Gran Turismo 4 est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2005 .

  • 2005
  • Course

Test du jeu vidéo Gran Turismo 4

4/5 — Exceptionnel ! par

Gran Turismo… une série que l’on ne présente plus qui avait apporté du neuf lors de la sortie du premier opus sur Playstation. Après un bon 3ème opus et la farce GT Prologue voici que la 4ème épisode officiel arrive. Au programme : mise à jour du garage, nouveaux modes bâclés et très peu d’améliorations.

Arcade

Commençons par le plat d’entrée à savoir le mode arcade. Ce dernier propose aux plus pressés de profiter de pas mal de circuits et de voitures en libre service. Les choix sont donc variés et nombreux et permettent déjà de passer pas mal d’heures à s’amuser. Car, même si l’on est loin d’un gameplay à la Ridge Racer ou même Need For Speed, le mode arcade propose un gameplay plutôt orienté « arcade ». Bien que fort sympathique, ce mode a tout de même quelques limites : impossibilité d’améliorer ses caisses et impossibilité de les régler. Néanmoins ne soyons pas durs avec ce mode car il n’a pour but que le simple échauffement et pourrait même être commercialisé comme un jeu à part entière (après tout, on a bien eu le droit à un GT Prologue plus limité).

Le coeur du jeu

Voici donc le plat principal : le mode Gran Turismo !!! Dans ce mode vous avez accès à toutes les caisses du jeu avec possibilité de les améliorer et de les régler… Mais c’est loin d’être tout. Pour commencer, il vous faudra gagner les permis qui débloquent les différentes compétitions… Ces permis vous apprendront à maîtriser votre véhicule et ne devraient pas poser trop de soucis aux habitués de la série. Les compétitions, parlons-en car le jeu en cache des dizaines !!! Nous avons tout d’abord les compètes génériques qui n’ont que peu de limitations (permis, type de transmission, pneus en général), ensuite nous avons les compètes thématiques (voitures d’un certain âge, voitures américaines, …) puis les compètes spécialisées (Renault Clio, Honda Type R, …). A cela s’ajoutent 3 autres types particuliers de course : les courses d’endurance, le mode rally ainsi que le mode mission (en général faire un temps ou doubler un concurrent avec une voiture imposée). Bref, niveau challenge, c’est pas ce qui manque. Pour vous aider vous aurez donc la bagatelle d’environ 700 voitures de disponibles (à acheter en neuf ou d’occasion ou bien à gagner). Ce mode Gran Turismo accueille également 2 nouveautés pour ce quatrième opus : un mode photo vous permettant de prendre votre voiture en photo (stockable sur carte mémoire ou sur une clef USB) dans un beau décor. Assez sympa, on peut regretter qu’il ne soit pas possible de faire des photos lors de courses avec des adversaires. L’autre nouveauté c’est le mode B-Spec…

B-Spec ???

Voici sans doute « la » nouveauté de ce GT. Le mode B-Spec correspond au mode de dirigeant d’écurie, une idée fort sympathique qui renouvelle en partie le jeu puisqu’à chaque course que vous effectuerez vous aurez le choix entre A-Spec (mode normal) et B-Spec (mode écurie). Concrètement comment ça se passe dans ce mode ??? Le pilote IA conduit votre voiture tout d’abord et avec vos réglages s’il vous plaît, mais vous pouvez toujours les modifier comme normalement. Vous pouvez alors lancer la course… Vos options possibles sont alors de demander au pilote de rentrer au stand, rester sur la piste, ainsi que de régler son « agressivité »… mais même au niveau le plus agressif, il lui faudra du temps pour doubler un adversaire (IA vous avez dit ???). Vous pouvez tout de même accélérer la course (jusqu’à x3), mais vos options se limitent à ça. Néanmoins, il est intéressant de faire évoluer son pilote, en effet ce dernier devient meilleur au fur et à mesure des kilomètres avalés. Il vous faudra également prendre en compte puissance et type de propulsion dans son évolution au risque de vous retrouver avec un spécialiste peu doué pour d’autres types de voiture. Très intéressant, ce mode apporte un peu de sang neuf tout en restant tout de même limité. En effet, on aurait aimé que la conduite du pilote soit également influencée par vous même comme dans Forza Motorsport sur X-Box car ici, sa conduite ne dépend que des véhicules qu’il va conduire (et de leurs réglages), vos amis pourront donc avoir exactement le même pilote s’ils prennent pareil.

