Harry Potter et l'Ordre du Phénix est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2007 .

  • 2007
  • Aventure

Test du jeu vidéo Harry Potter et l'Ordre du Phénix

3.5/5 — Très bien par

Nouvelle année, nouvelle adaptation cinématographique.

Et comme chez EA on a des cochons flaireurs d’argent facile, nouveau jeu.

L’Ordre du Phénix est parmi nous les enfants.

A VOS ORDRES !

Cette fois c’est sûr, Voldemort est de retour. Pourtant, au Ministère de la Magie, personne ne veut en entendre parler, et ceux qui crient au loup, Dumbledore et Harry, passent pour des comploteurs visant à renverser le ministre.

Légère parano à laquelle le directeur de Poudlard répond en reformant l’Ordre du Phénix, un groupuscule de résistants qui avaient déjà combattu Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom quinze ans plus tôt.

Las, le ministère panique encore plus et, non content de considérer le groupe comme hors-la-loi, infiltre l’un de ses pions, et non des moindres, à Poudlard (QG supposé de ladite résistance), en la personne d’Ombrage.

Bilan : la rébellion va se faire jour jusque dans l’école, où Harry forme l’Armée de Dumbledore qui s’oppose aux directives cruelles d’Ombrage.

EN ORDRE DE MARCHE

Après une courte introduction au 12, square Grimmault (la maison du parrain d’Harry, Sirius Black) où vous apprenez à maîtriser quelques sorts, vous voilà à Poudlard.

Et Poudlard, c’est grand.

Entre le château et le parc, vous n’avez pas fini de tourner. Car pour cet épisode, EA a revu ses classiques et change tout. Fini le moteur ridicule des trois premiers épisodes, fini le hack ‘n slash découpé en niveaux du quatrième, et place à un vrai jeu d’aventure.

A la manière d’un GTA, le but est ici de discuter avec certaines personnes qui vous demanderont de les aider. Vous aurez donc une succession de petites épreuves pour faire avancer le jeu. Celles-ci sont plutôt variées, entre exploration (retrouver toutes les gargouilles parlantes de Poudlard, ou rendre toutes les affaires que l’on a volé à Luna Lovegood), plates-formes (récupérer l’appareil photo de Colin Crivey), action (duel contre quelques Serpentards, entraînement contre Fred et George) et recherche (obtenir les ingrédients d’une potion, aller chercher tel livre qui permet d’obtenir telle info pour la donner à tel élève qui en échange vous donne accès à tel objet, etc…).

REMISE EN ORDRE

Harry se manie de façon instinctive. Il existe deux types de sorts : les sorts en combat et hors combat. Tous se réalisent par une manipulation extrêmement simple du stick droit. Il existe six mouvements, qui correspondent chacun à un sort de combat et un hors combat :

Deux fois haut : en combat vous vous protégez (Protego), hors combat vous repoussez un objet (Repulso).

Deux fois bas : en combat vous désarmez l’adversaire (Expelliarmus), hors combat vous attirez un objet (Accio).

Haut, bas, haut, bas : en combat vous frappez l’adversaire (Rictusempra), hors combat vous allumez un feu (Incendio).

Un tour vers la gauche : en combat vous paralysez l’ennemi (Stupefix), hors combat vous détruisez un objet (Reducto).

Un tour vers la droite : en combat vous pétrifiez l’ennemi (Petrificus totalus), hors combat vous réparez un objet cassé (Reparo).

Haut, quart de tour gauche, demi-tour droite : en combat vous faites voler l’ennemi (Levicorpus), hors combat pareil pour les objets (Wingardium Leviosa).

Un système simple et accrocheur même si c’est un poil le bordel en combat.

Pour le reste, vous visez les persos avec R1/L1 et les objets ciblables avec R2/L2, et vous passez en mode observation avec rond. Pour éviter de vous perdre, la carte du Maraudeur, que vous appelez avec select, vous permet de repérer n’importe quel lieu ou personnage pour qui vous avez une mission à effectuer, et de marquer son emplacement. Des traces de pas apparaissent alors au sol pour vous guider vers le lieu/perso.

LE JEU QUI RENAIT DE SES CENDRES

Vous n’allez sans doute pas me croire, mais ce jeu est plaisant. Sans fanboyisme aucun.

D’abord le développement sur next gen permet enfin que la version PS2 ait une qualité proche de ce qu’on attend d’un jeu PS2. Sans être mirobolant, le jeu est beau, les effets de lumière réussis, les visages plutôt ressemblants et les décors grandioses.

Ensuite, la musique est discrète ; si vous aimez le Hedwig theme (le thème le plus connu des films) vous allez adorer, vu qu’il passe en boucle. Les voix sont pour la plupart celles des films, en VO comme en VF, mais sont hélas toujours saoûlantes lorsqu’elles vous rabâchent votre mission.

Point noir tout de même : si de gros efforts ont été consentis, la caméra est parfois insupportable à se coller dans des angles impraticables.

Le jeu en lui-même est facile à prendre en main même si, je le répète, les phases de combat sont brouillonnes. Cela dit elles sont rares, le plus gros étant de l’exploration pure.

Sur ce point c’est une réussite : Poudlard est immense et se perdre n’est pas rare. Chaque salle comprend nombre de secrets à découvrir pour finir le jeu à 100%. Les secrets débloquent des récompenses (des extraits de making-of consensuels où acteurs et réalisateurs vous racontent comment ce jeu est la neuvième merveille du monde) et sont classés par catégories : vous aurez ainsi à découvrir 12 passages secrets, 4 traces d’animaux, 5 créatures volantes, 12 pièces d’échec, etc. Certains secrets sont à s’arracher les cheveux.

Qui plus est, quelques mini-jeux complètent le tout : bataille explosive (jeu de cartes), échecs et bavboules (style pétanque), mais aussi des cours de diverses matières.

Mais si le jeu est long, le finir ne vous prendra que peu de temps : en effet la difficulté n’existe pas. Vous ne pouvez pas mourir (sauf peut-être en combat si vous vous retrouvez désarmé, mais ça ne m’est jamais arrivé).

Il existe bien trois niveaux de difficulté, mais tout ce que ça change, c’est juste que les combats sont un poil plus ardus et les indices un peu moins évidents.

La trame du film est à peu près respectée (avec des ellipses qui laisseront le néophyte sur le carreau) mais on ne ressent pas l’ambiance malsaine du livre qui avait fait couler tant d’encre parmi les fans.

Cela dit ressentir cela dans un jeu reste une expérience rare, et bien peu de défauts entravent cette adaptation enfin réussie de la juteuse franchise. Pas que pour les fans, donc.

Harry Potter et l'Ordre du Phénix