour une partie ou deux. Bon, sauf quand on a supprimé l’iso comme un con.