Rally et endurance…

Terminons ce mode Gran Turismo par 2 « modes » particuliers de GT4. Commençons par le mode d’endurance. Ce dernier apporte de la variété au jeu car dans les courses longues il n’y a pas que le pilotage qui importe mais également l’essence ainsi que l’usure des pneus. Il ne sert en effet à rien de foncer tête baissée si c’est pour faire 3 fois plus d’arrêts aux stands que les autres pour finalement arriver dernier. C’est également dans ce mode que le B-Specs prends tout son sens et où l’on a le plus la sensation de diriger une écurie. C’est vous qui dites à votre pilote de rentrer et / ou de rester sur la piste, vous choisissez la quantité de carburant ainsi que les types de pneus et, enfin, son degré d’agressivité. Des points forts ici sont que vous pouvez passer du mode A-Spec au B-Spec à chaque arrêt aux stands et qu’en mode B-Spec vous pouvez accélérer le temps (jusqu’à x3). Néanmoins de gros défauts gâchent le tableau. Tout d’abord, en B-Spec, si votre pilote rentre automatiquement aux stands si le réservoir se vide dangereusement, le jeu repasse automatiquement en vitesse normale… Vous ne pouvez donc pas lâcher votre console pendant 3 heures en espérant que 9 heures s’écouleront dans le jeu. Autre défaut : l’absence de possibilités de sauvegarde au cours d’une course rend les plus longues (24 heures) très périlleuses (surtout avec la fiabilité de la PS2 :p ) et qu’on ne vienne pas me dire qu’une telle sauvegarde c’est impossible à gérer, « Les 24 Heures du Mans » sur Dreamcast le fait bien alors qu’il gère plus de concurrents !!!

Passons maintenant au mode Rally, véritable farce du jeu !!! Ce mode n’offre en effet que trop peu de sensations et s’avère moins réaliste que d’anciens jeux d’arcade comme Sega Rally !!! Ne cherchez pas à avoir de l’adhérence car ici les voitures flottent sur le sol comme un vaisseau de WipeOut et les courses relèvent presque plus de la chance que du véritable talent de pilote. Une énorme déception pour un mode qui est apparu avec Gran Turismo 2 sur Playstation 2 et qui s’avère toujours aussi pitoyable…

Real : peut être, driving simulator : pas encore

Gran Turismo se veut être « The real driving simulator » (c’est marqué sur la jaquette) (Note de Pouyou : le simulateur de conduite réelle), mais qu’en est-il réellement ??? Niveau physique des véhicules, soyons clairs : GT dispose certainement de l’un des modèles les plus complets disponibles actuellement. Néanmoins un modèle physique aussi performant soit-il ne suffit pas pour faire une bonne simulation. Et là, c’est le drame !!! En effet, GT a une orientation grand public et tolère donc les erreurs… Il les tolère même énormément. Ca peut sembler exagéré mais il suffit de se pencher sur un F355 Challenge ou un GTR pour se rendre compte du fossé qu’il y a entre vraie simulation et simulation grand public. On se rend principalement compte de ce fossé lorsqu’il s’agit de jouer avec les limites de sa voiture. Autre grand point qui fait mal : la gestion des dégâts toujours absente malgré 4 opus !!! A la limite on aurait pu se contenter d’une jauge de dégâts et de performances globales diminuées à la manière d’un Sega GT, mais là rien de rien. Foncez dans un mur à plus de 300 km/h et repartez comme si rien ne s’était passé… Choquant lorsque l’on regarde les permis où une roue dans l’herbe peut provoquer l’échec direct de l’épreuve. Enfin, terminons ce tour d’horizon par une tactique qui est malheureusement encore payante (excepté dans les épreuves avec pénalités) à savoir : utiliser les murs et vos adversaires comme bumpers ou comme appuis pour vos trajectoires !!! Un jeu très réaliste effectivement… Que dis-je ? LA simulation de conduite… Laissez moi rire !!!

Des défauts, toujours des défauts (et toujours les mêmes :p )

Passés les défauts de réalisme que nous venons de voir, Gran Turismo 4 en cache encore et s’avère loin d’être une perle parfaite. Commençons tout d’abord par le garage du jeu, ce dernier est, comme d’habitude, gargantuesque puisque nous pouvons compter sur pas moins de 700 véhicules !!! Tout d’abord si l’on peut noter la présence de nombreuses marques occidentales, on reste avec une très grande majorité de voitures japonaises… A croire qu’Européens et Américains ne construisent que peu de voitures. A cela s’ajoute la profusion d’aussi innombrables qu’inutiles déclinaisons de certains modèles de voitures ne se différenciant que par quelques chevaux ou quelques kg… Profusion qui n’apparaît d’ailleurs quasiment que sur les japonaises et en particulier sur les « vieux » modèles !!! A croire que l’automobile n’a démarré que dans le milieu des années 80 en Europe et aux USA, pourtant ce ne sont pas les vieilles Chevrolet, Dodge, Ford, Lancia, Alfa Roméo, Audi, Renault, Alpine, … de qualité qui manquent (au hasard : Mustang de 64-69, Thunderbird, Deville, Eldorado, Challenger pour ne citer que des américaines). N’en déplaise à certains, avoir 700 voitures c’est bien, mais en ayant 36 fois la même c’est très facile !!! Toujours en parlant du choix des voitures on regrette toujours l’absence de grands tels que Lamborghini, Ferrari, Porsche, … (« présents » via RUF diront certains) Dans le même genre de remarque, on regrette que les préparateurs « généralistes » soient en trop grande majorité japonais. Au niveau plus technique, Gran Turismo reste très beau pour un jeu PS2, les voitures sont superbement modélisées et les décors très plaisants, néanmoins on déplore l’aliasing encore présent… Techniquement on a affaire à GT3 (ce n’est pas un défaut en soi, mais vu les 4 ans séparant les 2 opus on est en droit d’attendre au moins de l’anti-alisaing). Autre déception : l’absence de mode multijoueur online… La PS2 a bien un modem et des jeux online il me semble alors pourquoi pas GT4 ???

Encore des défauts agaçants à ajouter : les limitations lors des championnats qui sont très mal calculées… Exemple le championnat des petites Anglaises qui est sensé être un championnat pour des petites voitures légères anglaises… Prenez le gros proto Bentley d’endurance, ça passe !!! Encore un défaut, mais il s’agit ici d’une marque de fabrique de GT : les permis. Leur but théorique est sensé nous apprendre à conduire, mais dans la réalité il ne s’agit rien de moins que d’un frein à votre progression car peu de championnats nécessitent réellement ce qu’on exige lors des permis… Bref, des permis mal calibrés niveau difficulté qui ne servent qu’à rallonger artificiellement la durée de vie du jeu. Le mode Mission (facultatif lui) s’avère bien plus plaisant et tout aussi (voir plus) instructif !!! Si les permis ont un certain intérêt, leur obtention pour jouer s’avère énervante. Continuons dans la série des trucs qui fâchent avec la disparition des qualifications : ici, vous démarrerez TOUJOURS dernier. Il s’agit d’une véritable régression car les qualifications existent bel et bien dans les précédents opus… sans compter que les compétitions automobiles dont les positions sur la grille ne sont pas déterminées par une méthode de classement (qualif & co) se comptent sur les doigts d’une main d’un manchot… Enfin terminons pas LE défaut des Gran Turismo à savoir l’absence d’IA… Y en a une me dit-on chez Sony et Polyphony Digital ??? Ah bon, pourtant je n’ai croisé que des adversaires doté d’SA (Stupidité Artificielle) très bien développée elle par contre. :p En effet, vos adversaires ont une trajectoire et s’y tiennent même si cela entraîne un voyage dans le bac à sable avec vous car ils ne s’adapteront pas à votre présence et vous rentreront dedans !!! Une honte pour un jeu qui se prétend être une simulation… Et surtout pour un 4ème opus d’une série qui traîne cette lacune depuis le début !!!

Bilan

Alors que dire de ce GT4 ??? En soit, il s’agit d’un bon jeu. Néanmoins il n’y a aucune évolution majeure par rapport à GT3, il manque cruellement de finition (en particulier sur les nouveautés) et conserve les défauts de la série (Mais puisque je vous dis qu’il n’y a pas d’IA dans ce jeu !!!). Si vous n’avez pas GT3, autant prendre le 4, mais si vous possédez l’opus précédent… on est loin de l’indispensable.

Jouabilité

La jouabilité de Gran Turismo nécessite précision et dosage et l’utilisation des sticks analogiques est fortement recommandée (on regrette les gâchettes analogiques des Dreamcast et X-Box pour l’accélération et le freinage). Néanmoins, pour le mode Rally, il y a une (très) grande part de chance, un comble pour une « simulation ». Néanmoins l’approche grand public et sa tolérance rendent le jeu moins exigeant que des F355 Challenge ou GTR.

Graphismes

Rien a dire de ce côté-là, la PS2 nous montre qu’elle en a dans le ventre… et nous montre qu’elle ne sait toujours pas ce qu’anti-aliasing signifie.

Son

Les bruitages mécaniques sont excellents, quant aux musiques elles sont plutôt relaxantes.

Durée de vie

Pour finir ce GT à 100 %, il va vous en falloir du temps… beaucoup de temps… et du courage aussi parce que les courses d’endurances de 24 h avec la fiabilité légendaire de la machine…

Gran Turismo 4